Covid-19 : point infos !

Publié par jfl-seronet le 16.08.2021
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MondeCovid-19

La période estivale ne réduit en rien l’actualité autour de la Covid-19 ; c’est même l’inverse. Le conseil constitutionnel a donné son avis sur le Pass sanitaire français. La vaccination augmente, malgré de plus en plus de manifestations de protestation sur « l’obligation vaccinale » que dissimulerait le Pass. On voit aussi que les personnes hospitalisées pour des formes graves de la maladie ne sont pas vaccinées, dans leur très grande majorité… et on commence à parler d’une éventuelle troisième dose de vaccin pour certaines personnes. Les critères sont en cours de discussion, pour une probable application, dès cet automne.

Plus de 200 millions de cas dans le monde

Plus de 200 millions de cas de Covid-19 ont été recensés dans le monde depuis la découverte du virus en décembre 2019, selon un comptage de l’AFP à partir de bilans officiels arrêté en date du 5 août 2021. En moyenne, plus de 600 000 cas quotidiens ont été détectés dans le monde ces sept derniers jours, soit une hausse de 68 % par rapport au plancher atteint mi-juin (360 000 nouveaux cas par jour) ; un chiffre principalement imputable à la propagation du variant Delta identifié pour la première fois en Inde ; variant dont la contagiosité est accrue. En parallèle, les décès dans le monde (actuellement 9 350 par jour) ont augmenté de 20 % depuis début juillet, lorsque les chiffres étaient descendus à 7 800 décès quotidiens. Les autorités sanitaires américaines estiment que les personnes vaccinées ont 25 fois moins de risques d’être hospitalisées ou de mourir de la Covid-19. Les 200 065 905 cas de Covid-19 enregistrés dans le monde sont très probablement sous-estimés, souligne l’AFP, puisqu’une part importante des cas les moins graves ou asymptomatiques reste non détectée malgré l’intensification du dépistage dans de nombreux pays. La pandémie a officiellement fait plus de 4,25 millions de morts dans le monde, là aussi un chiffre que l’OMS considère comme sous-estimé.

La moitié de l'UE complètement vaccinée

La moitié de la population de l'Union européenne est désormais complètement vaccinée contre la Covid-19, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles (données arrêtées au 3 août), indique l’agence de presse. Au total, cela représente 223,8 millions de personnes ayant reçu deux doses, une seule dose après avoir guéri, ou un vaccin à dose unique. Sur les 27 États-membres, 13 ont passé la barre des 50 % de personnes complètement vaccinées, à l'instar des quatre pays les plus peuplés du bloc : Espagne (58 %), Italie (54 %), France (53 %) et Allemagne (52 %). Les pays les plus vaccinés de l'UE sont Malte (74 %), la Belgique (59 %) et l'Espagne (58 %). Les moins vaccinés sont, de loin, la Bulgarie (14 %) et la Roumanie (25 %). Près de 60 % de la population de l'UE (59,5%) a reçu au moins une dose de vaccin, soit 265,9 millions de personnes. L'Union européenne, qui continue de vacciner à un rythme soutenu, dépasse désormais les États-Unis : au 1er août, les Américains avaient complètement vacciné 49,7% de leur population (contre 49,8 % pour l'UE) et comptaient 57,8 % de primo-vaccinés-es (contre 59,3 % pour l'UE).

85 % des hospitalisés-es non vaccinés-es

Les personnes non vaccinées contre la Covid-19 représentent environ 85 % des malades hospitalisés-es en France, y compris en réanimation, et 78 % des décès dus au virus, selon une étude publiée fin juillet, qui rapproche le statut vaccinal et les entrées hospitalières. Publiée pour la première fois, cette étude réalisée par la Drees, le service statistique des ministères sociaux, croise les données sur les résultats des tests Covid-19, les vaccinations anti-Covid-19 et les hospitalisations conventionnelles ou en soins critiques (réanimation, soins intensifs et soins continus) pour cette maladie, détaille l’AFP. Depuis août, cette étude est actualisée toutes les semaines et mise en ligne sur le site en open data de la Drees, indique le ministère de la Santé. Selon les premiers résultats, pour une période allant du 31 mai au 11 juillet, les personnes non vaccinées représentaient 84 % des entrées en hospitalisation dite conventionnelle et 85 % des hospitalisations en soins critiques. Les patients-es complètement vaccinés-es représentaient, eux-elles, 7 % des admissions, soit une proportion cinq fois plus faible que la couverture vaccinale de la population à l'époque. Au moment de l'étude, environ 35 % de la population avaient un schéma vaccinal complet et 45 % n'avaient reçu aucune dose de vaccin. « La remontée récente des entrées hospitalières est portée par les personnes non vaccinées », note la Drees. Elle précise qu'il y avait le 11 juillet en moyenne 55 admissions quotidiennes en hospitalisation de personnes non vaccinées et 7 de personnes complètement vaccinées, contre 50 et 6 la semaine précédente. Concernant les décès de patients Covid-19, une très large majorité (78 %) concerne des personnes non vaccinées, 11 % des personnes complètement vaccinées, et 11 % des personnes ayant reçu une première dose, selon les chiffres présentés

Trois fois moins de risques pour les vaccinés-es

Selon une étude anglaise publiée par l’Imperial College de Londres et Ipsos Mori, début août, les personnes complètement vaccinées ont moins de risques de transmettre la Covid-19 et trois fois moins de chances d’être positives au virus, indique l’AFP. Cette étude a été réalisée sur plus de 98 000 volontaires entre le 24 juin et le 12 juillet. « Ces résultats confirment nos données précédentes, qui montrent que deux doses de vaccin offrent une bonne protection contre l’infection », a souligné le Pr Paul Elliott, responsable de l’étude. Néanmoins il « existe toujours un risque d’infection, car aucun vaccin n’est efficace à 100 % », a-t-il poursuivi, appelant à la « prudence ». Le rapport indique également que le nombre d’infections a été multiplié par quatre par rapport au dernier rapport publié fin mai, avec une personne sur 160 infectée, mais la progression semble ralentir. Au Royaume-Uni, 73 % des adultes sont totalement vaccinés-es.

Pfizer et Moderna augmentent leurs prix

Les entreprises pharmaceutiques Pfizer et Moderna vont augmenter le prix de leur vaccin anti-Covid respectif livré à l’Union européenne parce que les firmes les ont adaptés aux différents variants qui ont émergé ces derniers mois. C’est ce qu’a indiqué, début août, le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, interviewé sur Radio France Internationale (RFI), confirmant une information du Financial Times. « Il faut regarder tout cela de manière rationnelle, ne pas se faire avoir évidemment, mais avoir des contrats plus exigeants, avec des produits adaptés aux variants probablement oui, pas seulement pour l’Union européenne, pour tous les acheteurs ce sera un peu plus cher », a relevé Clément Beaune, cité par l’AFP. Le ministre n’a pas précisé le montant de la hausse. Le vaccin Pfizer passerait de 15,5 euros l’unité à 19,5 euros et celui de Moderna de 19 euros à 21,5 euros, a révélé le quotidien britannique Financial Times qui indique avoir consulté le contrat conclu avec l’UE. « On les adapte, c’est demandé dans les contrats qui sont en cours de négociation, aux variants. On demande aussi que l’essentiel de la production, près de 300 composants des vaccins, soient produits sur le territoire européen », a ajouté Clément Beaune. Cette hausse intervient alors que l’inquiétude sur la flambée du variant Delta monte et que des études ont prouvé que les vaccins de Moderna et Pfizer/BioNTech devraient rester efficaces face à ce variant. Clément Beaune a jugé qu’il n’était « pas choquant » que des laboratoires fassent des bénéfices sur les vaccins contre le nouveau coronavirus. « Qu’on rémunère l’innovation, cela ne me choque pas. Après il y a le bon niveau d’imposition », a-t-il pointé sur CNews. Le programme d’achat commun de vaccins de l’UE a fourni 330 millions de doses du vaccin BioNTech/Pfizer, 100 millions de l’AstraZeneca, 50 millions du Moderna et 20 millions du Johnson & Johnson. Fin juillet, le laboratoire Pfizer prévoyait d’écouler cette année pour 33,5 milliards de dollars (28,23 milliards d’euros) de vaccins contre la Covid-19, soit bien plus que les 26 milliards de dollars (21,91 milliards d’euros) sur lesquels le groupe tablait deux mois plus tôt. Moderna, tablait, en mai, sur des ventes annuelles de 19,5 milliards de dollars (16,43 milliards d’euros).

90 % de vaccinés-es à l'automne ?

Le président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, le professeur Alain Fischer, estime « possible » d’atteindre l’immunité collective, avec 90 % de la population vaccinée, au « début de l’automne », explique l’AFP. Interrogé début août sur RTL sur la date à laquelle la France pourrait atteindre l’immunité collective, le professeur d’immunologie, a déclaré : « C’est une possibilité pour le début de l’automne ». L’immunité collective est atteinte lorsque 90 % de la population des plus de 12 ans est vaccinée ou protégée parce qu’elle a été infectée, a rappelé le scientifique. L’objectif du gouvernement, actuellement, est d’atteindre 50 millions de premières doses fin août. Ce qui correspond à environ 85 % des plus de 12 ans qui auraient ainsi bénéficié d’au moins une dose. Dimanche 1er août, près de 42,6 millions de personnes avaient reçu au moins une dose.  Une personne est toutefois complètement vaccinée si elle a eu deux doses, ou une seule si elle a reçu le vaccin Janssen (uni-dose) ou si elle a eu la Covid auparavant, prouvée par un test. La couverture vaccinale progresse (près de 53 % de la population française dispose d’un schéma vaccinal complet) mais la pression hospitalière ne cesse d’augmenter, conséquence de la forte contagiosité du variant Delta qui provoque encore des hospitalisations, y compris en services de réanimation, surtout chez des personnes infectées non-vaccinées. « Personne n’est à l’abri d’une infection grave », a d’ailleurs rappelé Alain Fischer, expliquant que les non-vaccinés-es « font les formes les plus graves » de la Covid-19. Interrogé sur une éventuelle obligation vaccinale, le professeur a estimé qu’il existait « une bonne chance d’y arriver sans obligation » mais « si malheureusement l’épidémie était encore présente à un niveau élevé et avec une immunité de groupe, non loin d’être atteinte, alors peut-être faudrait -il recourir à l’obligation vaccinale ». « C’est un devoir de protection collective », a-t-il argué. « On est en train de protéger la vie des gens, de protéger notre système hospitalier qui peut être à tout moment menacé par une reprise de l’épidémie ».

Pass sanitaire et expatriés-es français-es

Le gouvernement français a mis en place depuis le 2 août un pass sanitaire spécial afin que les expatriés-es français-es vivant hors de l’Union européenne et vaccinés-es à l’étranger « avec des vaccins reconnus par l’Agence européenne des médicaments » puissent rentrer en France et dans l’Union européenne, indique l’AFP. Le ministère des Affaires étrangères a expliqué dans un communiqué avoir mis en place un « dispositif spécifique permettant aux Français de l’étranger vaccinés avec l’un des vaccins reconnus par l’Agence européenne des médicaments (AEM) ou leurs équivalents d’obtenir un passe sanitaire valable sur le territoire français et dans l’espace européen ». « Conformément à la décision du président de la République, avec le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, nous avons mis en place un dispositif spécifique pour apporter une solution aux Français établis hors de France », a indiqué le secrétaire d’État chargé du Tourisme et des Français de l’étranger Jean-Baptiste Lemoyne. « Nos compatriotes peuvent déposer leurs demandes. Pour recevoir un QR code, il suffit d’envoyer par courrier électronique, une preuve de vaccination, avec une pièce d’identité et une preuve de résidence à l’étranger », a précisé Jean-Baptiste Lemoyne dans un communiqué. Le dispositif concerne les Français-es « vaccinés-es ailleurs que dans l’un des pays suivants : États membres de l’Union européenne, Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Royaume-Uni, Suisse », ces pays permettant l’obtention du certificat Covid numérique de l’UE, qui est accepté en France. Ces règles ne modifient pas les mesures sanitaires requises pour l’accès au territoire français (schéma vaccinal complet ou test PCR ou antigénique ou certificat de rétablissement pour les personnes de plus de 12 ans n’ayant pas de schéma vaccinal complet), a ajouté le ministère français des Affaires étrangères.

Combiner AstraZeneca et les vaccins à ARN

L'administration d'une seconde dose de vaccin contre la Covid-19 de Pfizer-BioNTech ou de Moderna après une première dose d'AstraZeneca offre une « bonne protection », a estimé, début août, l'Institut de recherche danois Statens Serum Institut (SSI), indique l’agence Reuters. Les autorités sanitaires danoises ont interrompu en avril dernier les inoculations avec le vaccin d'AstraZeneca en raison du risque d'effets indésirables rares. Plus de 144 000 Danois-es, pour la plupart des professionnels-les de santé et des personnes âgées, ont reçu une première dose d'AstraZeneca et une deuxième de Pfizer-BioNTech ou de Moderna. « L'étude montre que quatorze jours après un programme de vaccination combiné, le risque d'infection par le Sars CoV-2 est réduit de 88 % par rapport aux personnes non vaccinées », a déclaré le SSI. Il s'agit d'une « efficacité élevée », a ajouté le Statens Serum Institut, comparable au taux d'efficacité de 90 % de deux doses du vaccin de Pfizer-BioNTech, observé dans une autre étude danoise. L'étude a été menée entre février et juin 2021, période durant laquelle le variant Alpha du coronavirus était prédominant. Elle n'a pas pu conclure si la même protection s'appliquait au variant Delta, qui est maintenant le plus répandu au Danemark, et n'a pas non plus fourni de données d'efficacité sur les décès ou les hospitalisations liés à la Covid-19.

L’OMS appelle à un moratoire sur les doses

Le 5 août derrier, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le patron de l’OMS, a appelé à un moratoire sur les doses de rappel des vaccins anti-Covid pour pouvoir mettre ces doses à disposition des pays qui n’ont pu immuniser qu’une partie infime de leur population. Cette prise de position intervient alors que certains pays (France, États-Unis, etc.) envisagent déjà de faire un rappel de vaccin, avec une troisième dose pour certains publics ; de façon à renforcer leur protection immunitaire. Le patron de l’OMS voit les choses différemment. Il estime que la priorité au niveau mondial ets de permettre à tous les pays de vacciner une grande partie de leur population, ce qui est loin d’être le cas. Si ceci n’est pas fait, on risque que l’épidémie ne prenne pas fin. Pour lui, il faut donc donner en priorité les doses aux personnes non vaccinées à ce jour, plutôt que donner une troisième dose à des personnes déjà protégées. Il résumait d’ialleurs les choses ainsi : « Nous avons un besoin urgent de renverser les choses : d’une majorité de vaccins allant dans les pays riches à une majorité allant dans les pays pauvres ». Il propose donc un moratoire qui devrait durer « au moins jusqu’à la fin septembre ». Le patron de l’agence onusienne dénonce depuis des mois l’inégalité vaccinale. Elle est flagrante. Au 5 août, les pays à faible revenu n’avaient administré en moyenne que 1,7 dose de vaccin pour 100 habitants-es, contre 101 doses pour 100 habitants-es dans les pays à revenu élevé, selon un décompte de l’AFP. Il réagissait au fait que l’Allemagne et Israël ont annoncé des campagnes pour une troisième dose (pour les vaccins qui nécessitent deux doses initiales) ; ce qui est aussi le cas des États-Unis et de la France. Les réactions de ces pays ne se sont pas fait attendre. La Maison Blanche a rejeté (4 août) l’appel de l’OMS à un moratoire, estimant que les États-Unis n’avaient « pas besoin » de choisir entre en administrer à leurs citoyens-nes ou en faire don à des pays pauvres. « C’est une fausse alternative », a développé Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, à propos de la demande de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  « Nous pensons que nous pouvons faire les deux » et « nous n’avons pas besoin de choisir » entre administrer des rappels aux Américains, ce qui n’est d’ailleurs pas encore officiellement prévu, ou aider les pays pauvres. Elle a rappelé que les États-Unis avaient déjà distribué plus de 100 millions de doses de vaccin contre la Covid-19 à des pays moins favorisés, soit plus, selon Washington, que les dons de tous les autres pays du monde réunis. Les Etats-Unis n’ont pas à ce jour pris de décision sur l’administration de doses de rappels. La décision semble prise du côté français. La France mettra en place à la rentrée une campagne vaccinale de rappel de vaccin anti-Covid-19 en administrant une troisième dose aux personnes ayant reçu les premières injections en tout début d'année, au début de la campagne vaccinale, a d’ailleurs annoncé (5 aôut) Emmanuel Macron. « Nous nous préparons, comme les autres pays européens, à faire cette troisième dose pour les personnes qui sont les plus âgées et les plus fragiles. Et nous le ferons à partir de la rentrée », a annoncé le chef de l'État dans une vidéo publiée sur Instagram.

Novavax, nouveau vaccin en Europe

La Commission européenne a annoncé (4 août) avoir conclu un contrat avec la société pharmaceutique américaine Novavax pour l’achat anticipé de 200 millions de doses de son vaccin une fois qu’il aura été approuvé par l’Agence européenne des médicaments (EMA), indique l’AFP. « Notre nouvel accord avec Novavax élargit notre portefeuille de vaccins en y ajoutant un autre vaccin à base de protéines, une plateforme qui s’est avérée prometteuse lors des essais cliniques », a expliqué la commissaire à la Santé Stella Kyriakides dans un communiqué. « Alors que de nouveaux variants se répandent en Europe et dans le monde entier, ce nouveau contrat signé avec une entreprise qui teste déjà avec succès son vaccin contre ces variants, constitue une protection supplémentaire pour notre population », a souligné la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. « Il renforce encore notre vaste portefeuille de vaccins, dans l’intérêt des Européens et de nos partenaires dans le monde entier », a-t-elle ajouté.

Pass sanitaire validé par le Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel a validé jeudi 5 août la loi instaurant le pass sanitaire et la vaccination obligatoire des soignants-es en France, deux mesures clés de la stratégie anti-Covid du président Emmanuel Macron, mais qui font l’objet d’une contestation croissante dans la rue, avec d’importantes manifestations hebdomadaires. Face à la flambée de l’épidémie de Covid-19, qui a fait plus de 112 000 morts en France, le pass sanitaire - test Covid négatif récent, attestation de vaccination complète ou certificat de rétablissement - est entré en vigueur le 21 juillet dans les « lieux de loisirs et de culture » rassemblant plus de 50 personnes. Députés-es et sénateurs-rices avaient voté à l’issue de six jours de débats houleux son extension à partir du 9 août aux cafés, restaurants, trains grandes lignes et vols intérieurs, ainsi qu’aux patients-es non urgents-es et visiteurs-ses dans les établissements de santé et maisons de retraite. Mais des députés-es de gauche avaient saisi le Conseil constitutionnel, garante du respect de la Constitution et des droits fondamentaux, dénonçant une généralisation « disproportionnée » du pass, marquant « plusieurs ruptures du principe d’égalité ». Les juges constitutionnels-les ont estimé que le pass sanitaire résulte d’une « conciliation équilibrée » entre libertés publiques et protection de la santé, dans une décision cruciale pour la mise en place [à partir du 9 août, ndlr] de ce dispositif. Les jeunes entre 12 et 17 ans en sont exemptés jusqu’au 30 septembre. Les Sages ont toutefois censuré plusieurs dispositions de la loi, estimant notamment que l’isolement obligatoire des personnes diagnostiquées positives au Covid-19 pendant 10 jours n’était pas « nécessaire, adapté et proportionné ». Ils ont aussi recalé des dispositions concernant la rupture de contrat des salariés-es en contrat à durée déterminée qui ne présenteraient pas le pass si leur activité le requiert, estimant qu’il y avait une « différence de traitement » avec les personnes en contrat à durée indéterminée, qui ne peuvent être licenciées pour ce motif. Le pass sanitaire reste contesté en France, avec d’importantes manifestations hebdomadaires dans plusiuers grandes villles françaises. En France, près de 54% de la population (plus de 67 millions d’habitants) a désormais un schéma vaccinal complet. Parallèlement, le nombre de personnes hospitalisées après avoir été contaminées ne cesse d’augmenter ces derniers jours, conséquence de la forte contagiosité du variant Delta.
Le ministre de la Santé Olivier Véran a souligné jeudi 5 août que « personne ne sera privé de soins en fonction du pass sanitaire.  « Jamais nous n'arrêterons de soigner qui ce soit », a insisté le ministre lors d'une rencontre avec les soignants-es d’un hôpital.  Le Conseil constitutionnel a également validé l'obligation du pass sanitaire pour les visiteurs-ses ou les patients-es non urgents-es dans les établissements de santé et maisons de retraite tant que ce dernier ne fait pas « obstacle à l'accès aux soins ». « Nous voulons faire un sanctuaire comme dans les Ehpad (...), que par tous les moyens le virus ne puisse pas rentrer », a poursuivi le ministre. Le Pass sanitaire est applicable jusqu’au 15 novembre.

Troubles des règles et vaccination

« Nous ne pouvons pas à ce jour établir de lien entre la vaccination » contre la Covid-19 « et les troubles menstruels », a indiqué (6 août) l’Agence du médicament (ANSM), après l’analyse de quelque 300 cas déclarés, indique l’AFP. Ces dernières semaines, « 261 cas de troubles menstruels, dont 30 graves (le plus souvent associés à d’autres effets indésirables comme un syndrome pseudo-grippal), ont été analysés chez des femmes d’âge médian de 36,5 ans » après une injection du vaccin de Pfizer BioNTech.  Pour le vaccin Moderna, ce sont « 49 cas de troubles menstruels, dont 6 graves », qui ont été analysés « chez des femmes d’âge médian de 38 ans », indique l’Agence nationale de sécurité du médicament. « L’évolution est spontanément favorable en quelques jours pour la grande majorité des cas. Nous ne pouvons pas à ce jour établir de lien entre la vaccination et les troubles menstruels, les causes de ces troubles pouvant être multiples », a expliqué l’agence sanitaire. « Si ces troubles menstruels persistent, nous invitons les personnes vaccinées à consulter leur médecin », ajoute-t-elle. De son côté, le Comité d’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments a également indiqué (6 août) qu’« aucun lien de cause à effet n’avait été établi à ce stade entre les vaccins contre le Covid-19 et les troubles menstruels ». Ces troubles « sont très fréquents et peuvent survenir sans lien avec un problème médical », souligne le PRAC, citant « le stress et la fatigue » parmi les causes possibles. Le gendarme européen des médicaments ajoute avoir demandé « des données supplémentaires » aux laboratoires et « continue à surveiller le sujet » en analysant les déclarations d’effets indésirables et la littérature scientifique disponible. Par ailleurs, l’ANSM explique avoir mis en place « un suivi spécifique des effets indésirables rapportés avec l’ensemble des vaccins chez les femmes enceintes », qui n’a mis en évidence « aucun signal » de pharmacovigilance dans cette population. Les femmes enceintes, davantage à risque de développer une forme grave de Covid-19, sont prioritaires pour la vaccination à partir du deuxième trimestre de grossesse depuis le mois d’avril 2021 Et « depuis le 21 juillet 2021, le conseil d’orientation stratégique de la stratégie vaccinale (COSV) propose que la vaccination pour les femmes enceintes qui le souhaiteraient soit possible au cours du premier trimestre de la grossesse », rappelle l’ANSM.

 

Commentaires

Portrait de jl06

Des traces de confinement sont perceptibles dans notre physique. Nous semblons avoir vieilli d'une décennie en un peu plus d'un an.

CARLA BERROCAL

 Carélie Vazquez 15 AOÛT 2021 - 05:40 CEST

Raide, épaules voûtées, tête enfoncée. Jambes maladroites. Hanches fermées et articulations douloureuses. Impatient. Irritable. Vue fatiguée et peau sèche. Nous avons des corps de classe économique, de vol transocéanique sur une compagnie aérienne low cost Mais nous n'avons pas fait un tel voyage, mais un autre qui nous a fait passer du canapé à la table, de la table au lit, et encore et encore. Avec peu de dépenses caloriques et beaucoup d'angoisse. On traîne un corps d'une pandémie aussi plus lourde - entre un et trois kilos de plus - et qui serre la mâchoire depuis un an.

Les sous-produits de mois de confinement et de télétravail commencent à gagner les cabinets de kinésithérapeutes, psychiatres, traumatologues, ophtalmologistes. Oui, avec la pandémie, votre investissement dans la salle de sport ces dernières années a disparu. De la graisse accumulée dans des endroits insolites, une raideur de la nuque et des douleurs dans le bas du dos dues à de longues heures de télétravail dans des chaises conçues pour s'asseoir pour dîner pendant une demi-heure. Des corps anxieux qui ont géré l'incertitude en tendant tous les muscles et en passant des nuits blanches.

"Nous combattons le stress en serrant la mâchoire", explique la physiothérapeute Lida Herraiz du bureau de Gonzalo Vidal Chiropractic. "Cette saison, près de 80% des personnes avec qui j'ai affaire ont ce geste de tension accumulée."

La Société espagnole pour l'étude de l'obésité (SEEDO) maintient que 49,8% des Espagnols ont pris du poids dans notre pandémie. Les rituels quotidiens de se lever, de s'habiller, de se dépêcher ou de prendre les transports en commun étant interdits, l'activité physique a été réduite au minimum. Un an plus tard, enfiler autre chose qu'un survêtement relève du défi. Le déclin brutal de ce que les experts appellent l'activité physique accessoire - les mouvements pour le fonctionnement quotidien, de s'habiller à descendre les escaliers - a tout bouleversé. "Du jour au lendemain, tous les rituels ont été abandonnés, ce qui signifie perdre des repères vitaux, manquer d'ancrages et entrer dans un sentiment de perte de contrôle", explique Carlos María Alcover, professeur de psychologie sociale à l'université Rey Juan Carlos. ,

Ceux qui ont essayé de faire du sport à la maison ne sont pas épargnés. Les experts disent que même ceux qui ne sont jamais blessés ont été blessés. "Les sportifs qui ont improvisé la salle de gym à la maison ont subi un impact important sur leur corps en s'entraînant sur des sols non techniques, il y avait aussi beaucoup de débutants qui ont décidé de commencer à faire du sport à travers des écrans sans la supervision d'un spécialiste", explique Sara Álvarez, fondatrice du gymnase Reto 48, et ajoute : « Il y a eu des changements soudains dans le corps : nous avons perdu du muscle en cours de route et nous avons pris quelques kilos. Ou plus".

Une étude de l'Université de San Francisco a chiffré ces kilos en trop. Selon une mesure réalisée auprès de citoyens américains entre février et juin 2020, pour chaque mois de confinement, 0,70 kilogramme de poids a été pris. Les chercheurs ont identifié trois causes : une réduction significative des pas quotidiens, des changements drastiques dans les modes de vie et une augmentation du grignotage et de l'alimentation de toutes sortes.

"La prise de poids a causé des ravages à de nombreuses personnes", observe Sara lvarez. « C'est la preuve de la claudication, que la volonté a été perdue, en plus de la force et de la capacité pulmonaire. Chaque changement physique a des conséquences mentales, et cela a été difficile. La bonne nouvelle est que le corps a une mémoire, et avec de la persévérance et des efforts, il est possible de revenir au point où nous étions avant la pandémie ».

En un an soumis à la cruauté d'une caméra frontale mal éclairée lors de longues sessions Zoom, nous avons scruté nos visages comme jamais auparavant et découvert des choses dont nous ignorions l'existence. Paz Torralba, directrice de The Beauty Concept, précise que le confinement a également fait des ravages. "Plus grande flaccidité du visage, vieillissement prématuré, cernes et rides marquées, rétention d'eau et graisse déposée à des endroits où il n'y en avait pas auparavant."

Le masque a mis l'accent sur le regard, et juste là sont les prières des clientes des consultations des instituts de beauté. « Désormais, on accorde plus d'attention au visage qu'au corps, en particulier les pattes d'oie et les rides du front. Des traitements à résultats immédiats sont demandés. Par exemple, les produits de comblement cutané, la toxine botulique, les anti-imperfections et le photorajeunissement. Et bien que les femmes soient majoritaires, un homme sur cinq a également recherché des améliorations cosmétiques. L'alopécie est son drame. Le magazine L'économisteparle du boom Zoom de l'industrie et fait référence à une augmentation de 10 % des procédures cosmétiques aux États-Unis, 20 % en France. La SECPRE (Société Espagnole de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique) parle d'une croissance comprise entre 25% et 30% dans certains centres.

Notre nouveau moi est un kamikaze, prend de pires décisions et a soif de vengeance. Telles sont les conclusions d'une étude du groupe Open Evidence de l'Université ouverte de Catalogne, qui précise qu'après deux mois de confinement, les capacités cognitives avaient été altérées chez les 5 000 citoyens d'Espagne, d'Italie et du Royaume-Uni étudiés. « Lors de la première vague, le débat entre santé et économie était à la hausse », se souvient Francisco Lupiáñez, professeur à l'UOC, « et ce que nous avons réussi à démontrer, c'est que le confinement n'était pas gratuit non plus ».

Si au cours de la dernière année vous avez l'impression d'avoir vieilli d'une décennie d'un coup, vous n'êtes pas seul. Quelque 2 900 millions de personnes, soit plus d'un tiers de la population mondiale, l'accompagnent.