Kivexa ou Truvada, Sustiva ou Reyataz ?
Les résultats d’un grand essai américain (A5202) qui a étudié l’utilisation sur deux ans de diverses combinaisons de médicaments anti-VIH, ont été présentés à la CROI 2010. Cet essai a comparé deux différentes associations de nucléosides : abacavir/lamivudine (Kivexa) et ténofovir/emtricitabine (Truvada) ; avec respectivement un non nucléoside : efavirenz (Sustiva), et une antiprotéase : atazanavir (Reyataz). Pour les personnes qui présentaient une charge virale basse avant le traitement, l’analyse des résultats n’a pas montré de différence en terme d’efficacité entre les différentes stratégies. En revanche, il semblerait que Kivexa soit moins efficace que Truvada chez les personnes qui présentaient une charge virale élevée au début de l’étude. En ce qui concerne la tolérance, Kivexa semble être mieux toléré que Truvada. L’étude s’est également intéressée à l’impact de ces différentes combinaisons sur la densité osseuse et sur la graisse au niveau des membres (dont la baisse reflète l'aggravation d'une lipoatrophie). Truvada provoque plus de réduction de densité minérale osseuse que Kivexa. Atazanavir plus qu’Efavirenz. Les deux associations augmentent le taux de graisse au niveau des membres, avec une amélioration de la lipoatrophie.
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Commentaires
En clair ?
Comme le dit Ladislas
Quand on voit un article ou une brève de ce type, on ne sait jamais d'où proviennent les sources. Parce que "grand essai américain (A5202)", pour la plupart d'entre nous, ça ne veut rien dire !! Et pourtant, ces infos sur les traitements sont cruciales pour nous ! Pourriez vous donner plus de précisions l'équipe? Merci
« Le but est le chemin lui-même. L'éternité est ici. » Soyons nous-mêmes, en toute circonstance.
par eux
Switch : Les bonnes cartouches
Les études se ressemblent et se contredisent au gré des priorités de la Santé de l'Homme :-)
La prescription medicamenteuse devrait dans l'idéal se faire au cas par cas indépendament de la politique des chiffres des laboratoires producteurs!. Ladislas a un problème de diabète, dans son cas, le truvada est déconseillé, le medecin lui a prescrit du kivexa.
"Les explications de ton docteur me rassurent sur ça compétence.Comme tu n'as pas l'allèle HLA-B*5701 tu ne risques pas d'avoir une réaction d'hypersensibilité à l'Abacavir dixit Seros
J'ai remis le fil initial du forum initié par Ladislas à ce sujet, c'est ici
oui sonia
Dialogue médecin - (im)patient
En fait, les informations même générales n'ont-elles pas pour but justement de favoriser le dialogue entre nous et nos médecins ?
En disposant d'informations même contradictoires, on arrive avec des billes face à son médecin... Et celui-ci ne peut pas esquiver le dialogue. Ladislas le montre quand il évoque son dialogue avec son médecin à propos de son diabète.
C'est même le rôle et la compétence d'un médecin que de montrer et d'expliquer en quoi certaines informations dont on dispose ne s'applique pas à soi. C'est à lui aussi de faire oeuvre pédagogique avec son patient. C'est au coeur même d'un dialogue médecin-patient
D'autre part, un infectiologue est un infectiologue. Le mien me rappelle sans cesse que ses connaissances et ses compétences ne s'étendent pas à toutes les maladies et qu'il est toujours preneur des informations, des conseils pour mon suivi... qui viennent de mes autres médecins. Et mon suivi aux maladies infectieuses ne cesse d'évoluer en fonction des recommandations de mes autres spécialistes dont je fais part à mon infectiologue. J'ai plein d'exemples. Mais ce suivi a aussi évolué en fonction d'informations médicales auxquelles j'avais accédé et dont j'ai fait part à mes médecins.
Pour qu'un dialogue entre soi et son médecin s'établisse vraiment, il faut que soi-même on soit actif dans sa prise en charge et que par conséquent on apprenne, on s'informe... Ladislas cite les diabétiques. Il sait que c'est particulièrement vrai pour eux et les diabétologues insistent désormais beaucoup pour que les diabétiques 1 et 2 deviennent vraiment des partenaires de leur prise en charge et s'informent.
C'est bien qu'on s'écarte de plus en plus du modèle paternaliste de la relation médecin-patient selon lequel c'est le médecin qui a le savoir et est l'expert alors que le patient est dans l'ignorance et doit être maintenu dans l'ignorance même s'il y a encore des médecins qui se comportent de la sorte. Il y a régulièrement des témoignages en ce sens sur Seronet.
Je lui préfère le modèle délibératif qui s'impose de plus en plus et dans lequel le dialogue est un élément central. Car dans ce modèle, ce qui est crucial, c'est le consentement du patient et son corollaire, la confiance dans les stratégies thérapeutiques qui lui sont proposées par les soignants. Or ce consentement ne peut pas être obtenu (comme on le voit avec l'exemple de Ladislas) si les choses ne sont pas explicitées clairement et si le patient ne dispose pas des informations médicales nécessaires pour exercer son jugement en toute autonomie après avoir intégré les avis non pas d'un médecin mais de l'ensemble des soignants auxquels il a à faire, infirmiers et infirmières y compris.
Personne n'est mieux placé que le (im)patient lui-même pour décider ce qui est le mieux pour lui...
Précisions