Prisons : ça déconne ferme en Europe !
Pour son vingtième anniversaire, le Comité pour la prévention de la torture (CPT) ne fait pas de cadeau à l'Europe. Il faut dire qu'il y a de quoi à la lecture de l'inventaire que le CPT vient de dresser sur les conditions de détention en Europe. L'impunité, le surpeuplement et les mauvais traitements "continuent de miner un peu partout les systèmes pénitentiaires", affirme l'organisme qui a conduit de nombreuses missions dans les prisons, les commissariats, les centres de rétention et les hôpitaux psychiatriques des quarante-sept Etats membres du Conseil de l'Europe. Les experts du Comité sont habilités à se faire ouvrir toutes les portes des lieux de privation de liberté en Europe et à donner toute la publicité qu'ils souhaitent à des conclusions fussent-elles infamantes pour certains pays.
Selon l'organisme, en 2007, il y avait plus de 1,8 million de personnes derrière les barreaux et la plupart d'entre elles dans des prisons largement surpeuplées. D'ailleurs pour Mauro Palma, le président du CPT, "se contenter de construire de nouvelles prisons n'est pas la solution". "Elles seront rapidement remplies si on ne réfléchit à d'autres formes de peines".
Comme on peut imaginer les conditions de détention sont "misérables" et souvent "inhumaines" dans les pays de l'ex-URSS, mais elles ne sont pas pour autant enviables à l'Ouest où le CPT pointe de sérieux manquements et même des actes violents. Ainsi en Suisse, le CPT a été informé de "techniques d'étranglement" pour faire régurgiter des stupéfiants. En Finlande, des détenus ne pouvaient utiliser les toilettes la nuit. En Grèce, les risques en garde à vue "restent considérables", sans parler du surpeuplement des prisons françaises. Comme le rappelle l'AFP : on pratique la castration chirurgicale de délinquants sexuels en République tchèque, on menotte de façon excessive en Hongrie, on frappe en Moldavie, le surpeuplement règne en Lettonie. Des Etats suivent les recommandations du Comité pour la prévention de la torture en rénovant, par exemple, des lieux de détention souvent "totalement inadaptés". C'est le cas de la France qui s'est aussi dotée, en juin 2008, d'un "Contrôleur des prisons" après avoir été éreintée dans un précédent rapport du comité. Pour autant, des manifestants ont défilé (8 novembre) à Paris, pour "protester contre les conditions de détention pénitentiaire" en France. La manifestation était organisée par l'Association pour le respect des proches de personnes incarcérées qui "demande la suppression des quartiers disciplinaires et de l'enfermement des mineurs, la libération des détenus malades et handicapés, le rapprochement géographique des familles."
Plus d'informations sur http://www.arppi.fr/
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Commentaires
Alibi
Et oui de toutes les espèces animales, l'homme !?.