Ça bouge dans les hépatites

Publié par Sophie-seronet le 26.05.2011
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Le congrès américain de l’AASLD (association américaine des maladies du foie) a eu lieu en novembre 2010. C’est le congrès international le plus pointu sur les traitements des hépatites virales, surtout B et C. Seronet a sélectionné les informations les plus importantes de ce rendez-vous.
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Le futur
Dans les années à venir, les hépatites virales C de génotype 1 seront traitées par une trithérapie, la bithérapie + une anti-protéase spécifique, le télaprevir ou le bocéprevir, après un premier échec du traitement standard d’abord, jusqu’à l’autorisation de mise sur le marché, qui s’étendra alors aux personnes naïves. Ces molécules de première génération sont suivies par d’autres inhibiteurs spécifiques du VHC. Une cinquantaine de molécules de deuxième génération sont en développement clinique : inhibiteurs de protéase (NS3), inhibiteurs de polymérase (NS5b), inhibiteurs NS5a, dérivés de la cyclophiline, etc. Certaines de ces molécules qui paraissent encore plus efficaces que leurs aînées, pourraient être mieux tolérées et permettront de traiter les autres génotypes (2, 3, 4) qui résistent parfois (et même souvent pour le génotype 4) à la bithérapie interféron + ribavirine. Dans cinq à dix ans, on peut espérer reléguer à la cave cette bithérapie (ou au moins, se passer de l’interféron et/ou réduire les durées de traitement), car des combinaisons de nouvelles molécules sont déjà à l’essai. Leurs résultats sont assez incroyables, même sur des personnes "non répondeurs" à un premier traitement. Leur efficacité demande à être confirmée, par des années d’étude, et surtout leur tolérance, car ce n’est pas le tout de tuer le VHC, encore faut-il le faire sans abîmer le porteur de l’hépatite…

Le taux de vitamine D
On savait déjà que chez des personnes ayant le génotype 1, un taux bas de vitamine D "prédit" une mauvaise réponse à la bithérapie et qu’un apport en vitamine D peut améliorer ce résultat. Une nouvelle étude vient de montrer que c’est aussi le cas avec les génotypes 2 et 3 de quarante personnes naïves de tout traitement. Avec un supplément en vitamine D (2000 UI/jour), le taux de guérison passe de 85% à 95%. Le mécanisme biologique est encore inconnu. Si vous commencez un traitement, demandez à votre médecin d’ajouter le taux de vitamine D sur votre bilan sanguin et de combler la carence s’il y en a une. Cela augmenterait les chances de combattre l’infection.

Avez-vous "le gène de la guérison" ?
Les experts se doutaient depuis longtemps qu’il existait des facteurs génétiques intervenant dans le fait de guérir de l’infection à VHC avec le traitement. Depuis deux ans, la présence d’une variation du gène IL28B a été identifiée comme fortement liée à la guérison de l’infection chez des milliers de personnes traitées par interféron peg + ribavirine. Deux différentes versions ("allèles") du gène IL28B existent : C ou T et trois combinaisons sont possibles : CC, CT et TT. Les personnes CC ont deux fois plus de chances de guérir de l’infection que les personnes TT. Le type CC est moins fréquent dans la population d’origine africaine et les experts pensent que cela pourrait être lié au fait qu’ils répondent en moyenne moins bien au traitement. Inversement, les personnes d’origine asiatique ont quant à elles le plus souvent un type CC et répondent mieux. Les personnes ayant l’allèle T (C/T ou T/T) ont moins de chance de répondre au traitement, elles représentent environ 65% des personnes qui ne répondent pas au traitement, les "TT" étant les plus difficiles à traiter. Plusieurs études montrent que la recherche de ce gène permet "de prédire" en partie la réponse au traitement et l'une montre que c’est aussi le cas chez les personnes co-infectées VHC et VIH. C’est là que cela se complique, parce qu’il y a aussi un lien entre le type CC et la réponse au traitement à un mois (RVR), qui, elle aussi, prédit la guérison de l’infection. Par exemple, quelqu’un qui a le type CC, mais n’a pas de RVS à un mois aurait intérêt à faire un traitement plus long (18 mois au lieu de 12) pour augmenter les chances de guérison de l’infection. Au final, la détermination du type d’IL28B pourra permettre, avec le résultat de la RVR (à un mois) et du génotype du virus, de construire des schémas de "traitement à la carte" et individualisés (doses, durée, ajout d’une molécule spécifique d’emblée).

Des nouvelles du futur
Quadrithérapie
GS-9256 est une anti protéase et GS-9190 (ou tégobuvir) est un inhibiteur de la polymérase. L'efficacité et la tolérance de plusieurs schémas chez des personnes naïves de génotype 1 ont été évaluées : seules, avec la ribavirine, avec la bithérapie (interféron pégylé + ribavirine). Ces traitements étaient pris 28 jours et ont été bien tolérés avant un relais par bithérapie jusqu'à 12 mois. L’ajout de ribavirine s’est révélé nécessaire. La quadrithérapie (GS 9256/tégobuvir/interféron pégylé /ribavirine) permet une réponse virologique complète et rapide (à un mois) chez tous les participants. Une étude sur quatre mois est en cours.

Coup de balai sur le VHC
Le BI 201335 est un inhibiteur de protéase et le BI 207127 un inhibiteur de polymérase. Trente personnes, naïves, de génotype 1, sans cirrhose, ont reçu pendant un mois ces deux inhibiteurs avec la ribavirine. Au 29e jour, toutes les personnes arrêtaient le BI 201335 et prenaient la bithérapie (interféron pégylé + ribavirine) et l'antipolymérase pour une durée totale de six mois à un an, en fonction de la rapidité de la réponse. On observe une diminution rapide et forte de la charge virale chez toutes les personnes - toutes ont une charge virale inférieure à 25 UI/ml au 22ème jour. Douze personnes sur 17 avaient une CV indétectable (inférieure à 10 UI/ml) à un mois. Ces résultats sont spectaculaires. La tolérance était bonne, des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées), des éruptions sur la peau ont été observés, mais pas d'effets graves ni d'arrêts de traitement. Une étude dans un schéma sans interféron et sur des périodes plus longues est envisagée.

De l’espoir pour les "nuls"!
Deux molécules, le BMS-790052 (un inhibiteur de la polymérase) et BMS-650032 (inhibiteur de protéase) ont été évaluées en combinaison, seules ou en association avec une bithérapie (interféron pégylé + ribavirine) chez des personnes ayant le génotype 1 "nuls répondeurs" pendant six mois. Les résultats montrent que la combinaison d’antiviraux à un mois donne 64% de réponse virologique rapide et la quadrithérapie 60%. A trois mois, la quadri culmine à 90% de réponse virologique précoce, ce qui est assez incroyable pour des virus "nuls répondeurs" ! Il faudra attendre les résultats de réponse virologique soutenue à six mois après la fin du traitement pour confirmer cette avancée majeure pour les personnes non répondeurs. La tolérance a été correcte, avec des diarrhées modérées, mais pas d’effets graves.

Tous les génotypes
Le RG-7128 est un inhibiteur de la polymérase, actif sur tous les génotypes. Il a été évalué avec interféron pégylé + ribavirine chez 400 personnes naïves (sans traitement) ayant un virus de génotype 1 ou 4. L’ajout de RG-7128 a permis d'obtenir de forts taux de réponse de 80% à 88% à trois mois, supérieurs au bras contrôle (40% ou 50% selon les génotypes), avec des résultats moins bons chez les personnes ayant une cirrhose, mais excellents sur le génotype 4. La triple association a été bien tolérée sur une durée de trois mois. L'évaluation d'une association plus longue est en cours.

Glossaire
Chercheurs, médecins, articles scientifiques emploient souvent les termes de "répondeurs lents", "rechuteurs", etc. à propos des personnes touchées par une hépatite virale sous traitement. Ainsi, par exemple, le terme de "répondeur nul" désigne une personne dont le virus de l’hépatite C répond mal ou pas au traitement. Seronet, conscient des limites de ce registre, l’utilise cependant parce que ce sont les termes en vigueur aussi bien dans les publications scientifiques que lors des consultations. Pour faciliter leur compréhension, voici un petit lexique des termes difficiles et des sigles utilisés.
RVR : réponse virologique rapide, CV indétectable à la fin du premier mois de traitement.
RVP : réponse virologique précoce, CV indétectable à la fin du 3ème mois.
RVS : réponse virologique soutenue, CV qui reste indétectable six mois après la fin du traitement, ce qui signe la guérison de l’infection.
Répondeurs lents : baisse de la CV supérieure à 2 log, mais encore détectable au 3ème mois et qui devient indétectable à 6mois.
Echappeurs : CV indétectable en cours de traitement, mais qui redevient détectable avant la fin du traitement.
Rechuteurs : Personnes ayant bien répondu pendant le traitement (CV indétectable), mais qui rechute après la fin du traitement. En général pendant les 3 mois suivant la fin du traitement.
Les non répondeurs se répartissent en :

Répondeurs partiels : Personnes ayant “un peu” répondu lors de leur traitement : la baisse de la CV est supérieure à 2 log à 3 mois, mais reste détectable et est toujours positive à 6 mois.
Répondeurs nuls (ou vrais non répondeurs) : Personnes dont le virus n’a pas assez voire pas du tout répondu sous traitement ; la baisse de la CV est inférieure à 2 log à 3 mois, c'est-à-dire que la CV ne descend pas ou pas assez pour qu’il y ait une chance de guérison de l’infection.
Log : Unité de mesure. Une diminution de 2 log de la charge virale (CV) du VHC correspond à une charge virale qui passe de 1 000 000 UI/ml à 10 000 UI/ml. Plus simplement encore, - 2 log = on perd 2 zéros (= divisé par 100, - 3 log, on perd 3 zéros (= divisé par 1000)…

Commentaires

Portrait de colau6

pas assé de recul 5 ans apres une guerison de lhepatite c,a savoir que le virus est peut etre jammais mort meme aprait untt complét de 18 mois. voilla sais se que ma dit un generaliste assé informée sur le sujet.bref en faite il i a un gros risque de rechute 5 ans aprés une reéle guerison.(bref comme dab du grand nimporte koi,ou du je ne sais pas parmis tout c est prescripteures dantivireaux^^jammais un medecin ma dit la meme choses qun autres medecin,il on tousses chacun un avis différent,sais a croire qui on pas etées a la meme ecole de medecine,ou quliles on leures propres labo privées,dans leures cave ou leures local,pour une experience perso a leures inssu.loll un vrais sac dembrouilles pfffff^^
Portrait de colau6

il fon pas se metiée par amoures de leures metiées,mais uniquement pour le chiffres située en bas de leures bulletin de salaires.on est plus en 1960,ou 70 ou je ne sais quelle année ou il vesais leures djob parcequil aimais sa...oé épis sa msaoul....
Portrait de colau6

aprais une guerison complete v.h.c. le virus peux resurgir 5 annees plus tard?vraix ou faux? une cirose sameliore pas meme aprés un traitement reussie v.h.c.le foie reste dans sa meme position,a2.f3 xemple.'sa sais vrais.je ne tolére plus aucuns medicament meme aprés traitement.c.gens son des menteures,je les detestes!
Portrait de colau6

hier jais reussi a convaincre 3 de met collegues proches,a ne pas fair le traitemant antie v.h.c. et sa a tres bien marchée.il ne le feron pas c sur.je pense avoir évitée une mort precosse a met amis,vue les conséquence du traitement,et lincompétance les erreures medicale des infectiologues,que jais pue constatées mois meme.et met proche qui on pue le constatées aussi...je compte bien rependre,et le fair savoir un maximum a tous mon entourages.se sera ma vangance de toute cette mal traitance que je subie depuis plusieures années! bonne journnées^^
Portrait de frabro

Des fois les mots échappent, un simple ! peut suffire.
Portrait de flamme

Comme Frabro, je manque de mots. Je suis atterrée ! Que tu penses ce que tu veux des médecins Colau6, ta colère est respectable mais chacun réagi différemment aux traitements, laisse chacun se soigner comme il l'entend. Amicalement Flamme