Le crétin de base...

Publié par frabro le 21.01.2020
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Je réagis à ce qu'il se dit sur la scène de violence entre un policier et un manifestant, qui a défrayé la chronique depuis quelques jours.

Selon la version de la police, le manifestant aurait brandi son prétendu "sida" comme une menace de mort envers le policier. Qu'il soit ou non séropositif, le propos de ce personnage est immonde et la preuve d'une ignorance totale de ce qu'est notre maladie. Encore une fois, le crétinisme d'un homme, quelles que soient les raisons de ses actes, nous fait apparaître comme une menace de mort envers les autres. 

Je regrette que personne sur les médias n'ai réagi en ce sens.

Rien ne peut justifier la violence, d'où qu'elle vienne. 

Commentaires

Portrait de jl06

 

que dit cette affaire de violence policière sur le rapport de la société au VIH  Pour justifier un coup sur un manifestant immobilisé, le syndicat Alliance a expliqué que l’individu aurait craché du sang au visage du policier, en disant « J’ai le sida, tu vas crever ». Une phrase qui en dit long sur les clichés qui persistent sur le VIH et les personnes séropositives…

C’est une vidéo qui fait la Une de l’actualité. On y voit un policier frapper de son poing un manifestant, déjà en sang et maintenu au sol. Cette interpellation sanglante à eu lieu samedi, lors d’une manifestation des gilets jaunes, aux abords de la Gare de l’Est. Et ce « coup de grâce » alors que l’interpellé semblait déjà immobilisé a particulièrement choqué les internautes.

« J’ai le sida, tu vas crever »

Face à l’ampleur de la polémique, le porte-parole du principal syndicat policier Alliance, Stanislas Gaudon a réagi dimanche sur plusieurs chaînes d’info en continu comme franceinfo, en expliquant que la vidéo avait été « sortie de son contexte« . Il en a profité pour donner sa version du récit des évènements. « Il s’agit d’un individu qui n’était pas là pour manifester puisqu’il participait à ce qu’on appelle un attroupement armé à visage dissimulé » explique-t-il, avant de raconter que « l’individu avait une blessure à la tête, et lorsque mon collègue a voulu lui porter secours, cet individu a craché du sang au visage, à deux reprises, du collègue. Et vous savez ce qu’il a dit ? Quels ont été ses propos ? ‘J’ai le sida, tu vas crever’. Voilà le contexte de l’interpellation ». 

Le jeune manifestant a nié cet après-midi cette version donnée par les policiers, par la voix de son avocat. Ce dernier a dit que son client était « en état de choc et abasourdi » et a également réfuté être atteint du sida et avoir menacé les policiers de contamination en leur crachant dessus. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a confirmé que l’IGPN, la police des police, avait été saisie, et assuré que « s’il y a une faute, elle sera sanctionnée. » Il ne s’est toutefois pas exprimé sur la « circonstance atténuante » avancée par le syndicat policier…

Réactions sérophobes

Pourtant, cet « argument » sérophobe – qui ne devrait pas être utilisé par un syndicat policier  a provoqué la colère de plusieurs militants de la lutte contre le VIH/sida, notamment le président d’Act Up-Paris, Marc-Antoine Bartoli, ou encore du bloggeur Fred Colby, qui ont pointé du doigt l’irresponsabilité des médias de partager cette information sans faire le moindre rappel préalable sur plusieurs faits connus sur la séropositivité, entraînant les réactions les plus virulentes et sérophobes. « L’agression au sida serait-elle une arme nouvelle des militants d’extrême gauche » tweete par exemple un internaute.

Marc-Antoine Bartoli@ma_barto  

Vous vous rendez compte @franceinfo que diffuser une telle info, sans parler de l'indétectabilité des séropos, est gravissime ?? Arrêtez de répandre les communiqués d'un syndicat d'extrême-droite et informez vous auprès des assocs de personnes concernées !! @actupparis https://twitter.com/Fred_Colby/status/1219196314006839297 

Fred@Fred_ColbyEn réponse à @Fred_Colby

Et du coup la fachosphère s’en donne à cœur joie : « l’agression au sida serait-elle une nouvelle arme des militants d’extreme gauche ».

Pas merci aux médias qui diffusent cette déclaration de la police sans faire un minimum de pédagogie sur le VIH...

Voir l'image sur TwitterVoir l'image sur Twitter 25312:18 - 20 janv. 2020Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité

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« C’est extrêmement grave d’avoir affaire à ce genre de propos, s’indigne le président d’Act Up-Paris, contacté par TÊTU, et de voir qu’ils sont repris dans les médias, même dans un média de service public comme franceinfo sans aucune information éclairée sur le sujet. » Un avis partagé par le président de l’association Aides, Aurélien Beaucamp pour qui « utiliser cet argument, de la part de l’une ou l’autre des parties, c’est quand même effarant. Ca met en lumière les croyances fausses qui persistent sur le VIH, le sida, la séropositivité, et les modes de contaminationCa montre que la représentation sociale est tellement forte qu’elle prime sur tous les messages de prévention que l’on assène depuis des années. »

« Cela rappelle les pires heures de la lutte contre le sida, s’indigne Marc-Antoine Bartoli. Quand la police ne voulait pas manipuler les séropositifs sans gants. C’est stigmatiser toute une population en les considérant comme des bêtes intouchables. C’est clairement la même rhétorique que quand Le Pen voulait créer des sidatoriums pour que les personnes atteintes du sida crèvent dans l’indifférence générale. » 

Des définitions basiques qui ne sont pas intégrées

Leur journée, les assos de lutte contre le VIH l’ont donc passée à matraquer leur message sur les réseaux sociaux, pour tenter d’enrayer les fausses informations que propage cette prise de parole du syndicat Alliance. « Non, on ne devient pas séropositif en crachant au visage de quelqu’un. Même s’il y a du sang dans notre salive. Le virus, s’il passe cinq à dix secondes à l’air libre, ne survit pas » martèle Aurélien Beaucamp. Ils ont également rappelé ce principe simple : une personne séropositive sous traitement, qui a donc une charge virale indétectable, ne transmet pas le VIH (indétectable = intransmissible). Mais aussi que vivre avec le VIH, être séropositif, ne voulait pas dire avoir le sida. Et qu’une personne séropositive qui dispose d’un traitement a la même espérance de vie qu’une personne séronégative. Des « définitions basiques » que tout citoyen devrait connaître. Sauf que…

A LIRE AUSSI : C’est confirmé, une personne séropositive sous traitement ne transmet pas le VIH

« Il y a encore d’énormes lacunes dans la société sur les termes à employer, notamment sur l’indétectabilité de la charge virale des personnes séropositives sous traitement, et sur les avancées thérapeutiques et médicales, se désole le président d’Act Up-Paris. Les assos essaient de faire le job d’information, avec des séminaires, des interventions dans les écoles… Mais il faudrait que le ministère de la Santé fasse de vraies campagnes de sensibilisation, des messages clairs qui passent chez les jeunes. Quand on entend ‘on guérit du sida’ je tombe des nues… Comment peut-on laisser passer ça ? C’est pas un rhume, c’est une pathologie longue durée. »

« Le VIH est encore un sujet »

Du côté de chez Aides, Aurélien Beaucamp abonde : « A force de dire que le sida se soigne, on ne fait plus de campagne de prévention. Mais l’Etat doit prendre sa responsabilité. Cet évènement prouve que les mentalités n’évoluent toujours pas. Il faut refaire tout ce qu’on a fait par le passé, et peut être y aller beaucoup plus fort. C’est une preuve que le VIH est encore un sujet. » 

Faut-il y voir un échec de la prévention ? « Je n’irais pas jusque là, pondère Aurélien Beaucamp. Mais on s’est satisfait d’un contrôle de la pathologie. Les assos n’ont pas les moyens de faire des campagnes nationales ambitieuses. Et les campagnes nationales, quand il y en a, ne sont pas actualisées. On propage toujours le même message, on parle de confiance, de responsabilité… Mais jamais on ne voit le mot VIH, IST, hépatites, TASP, préservatif, PrEP. Si le message n’est pas clair, ça ne sert à rien. »  Le président d’Act Up-Paris va même plus loin : « Il devrait y avoir des cours d’éducation sexuelle dans tous les établissements. Mais ça ne doit pas être par petites touches. Ca devrait être systématiquement, tout le temps, partout, pour tout le monde. »

Pour l’instant, le ministère de la Santé n’a pas réagi.

 

 

 

Portrait de Ligera

J'ai pensé la même chose lorsque j'ai entendu ces propos au journal télévisé.
Il serait bien que ces associations (AIDES, act up... .ect... ) qui vivent de subventions depuis des décennies sur notre dos, portent plainte pour les propos sérophobes avancés dans une heure de grande écoute sur des chaines nationales.
Hors mis le fait que, apparemment, il n'y a aucune certitude que ces mots ai réèllement été prononcés par le jeune pour lequel la présomption d'innocence est toujours en vigueur jusqu'à son jugement. 
Bon après vue qu'il semblerait que nous vivions à présent dans une dictature démocratique, je ne m'étonne plus de rien ou presque.  

Portrait de Superpoussin

jl06 wrote:
Du côté de chez Aides, Aurélien Beaucamp abonde : « A force de dire que le sida se soigne, on ne fait plus de campagne de prévention. Mais l’Etat doit prendre sa responsabilité. Cet évènement prouve que les mentalités n’évoluent toujours pas. Il faut refaire tout ce qu’on a fait par le passé, et peut être y aller beaucoup plus fort. C’est une preuve que le VIH est encore un sujet. » 

Voilà une chose qui m'inquiète tout autant que les propos qu'auraient tenu ce "manifestant".

Aurélie Beaucamp tiendrait-il ces propos si il était lui-même touché par le VIH? J'imagine que non, malheureusement il les tient et est président d'AIDES, une puissante association disposant de relais importants.

Non monsieur Aurélien Beaucamp il ne faut pas refaire tout ce qu'"on" a fait par le passé et surtout pas y aller beaucoup plus fort. C'est justement ces "campagnes de prévention" dont en particulier AIDES a été responsable qui ont entretenu la sérophobie et une peur excessive du VIH. Comme c'était pratique de jongler sur cette peur pour tenter de mettre tout le monde sous capote! Tant pis si pour cela on doit entretenir cette peur qui rend possible un tel fait divers en 2020.

Mais bon peut-être le président d'AIDES est-il moins préoccupé du sort des personnes touchées par le VIH que des opportunités à recueillir plus d'argent pour financer une nième coûteuse campagne.

Portrait de Superpoussin

Oups je ne sais pas si c'est mon inconscient qui a parlé mais j'ai pour le moins maltraité le prénom "Aurélien" (pas moyen de corriger, trop tard pour ça)