atelier bbk "Fin de la saison 1"

2 Décembre 2009
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C'est jeudi 3 décembre à 19 heures que se tiendra à Paris la prochaine réunion de l'atelier de santé et de sexualité bareback. Cette fois-ci l'heure est au bilan et la préparation de la saison II. Attention le lieu de la réunion est comme pour la réunion précédente au nouveau local de AIDES, 26 rue de Chateau Landon à Paris (10e), accessible par métro Stalingrad ou Chateau Landon.

Commentaires

Portrait de Kaaphar

salut JR, Il peut y avoir des "codes" implicites ou explicite dans les baisodromes. Mais si on "craint", le plus sage est encore de s'abstenir d'aller dans un baisodrome... Un toubib du CDAG disait : "on a plus de chance de se choper une angine dans une backroom qu'un syph ou le sida" et je ne te cause pas de la grippe cochonne ! bonne journée K.
Portrait de ZONOK

Bonjour Jean René, effectivement, ta question est très pertinente. Pour ce qui est de la Trithérapie, c'est un mode de prévention qui se gère en dehors des backrooms anonymes. Quand on est VIH POZ, le fait de prendre ses médocs régulièrement avec charge virale indétectable assure une protection efficace de manière continue, aussi bien pour le séropo (risques faibles de surinfection) que pour le partenaire séroneg. Quand on est séroneg, ce mode de prévention est avant tout basé sur la responsabilité du séropo à se soigner. On demande bien au séropos d'assumer davantage de responsabilité dans l'utilisation des prézos qu'au séronegs, je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'on fasse pareil pour la prévention basée sur la trithérapie. Par ailleurs, le traitement post-exposition, qui s'adresse aux séronegs, est aussi une utilisation de la tri comme mode de prévention, et il est géré pas les séronegs. De même, une étude est en cours en Suisse, pour expérimenter l'intérêt de la tri en pré exposition. càd proposer à un séroneg un tri sur quelques jours, pour couvrir en amont les risques pris dans ce genre de soirée, touze, backroom anononyme etc. Reste le problème des meks qui ne connaissent pas leur statut vih, pour lesquels nous attendons des politiques de santé un encouragement beaucoup plus fort aux tests régulier, mais le projet est en cours depuis peu, donc il suffit d'attendre. Par exemple, le test vih va être systématiquement proposé par toubibs et labo, même chhez les populations à moindre risques. Pour ce qui est du sérochoix, comme le dit K. il existe des codes plus ou moins anonymes, oui, sauf que c'est vraiment à la bidouille perso et qu'il y a beaucoup de loupés ou d'incertitudes. C'est pourquoi nous préférerions pouvoir organiser une baize à backroom moins anonyme et clandestine, par exemple avec des soirées réservées au clients VIH +, c'est une négociation anticipée qui se fait à l'entrée du club. Ou un signe distinctif établi de manière explicite, par exemple les cagoules blanches ou rouges dans les stuten makrt en allemagne. Ou la décharge de responsabilité que tu signes dans les soirées bbk officielles en Grande Bretagne. Là aussi, c'est très facile techniquement de prouver l'autre qu'on est séropo, pourvu que le contexte ne soit pas discriminatoire. En revanche, c'est beaucoup plus déclicat de prouver qu'on est séroneg. Et on en revient à nouveau à la nécessité urgente d'accélérer la nouvelles politique de dépistage élargie proposée par les politiques. Mais c'est en cours. Comme tu le comprends, le succès de ces deux carte prévention, trithérapie et sérochoix, dépend de deux facteurs qui sont liés. 1. Connaissance de son statut vih, d'où politique de dépistage accrue. 2. Développement de contextes sociaux moins discriminatoires, soirées organisées, moins clandestinnes, moins de jugement envers les barebacker, etc, qui perrmettent aussi de dévoiler son propre statut, VIH, et donc d'enourager aussi les gens à faire des test et see soigner, plutôt que d'avoir peur et ne rien faire.
Portrait de skyline

Oui Jean-René tu as compris l'avis du CNS. Mais autre chose que tu oublies souvent : on peut baiser sans préservatif lorsque l'on est séroconcordant. Bien sûr, je conseillerai d'être plus vigilant dans un lieu de sexualité récréative quant au statut réel d'un mec qui se dit séroneg (date du dernier test, fenêtre de séroconversion de 3 semaines...). Enfin, pour répondre à la question que tu poses à Zonok : il suffirait de mettre en place des lieux de baise anonyme et rapide où le statut sérologique des personnes, l'utilisation ou pas de préso et le sérochoix ou pas des personnes, soient clairement indiqués tous les 3. Seulement en France, ils nous empêchent de le faire...
Portrait de jean-rene

Là, je rêve ,bien sûr mais l'idéal (il faut se méfier des idéaux, je sais, ils peuvent conduire au fascisme) serait de demander à toute personne entrant dans un lieu de baise anonyme et rapide, un certificat médical datant de moins de...et attestant qu'il est séroneg, ou séropo avec CV indétectable. On donnerait alors à chacune des 3 catégories: séroneg, séropo avec CV indétectable, et autres (donc séropos avec CV détectable), un brassard d''une couleur différente; et ensuite chacun ferait son choix en connaissance de cause. Mais j'arrête car je sens déjà l'ironie pointer et l'indignation monter;
Portrait de ZONOK

Intéressant JR. Effectivement, c'est difficile à mettre en pratique, d'autant que le tempérament français n'aime pas se genre de contrainte. Mais l'idée en soi mérite d'être exprimée, car elle peut néanmoins servir de trame d'inspiration pour des comportements individuels allant dans ce sens. càd encourager chacun à oser aborder la question dans cette optique, sans pour autant l'imposer de manière policière. Au même titre que la capote, elle n'a jamais été obligatoire, mais simplement encouragée et mise à disposition. Si après on veut appliquer les utopies à la lettre, ça demande de mettre un flic derrière chaque individus, donc avoir une population moitié flic, moitié individu non flic. Ca coûte cher et c'est difficile à mettre en oeuvre. Seule l'Allemagne de l'est avait réussi ça, avec la Stasi. Dans d'autres pays autoritaires, un bon nombre de flics finissaient par se corrompre, donc ne plus assurer leur rôle.... Comme quoi ces utopies ne peuvent pas vraiment durer, bien sûr.
Portrait de dboy30

C'est un interview tres interessant. Il repond egalement aux questions de prise de risque en cas de no-capote et sur contamination ... http://www.seronet.info/content/debat-video-avec-bernard-hirschel-19104
Portrait de dboy30

Il faut bien informer le public sur toute sorte de risque, au lieu de leur donner des lecons moraux.
Portrait de maya

Salut Dboy, Hirschel précise que les gays ne sont pas concernés par ces études. ça n'a donc pas de "valeur" informative. bonne soirée à tous
Portrait de olivier-seronet

Bonsoir, Je vous signale que les commentaires sur les articles et brèves d'actualité sont automatiquement fermés au bout de 15 jours. La discussion risque donc de devoir s'arrêter très bientôt sur ce fil. Elle peut poursuivre dans le forum bien entendu. Cordialement, Olivier Administrateur Seronet
Portrait de ZONOK

Petite précision Maya. Les travaux du Pr. Hirschel se sont basés sur un échantillon de population hétérosexuelle. Mais comme le développe la DAH dans son manifeste de avril 2009, il n'est pas absurde de considérer qu'une charge virale indétectable chez les gays diminue de manière tout aussi significative le risque de transmission, que chez les hétérosexuels. Jusqu'à nouvel ordre, on n'a pas distingué de VIH spécifique des gays ou des hétéros. Ce qui peut distinguer les populations, et encore, c'est la fréquence des rapports sexuels ainsi que la présence d'autres IST concomitantes, et donc un risque d'inflammation des muqueuses accru par rapport à la population hétéro. Rappelons que le bon état des muqueuses est déterminant dans la prévention par charge virale nulle. Mais quel que soit l'état des muqueuses, il est évident qu'un gay sous trithérapie efficace est forcément moins contaminant qu'un gay sans trithérapie ayant une cv élevée.
Portrait de dboy30

Certes, Le reportage a une valeure informative sur la "surcontamination" et sur les relations entre les couples dont les deux personnes sont seropositives... D'autre part, Dr Hirschel precise que les donnees de l'etude proviennet a 90% des couples heterosexuels et les risques d'une relation homosexuel est plus risque qu'une relation heterosexuel. Et il rajoute que ce risque n'est pas calcule mais le decrit comme "la petite risque d'un evenement grave". Son raisonement est que si la viremie est controle par un traitement efficace (depuis 6 mois), le risque de contamination est petit egalement chez les homos. (Ce qui n'est pas bete). Et il parle "des exceptions" pour definir ce que veut dire "petit risque" ... Peux tu dire que tout cela n'a aucune "valeure informative" ! ??? Je ne suis pas pour rencontre sans capote, je ne fais pas la propagande de ca ! Il n'y a pas que HIV comme maladie transmissible sexuelement, c'est aussi important... D'ailleurs, pour arreter l'epidemie, je pense qu'il faut plustot viser les 1/4 des seropos qui nient leur positivite et faire des campagnes de depistage periodique, simple et rapide. Et favoriser le traitement precose pour controler le virus des la contamination.
Portrait de maya

zonok, c'est aussi mon opinion mais ça reste non dit par les instances médicales en tout cas on ne peut donc pas citer hirschel comme référence sur le sujet c'est juste ce que je voulais préciser à dboy
Portrait de skyline

http://www.thewarning.info/article.php?id_article=0252 : Transmission par voie hétérosexuelle et transmission par voie homosexuelle : « L’étude de transmission princeps provient de couples sérodiférents hétérosexuels de Rakai en Ouganda (1). Objections : les résultats seraient-ils différents chez les gays ? Une chose aussi dont on parle peu : les taux de virus dans les tissus et sécrétions anales, voir (8) et (9). » Pr B. Hirschel : « Si on ne dispose pas d’études, il faut se rabattre sur la logique : Il n’y a pas de bonnes raisons biologiques expliquant pourquoi la transmission vaginale serait différente de la transmission rectale. Le résumé de l’article de Zuckerman (8) dit : « traitement par anti-rétroviraux ou non, les taux médians d’ARN-VIH étaient plus élevés dans les secrétions rectales que dans le plasma ». Cependant, il faut lire le papier entier. Il y avait 63 patients, mais seulement 27 furent traités. [De ceux-ci,] 9 avait une charge virale plasmatique détectable, ceux qui laisse seulement 18 une charge virale indétectable. En fait, dans les limites de ce petit échantillon (18), la corrélation entre la charge virale plasmatique et la présence de VIH dans le sperme était bonne, et un peu moindre entre HIV dans le plasma et dans la muqueuse rectale. Trois éléments d’information essentiels font défaut : (1) Combien de patients avec charge virale indétectable dans le plasma avaient du virus détectable dans le rectum, (2) combien de temps le virus était-il indétectable dans le plasma avant la biopsie rectale, et (3) quels médicaments étaient administrés. » « Le risque de transmission par relation vaginale peut être différent du risque par sexe anal ? » Pr B. Hirschel : « Peut-être, mais les données disponibles à partir de patients non traités suggèrent que les risques sont semblables (7). »
Portrait de nathan

Bonsoir Séb,

A un moment ou à un autre, il faudra tout de même se poser la question de la responsabilité personnelle éclairée comme on disait autrefois qu'il y avait des despotes éclairés.

On sait en en effet à quel point le désir peut être despote et qu'il peut prendre en partie le pouvoir sur notre raison. Nous le savons parce que, en majorité, nous l'avons expérimenté sinon nous ne viendrions pas sur ce site ou en tout cas, nous y serions beaucoup moins nombreux. Mais c'est parce qu'aussi, nous sommes des personnes humaines, fragiles roseaux pensants...

Il est vrai que le principe de précaution figure aujourd'hui dans notre Constitution. Mais c'est surtout une précaution pour la carrière de nos femmes et hommes politiques si on y regarde de près...

La précaution que moi je suis prêt à assumer c'est celle d'accomplir des actes dont les conséquences me sont éclairées par les connaissances dont je dispose au moment où j'accomplis ces actes, dans le respect évidemment de l'autre, surtout s'il s'agit de mon chum, hum hum hum...

C'est, je crois, ce qu'on nomme l'éthique. En tout cas, c'est ce que moi j'appellerai une éthique dynamique, ce qui constitue un pléonasme, car c'est précisément le fait qu'elle soit dynamique qui différencie l'éthique de la morale, figée dans ses principes alors que l'éthique s'enrichit chaque jour de connaissances nouvelles. Et contrairement à ce qu'on peut penser, la morale peut être aussi bien de droite que de gauche, réactionnaire ou conservatrice ou progressiste, selon la terminologie politique...L'éthique, elle, dépend de chacun de nous, de nos comportements éclairés par notre raison, c'est-à-dire par nos connaissances dont on sait le caractère relatif. Car l'une chasse l'autre au gré des avancées de la science...

C'est pourquoi il y a au moins cette dimension positive dans le sida, c'est que cette maladie nous entraîne à ne jamais nous figer dans des dogmes et nous incite constamment à apprendre à travers nos débats entre autres. C'est cette volonté de savoir qui vient, d'une certaine manière, compenser les quelques désagréments inhérents à cette pathologie complexe (bien sûr ces derniers mots relèvent du second degré...). Tiens, La volonté de savoir me rappelle quelqu'un qui, d'une certaine façon, est à l'origine même de l'existence de ce site, d'outre tombe.

Portrait de skyline

Je suis d'accord avec toi Nathan. Seulement sans respect de l'altérité, il n'y aura jamais de responsabilité, seulement du rejet. Moi je me concentre sur les faits sociaux, leur appréhension et la diminution des tensions potentielles qu'ils générent. Bref, le réel et les réponses politiques qu'il faut y apporter afin que tous et toutes puissions y vivre sans inégalités. La genèse du réel que nous contruisons par nos intéractions et les moyens de le transformer, ce n'est pas ma spécialité, je ne suis pas philosophe. Mais tu as raison d'interroger les contradictions entre ethique et libertarisme, car c'est excatement le genre de questionnement dont sont incapables les tradipréventionnistes, qui focalisent sur le comportement (individuel) en oblitérant toujours la situation (d'interaction)... comme-ci nous étions des pions.
Portrait de jean-rene

J'étais tout à ait d'accord avec le billet de Nathan. Mais je ne comprends pas, Skyline, la conclusion de la réponse que tu lui fais: " Tu as raison d'interroger les contradictions entre ethique et libertarisme, car c'est excatement le genre de questionnement dont sont incapables les tradipréventionnistes, qui focalisent sur le comportement (individuel) en oblitérant toujours la situation (d'interaction)... comme-ci nous étions des pions." Moi, j'aurais plutôt cru que c'était en privilégiant la situation d'interaction sur le comportement individuel, qu'on considérait les personnes comme des pions, et que, justement, les "tradipréventionnistes" qui veulent obliger tout un chacun à utiliser le préservatif pour agir sur la SITUATION de propagation du SIDA, négligent la problématique de chaque INDIVIDU.