Les réservoirs du VIH (suite et fin) : nos combats thérapeutiques à venir

Publié par Franck-seronet le 28.07.2010
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ThérapeutiqueVienne 2010Réservoirs VIH

Le séminaire sur les réservoirs du VIH, présidé par le prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi, a été un des grands temps scientifiques de la Conférence de Vienne 2010. Après une première partie consacrée à ce que sont les réservoirs, leur rôle dans la maladie, les complications actuelles et leurs relations avec les réservoirs, etc. Franck, qui a suivi l'intégralité de ce séminaire, aborde la question de l’inflammation, de l’évolution de la maladie et envisage les pistes d'avenir dans le domaine de la génétique et de la clinique.

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L'oeuf ou la poule ?

Alors que les scientifiques affirment avoir résolu le mystère de l’œuf et de la poule, on continue de s’interroger dans le VIH sur les phénomènes qui entraînent les autres et qui alimentent principalement le cycle de la maladie. Est-ce que la réplication résiduelle du VIH chez les personnes séropositives traitées avec une charge virale indétectable cause l’activation des T4 dans la muqueuse (outre les microbes et les agents pathogènes qui pénètrent dans le corps) ou est-ce que les cellules T4 latentes (ou "dormantes" : cellules inactivées à très longue durée de vie) contribuent à la persistance du VIH ? Est-ce que l’inflammation est due à l’activation permanente des T4 ou à la réplication, même à bas seuil, du VIH ? On a pu montrer que les marqueurs de l'inflammation sont plus élevés chez les séropositifs bien traités que chez les séronégatifs. Et 80 % des personnes traitées ont une virémie persistante, c’est-à-dire une charge virale qui, même si elle est indétectable, est reconnue par les tests "single copy assay", ces tests qui comptent les virus un par un, même en dessous du seuil d’indétectabilité classique. Est-ce que seuls les médicaments (antiprotéases) causent les problèmes cardio-vasculaires comme cela a bien été montré il y a peu (+ 17 % de risque annuel) dans l'étude D.A.D ou est-ce également une conséquence de la réplication du VIH ? Et, en cas de charge virale bien contrôlée, est-ce que la réplication du VIH, même faible, joue un rôle par une inflammation permanente qui finirait par faire des dégâts après plusieurs années ? C’est, en tout cas, le sens de l’augmentation constatée de la CRP (protéine C réactive : marqueur inflammatoire) liée à une fonction vasculaire abîmée.

Autant de questions qui n’appellent probablement pas une réponse univoque, disons que c’est un peu comme si l’œuf et la poule étaient apparus en même temps. Le VIH, celui dans le sang et celui présent dans les réservoirs, les traitements, l’activation des T4 et l’inflammation, autant de phénomènes qui concourent aux complications à long terme, cérébrales, intestinales ou cardio-vasculaires… Le fait est que certaines causes agissent plus fortement à certains moments. Toutes ces questions nous incitent fortement à s’intéresser aux réservoirs du VIH.

Qu’apprend-on sur les différentes périodes de l’infection ?

Lors de la primo infection, un réservoir viral stable est créé. Les génomes (ADN) viraux sont disséminés dans des cellules dans le cerveau et l’intestin. On peut obtenir une certaine diminution de ce réservoir si la personne prend un traitement en période de primo infection, mais pas chez celles qui commencent un traitement plus tard. Reste un gros débat chez les scientifiques pour savoir si les réservoirs (ou certains d'entre eux) se reconstituent ou pas. La question est de pouvoir bien mesurer l’intérêt pour les personnes, lorsqu’il s’agit de commencer un traitement des mois ou des années avant les seuils de recommandations actuels (notamment au dessus de 500 T4/mm3 en France). Des réponses convaincantes et concordantes des chercheurs sur cet intérêt pourront aider au choix de commencer un traitement encore plus tôt

La population virale (les types de virus) est assez homogène au début de l’infection, puis elle a tendance à évoluer au cours de la maladie chronique. Ainsi, les virus qui s’accrochent sur le co-récepteur CCR5 du T4 au début, peuvent changer pour un autre co-récepteur, le CXCR4. C’est alors que la nouvelle classe des médicaments anti-CCR5 peut ne pas être efficace. C’est pourquoi, on réalise un test sanguin avant de prendre ces médicaments, pour voir s’ils ont une chance d’être efficaces. Certaines cellules, comme les monocytes CD16, avec une nature pro inflammatoire, sont "infectables"/infectés par le VIH. Est-ce qu’un traitement anti-VIH très précoce réduirait l’infection de certaines cellules, préservant ainsi l’avenir ? Est-ce que le traitement anti-VIH au début de l'infection restaurerait mieux les T4 et les fonctions antivirales dans les muqueuses ? C'est le cas avec le SIV (virus proche du VIH) chez le singe.

La génétique, c’est l’avenir…

On progresse dans la connaissance des facteurs génétiques qui feront une progression lente ou au contraire rapide de la maladie chez certaines personnes. On découvre ainsi peu à peu des régions du génome (la carte de notre ADN) qui auraient un impact sur le contrôle, plus ou moins fort, du virus et de ses conséquences. Il peut aussi y avoir un lien entre le rapport T4/T8 (on le trouve dans le bilan sanguin) et le diabète de type 1 ou le contrôle de l’infection à VIH. On n’a cependant pas encore identifié de gènes précis pour pointer de vraies associations. Il y a aussi des phénomènes qui sont dus à des associations de gènes, ce qui complique les choses. Si on n’a pas pu montrer de signal statistiquement significatif entre hommes et femmes, on a besoin de plus larges cohortes (groupes de personnes que l’on suit au long cours) avec notamment des caractéristiques ethniques, pour mieux individualiser les réponses. L’agence française de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) est assez en pointe sur le sujet, mais ce sont des recherches qui coûtent très chères et auxquelles il faut donner des moyens !

Et la clinique ?

La clinique, ce sont les recherches plus concrètes chez l’homme. Nous sommes peut-être là à un tournant comme le disent certains médecins VIH présents : on a bien avancé sur la recherche fondamentale (même si beaucoup reste encore à faire), on est actuellement à la recherche des bons modèles vivants (animaux) et peut-être pas loin d’essais plus vastes chez l’être humain. On pourrait passer bientôt aux essais cliniques véritables. Le problème reste la faisabilité de certaines études. Ainsi, chez quelqu’un qui est sous traitement, avec une charge virale indétectable, qui n’a donc pas forcément de bénéfice immédiat à de telles études, comment envisager des recherches qui seraient assez invasives (retrait fréquent de lots de sang, biopsie de l’intestin, du liquide céphalo-rachidien qui reflète ce qui se passe dans le cerveau, etc.). Cela pose un sérieux problème éthique. Il va falloir progresser encore dans la recherche des bons modèles et des bons marqueurs, pour contourner ce problème

Conclusion… provisoire…

C’est la chercheuse australienne Sharon Lewin qui a posé les enjeux finaux de ce séminaire de deux jours, un séminaire qui a été repris, en version courte, le lendemain lors d’une session plénière de la conférence de Vienne devant 15 000 participants. Elle a intitulé son intervention Towards a cure ? ("Vers une guérison ?"). Elle commence fort en mettant la question de la guérison d’emblée comme un objectif, même si elle rappelle que l’objectif urgent et réaliste d’aujourd’hui est l’accès universel aux traitements antirétroviraux qui reste le principal droit humain que nous devons tous soutenir prioritairement. La question de poursuivre les efforts vers la guérison est particulièrement importante aujourd’hui, notamment parce que nous n’avons toujours pas de vaccin, ni préventif, ni thérapeutique. Elle rappelle que, contrairement à ce qui se dit parfois, l’espérance de vie des séropositifs n’a pas rejoint celle de la population générale. C’est ce que la cohorte danoise sur le VIH montre bien et dans un pays avec un très bon système sanitaire. De plus, les complications persistent sous traitement anti-VIH. Elles sont issues d’une interaction complexe entre la toxicité des médicaments, la persistance du VIH, l’inflammation continue et le vieillissement. L’augmentation de ces complications (rénales, cérébrales, cancéreuses, cardiaques, hépatiques) n'est pas acceptable, tout comme celle d’une espérance d’atteindre les 70 ans réduite de moitié par rapport à la population générale n’est pas davantage acceptable.

Sharon Lewin identifie trois barrières à la guérison, que nous devons explorer et combattre :

  • Les cellules infectées latentes (ou dormantes), dont on sait maintenant qu’elles peuvent proliférer ;
  • La réplication résiduelle (en moyenne 3 copies/ml chez une très grande majorité de personnes sous traitement même très efficace) ;
  • Les réservoirs anatomiques (dont le cerveau et l’intestin qui peut contenir jusqu’à 10 fois plus de virus que le sang).

L’"homme de Berlin" nous a montré qu’il est possible d’éliminer le VIH du corps, jusque dans les cellules infectées latentes, mais cela n’est pas reproductible de façon réaliste.

Alors que faire ? Quelles seraient les voies à privilégier ?

  • L’optimisation du traitement antirétroviral (réduire le plus possible la virémie même sous le seuil d’indétectabilité) ;
  • Commencer le traitement très tôt (en période de primo infection ?) ;
  • Eliminer au maximum les cellules latentes (l’IL7, à l’essai est prometteuse ou les anti-histones déacétylsases) ;
  • Fabriquer des cellules résistantes au VIH (ceci plus encore dans le futur, car relevant de la thérapie génique).

La solution passe par la combinaison de ces voies. Chacune, isolée, notamment les deux premières, qui ont déjà fait l’objet de recherches, a montré qu’elle n’était pas à elle seule suffisante. Il est temps à la fois d’intensifier la recherche fondamentale, de mieux comprendre les mécanismes immunitaires et de se préparer aux essais cliniques. Il faut des consortiums de recherche, comme il s’en est monté dans la recherche sur le vaccin, réunissant plusieurs disciplines, en dégageant des fonds pour cela, comme le bouillonnement des six derniers mois nous y incite, tant en découvertes qu’en initiatives de recherche de fonds. "Nous espérons que cette conférence de Vienne marquera le début d’une "priorisation" de la recherche pour trouver une solution de traitement qui guérisse du VIH", a indiqué la chercheuse australienne. Enfin Sharon Lewin appelle à l’union des chercheurs, médecins, financeurs et personnes touchées, dans ce combat contre le VIH dont les objectifs sont l’accès au traitement, la prévention, le care et le cure.

Commentaires

Portrait de healey

il y a des faits que l'on sait mais les lirent, les vivrent font toujours mal à la gueule Elle rappelle que, contrairement à ce qui se dit parfois, l’espérance de vie des séropositifs n’a pas rejoint celle de la population générale [...] une espérance[de vie] d’atteindre les 70 ans réduite de moitié par rapport à la population générale
Portrait de nathan

Franck-seronet wrote:

Conclusion… provisoire…
l’espérance de vie des séropositifs n’a pas rejoint celle de la population générale. C’est ce que la cohorte danoise sur le VIH montre bien et dans un pays avec un très bon système sanitaire. De plus, les complications persistent sous traitement anti-VIH. Elles sont issues d’une interaction complexe entre la toxicité des médicaments, la persistance du VIH, l’inflammation continue et le vieillissement. L’augmentation de ces complications (rénales, cérébrales, cancéreuses, cardiaques, hépatiques) n'est pas acceptable, tout comme celle d’une espérance d’atteindre les 70 ans réduite de moitié par rapport à la population générale n’est pas davantage acceptable.

Comment nous et les associations de  lutte contre le sida allons agir pour que ces données objectives soient prises en compte par la réforme des retraites qui sera discutée par les députés et sénateurs en septembre ?

Depuis la loi de 2005, il est possible pour une personne en situation de handicap et donc a fortiori pour les séropos de bénéficier d'une retraite anticipée sans décôté (privé et public) à condition d'avoir notamment été détenteur de la carte d'invalidité au minimum 10 ans.

Premier obstacle : les MDPH accordent de moins en moins la carte d'invalidité aux séropos.

Deuxième obstacle : depuis l'entrée en vigueur de cette mesure, l'âge de départ en retraite anticipée pour les personnes handicapées suit les réformes successives et l'allongement de la durée de cotisation. Alors que selon les dispositions de 2005, il était possible de partir en retraite à 55 ans dans le meilleur des cas, cela n'est possible aujourd'hui qu'à presque 57 ans, toujours dans le meilleur des cas. Et avec la réforme en septembre, dans le meilleur des cas encore, un handicaoé ne pourra partir en retraite anticipée qu'à 59 ans, toujours dans le meilleur des cas. 

Rien ne figure dans le projet du gouvernement sur ce sujet. Or les données scientifiques montrent bien que nous vivons toujours bien moins longtemps que les autres et en tout cas sans rapport avec l'allongement croissant des durées de cotisation notamment qui nous est imposé pour bénéficier des mesures d'égalité des chances de la loi de 2005 qui est vidée peu à peu de son contenu.

Quel est le plaidoyer associatif de Aides sur cette question ?

Les séropos qui travaillent sont désormais plus nombreux que ceux qui ne le peuvent pas ou plus du fait de leur état de santé.

Portrait de derdeder

Lorsque je me suis renseigne aupres des RH de mon entreprise et aussi à la lecture d'un texte sur un magazine d'association (apf pour par la citée), la carte d'invalidité ne sert pas dans ce cas, mais uniquement la reconnaissance de travailleur handicapé, et alors c'est la que 3 ans de cotisation en valent 4. Alors pour ceux qui ont une carte d'invalidite, l'important est de se faire reconnaitre travailleur handicape a la mdh, et faut la faire renouveler tous les cinq ans, pour le renouvellement de cette reconnaissance, je l'ai appris dans mon entreprise car les personnes reconnues avaient droit a 8 demies journées de congès pour soins (certif a fournir apres) et lors d'une demande de celle ci, on me l'avait refuse car la periode de reconnance TH n'etait plus valable, et cela serait idem pour les periodes de cotisation, mais elle peuvent ete etre recouvrees a postériori (si par ex embauche sous cette determination et qu'elle est renouvelee apres une lacune (si il n'y a pas eu changement de metier ni d'entreprise)), surtout si carte d'invalidite permanante ou renouvelee "sans trou".

Toujours tres difficile de faire valoir nos droits.

Portrait de maya

nathan wrote:
Franck-seronet wrote:

Conclusion… provisoire…
l’espérance de vie des séropositifs n’a pas rejoint celle de la population générale. C’est ce que la cohorte danoise sur le VIH montre bien et dans un pays avec un très bon système sanitaire. De plus, les complications persistent sous traitement anti-VIH. Elles sont issues d’une interaction complexe entre la toxicité des médicaments, la persistance du VIH, l’inflammation continue et le vieillissement. L’augmentation de ces complications (rénales, cérébrales, cancéreuses, cardiaques, hépatiques) n'est pas acceptable, tout comme celle d’une espérance d’atteindre les 70 ans réduite de moitié par rapport à la population générale n’est pas davantage acceptable.

Comment nous et les associations de  lutte contre le sida allons agir pour que ces données objectives soient prises en compte par la réforme des retraites qui sera discutée par les députés et sénateurs en septembre ?

Depuis la loi de 2005, il est possible pour une personne en situation de handicap et donc a fortiori pour les séropos de bénéficier d'une retraite anticipée sans décôté (privé et public) à condition d'avoir notamment été détenteur de la carte d'invalidité au minimum 10 ans.

Premier obstacle : les MDPH accordent de moins en moins la carte d'invalidité aux séropos.

Deuxième obstacle : depuis l'entrée en vigueur de cette mesure, l'âge de départ en retraite anticipée pour les personnes handicapées suit les réformes successives et l'allongement de la durée de cotisation. Alors que selon les dispositions de 2005, il était possible de partir en retraite à 55 ans dans le meilleur des cas, cela n'est possible aujourd'hui qu'à presque 57 ans, toujours dans le meilleur des cas. Et avec la réforme en septembre, dans le meilleur des cas encore, un handicaoé ne pourra partir en retraite anticipée qu'à 59 ans, toujours dans le meilleur des cas. 

Rien ne figure dans le projet du gouvernement sur ce sujet. Or les données scientifiques montrent bien que nous vivons toujours bien moins longtemps que les autres et en tout cas sans rapport avec l'allongement croissant des durées de cotisation notamment qui nous est imposé pour bénéficier des mesures d'égalité des chances de la loi de 2005 qui est vidée peu à peu de son contenu.

Quel est le plaidoyer associatif de Aides sur cette question ?

Les séropos qui travaillent sont désormais plus nombreux que ceux qui ne le peuvent pas ou plus du fait de leur état de santé.

On est en plein de ce qui m'agite le cerveau depuis qq années, même que je radote souvent ce truc de la vieillesse + cumul des pathologies... mais ça me semble tellement évident et énorme!!!

et si besoin c'est the sujet qui pourrait me ramener à me réinvestir associativement car ça urge et oon peut pas toujours dire alors qu'est-ce que vous foutez??...-même si anticiper aurait quand même été mais bref  -et nous attendre que les autres agissent: la galère va nous tombr sur le coin du nez car c'est sur ...c mathématique.

je n'ai pas cette carte invalide elle est en effet très dure à obtenir pourtant avec 4 fractures du dos et une claudication je peine...mais j'ai juste une station debout pénible,  je serais de toute façon incapable d'aller jusqu'à 60 vu dans l'état (nerfs fatigue +++douleurs)dans lequel je suis à 47...pourtant je bosse depuis que j'ai 17 ans mais avec qq années gruyère comme pas mal d'entre nous.

je sais que je vais cumuler précarité et pb de santé jusqu'au bout et comme rien n'est prévu je crains le pire...

je ne crois pas que les assoces aient déjà vraiment abordé le sujet, c'est évoqué mais ya rien de concret qui a été porté à ma connaissance.

??? 

Portrait de derdeder

comment traficoter les chiffres, a force d'entendre a la tv jour apres jour les cancers, c'est tant de morts par an, la grippe tant, la route... et un jour je me suis dit mais tout ces morts comment sont t'ils compte ? Bin y a un centre (j'ai plus ou il se trouve, orleans si ma pauvre memoire...) qui recoit tous les certificat medicaux de deces, mais le problemes c'est qu'apres il n'y a plus de regles, un seropositif qui a sa petite cirrhose et se choppe l'hiver venu une grippe de passage, choississez celle que vous voulez, bin le petit batonnet qui representera sa mort sur la feuille de comptage sera deja differente suvant l'agent, certains vont mettre des batonnet un peu partout et d'autres juste la grippe, donc dans cette derniere hypothese on oublie sa seropositivite, ceux qui fait d'autant remonter la "non" mortalité des sero... ce qui est bien, c'est que les chiffres, on les fait chanter comme on veut...
Portrait de nathan

derdeder wrote:

Lorsque je me suis renseigne aupres des RH de mon entreprise et aussi à la lecture d'un texte sur un magazine d'association (apf pour par la citée), la carte d'invalidité ne sert pas dans ce cas, mais uniquement la reconnaissance de travailleur handicapé,

Non, en aucun cas, la RQTH actuelle ne permet de bénéficier de conditions particulières de départ à la retraite car depuis 2006 elle ne précise plus le taux d'incapacité. L'une des conditions pour bénéficier de ce départ anticipé est d'avoir obtenu de la carte d'invalidité ou la reconnaissance d'un handicap comparable par la sécurité sociale ou la RQTH catégorie C pour ceux qui l'ont obtenue avant 2006. La RQTH actuelle ne permet que d'obtenir des aménagements du poste de travail car elle ne précise plus le taux d'incapacité. Il n'y a plus de catégories comme c'était le cas avant 2006. Les autres possibilités de départ anticipé à la retraite sont l'attribution d'une pension d'invalidité et la reconnaissance de victimes d'un accident du travail, accident du trajet ou maladie professionnelle justifiant d'un taux d'incapacité permanente égal ou supérieur à 66%...

D'autres conditions viennent compliquer le système : notamment la durée  de cotisation, la durée d'assurance etc

Pour la mobillisation, des associations de travailleurs handicapés commencent à se bouger et à plaidoyer. Mediapart en rend compte sur son site. 

Portrait de maya

nathan][quote=derdeder wrote:

 Les autres possibilités de départ anticipé à la retraite sont l'attribution d'une pension d'invalidité et la reconnaissance de victimes d'un accident du travail, accident du trajet ou maladie professionnelle justifiant d'un taux d'incapacité permanente égal ou supérieur à 66%...

pour une fois !!! 

 ok nath

j'ai une pension d'invalidité et un handicap évalué en 92 à 66.666666%

(jamais réévalué depuis alors que j'ai en prime bonus la surdité) 

 donc à supposer que je colle ça donne quoi comme age de départ 60 ?

 bzzz bzzzSurprise

Portrait de nathan

Car comme je l'indiquais, maya, il y a la durée d'assurance et la durée de cotisation qui interviennent aussi par exemple... avec les interruptions pour maladie ordinaire ou longue maladie etc. Le mieux, c'est que tu essaies de voir ta situation avec un syndicaliste, par exemple, qui maîtrise bien le sujet et qui pourra étudier ta situation avec toi. Réunis toutes les pièces utiles avant. A Force ouvrière ou à la CFTC, ils ont des syndicalistes qui touchent assez bien leur bille sur ces dossiers et qui pourront te faire une projection de ta situation au moment de ta retraite. Use de ton charme et de la possibilité que peut-être, sans doute, très certainement si... si....Clin d'oeil que tu pourrais prendre une carte.... Les promesses n'engagent que ceux qui les entendent... Ou alors il faut connaître quelqu'un de compétent dans une caisse de retraite.

Portrait de PAMELOS

Une pension de vieillesse peut être attribuée avant 60 ans à l'assuré qui remplit simultanément trois conditions : - une durée d'assurance, - une durée cotisée, - un taux d'incapacité permanente pendant les durées requises. Décret 2004/232 du 17/03/2004 Circ. Cnav 2004/31 du 01/07/2004 ttp://www.legislation.cnav.fr/doc/dp/dp/pv/pn/handicape/BNL-EX_DP_DP_PV_PN_HAN... en espérant que tu t'y retrouve MAYA PAM
Portrait de nathan

Le lien ci-dessous renvoie au cadre général et ne permet à personne qui est travailleur handicapé de projeter quelle sera sa situation au moment de la retraite sauf à avoir un parcours rectiligne, sans interruption etc. Il n'y a que des spécialistes qui sont capables d'évaluer cela et encore avec des approximations.

Le système de calcul des retraites est opaque d'autant plus qu'aujourd'hui des parcours rectilignes, ça n'existe pratiquement que dans les textes de lois. Et pour les travailleurs handicapés, il faut vraiment procéder à une étude personnelle très détaillée ce qui nécessite de rassembler un tas de paperasse. C'est d'ailleurs peut-être pour cela qu'on constate que de nombreux travailleurs handicapés renoncent à faire valoir leur droit à une retraite anticipée qui est prévue par la loi ou à bénéficier des mesures de majoration s'ils continuent au-delà de l'âge auquel ils pourraient partir. Peut-être est-ce aussi le but recherché...

Portrait de nathan

Voici les premières revendications de diverses associations de travailleurs handicapés telles qu'elles commencent à remonter à l'approche des débats sur la réforme des retraites et que je partage évidemment. D'autres suivront d'ici à septembre :

- pouvoir bénéficier d’une cessation anticipée d’activité en fonction du nombre d’années travaillées : pour 3 années travaillées, une année supplémentaire.

- fixer le montant de la pension de base au minimum à 75 % du salaire d'activité

- maintenir la retraite pour inaptitude à 60 ans.

- maintenir la retraite anticipée pour les travailleurs handicapés, soumise à conditions, à partir de 55 ans.

- appliquer au salaire moyen calculé sur les 10 meilleures années un coefficient de majoration égal à 1,33. Ce coefficient correspondrait à la réalité et aurait l’avantage d’être une majoration identique à celle concernant le nombre de trimestres travaillés.

- appliquer la majoration de 1,33 aux points de retraite complémentaire. L’Etat, via le fonds de solidarité vieillesse (FVS),pourrait financer cette majoration.

- permettre à tout travailleur qui a cotisé 124 trimestres en étant en situation de handicap d’obtenir dès l’âge de 50 ans la majoration de trimestres lui permettant de prétendre à une retraite décente.

- pour tous les travailleurs handicapés, imposer que le montant minimal de la pension de retraite ne puisse pas être inférieur au montant du SMIC net.

- prendre en compte les périodes d’Invalidité. Dans la majorité des situations, la substitution de la pension de vieillesse à la pension d’invalidité qui intervient à l’âge de 60 ans reste très désavantageuse pour les travailleurs dont la carrière a été interrompue du fait de leur état de santé. Il s’agit alors véritablement d’une chute des revenus et du pouvoir d’achat.Les trimestres acquis pendant la situation d’invalidité doivent être comptés comme trimestres cotisés avec reconstitution et réévaluation des salaires.

Portrait de frabro

Entre l'article de départ de ce forum sur la recherche scientifique sur les "réservoirs du vih" et le débat sur les retraites ? Il me semble qu'un minimum de classement serait utile ...