Interdiction des poppers : le SNEG dit non

8 Juillet 2011
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Interdiction des poppers ? Le Syndicat national des entreprises gaies (SNEG) est contre. Dans un communiqué (29 juin), le SNEG rappelle que c’est notamment lui qui avait saisi le Conseil d’Etat d’un recours contre un décret d’interdiction des nitrites d’alkyle. Dans son communiqué, le SNEG s’étonne de l’annonce de cette interdiction "dans un contexte d’échec en matière de lutte contre les stupéfiants". Il regrette de ne pas avoir "été consulté dans le cadre de cette décision".
"Bien que les gays soient souvent cités, à tort, comme les consommateurs exclusifs des poppers (…), il n’a pas été consulté, pas plus que les autres associations de santé agissant en direct sur le terrain. Le SNEG ne nie pas le potentiel de dangerosité des poppers. Dans une logique de prévention à destination des usagers, il a réalisé et mis en circulation diverses campagnes. L’une d’elle met en garde contre l’usage conjugué des poppers et des vaso-dilatateurs". "Aucun enseignement retenu de la précédente interdiction", affirme le syndicat. Selon lui, durant les dix-huit mois d’interdiction en 2007, "les consommateurs se sont tournés vers la vente en direct ou en ligne sur Internet ou de produits fabriqués à l’étranger (…)  contenant les nitrites les plus dangereux, échappant à toute réglementation nationale". Dernier argument du SNEG : "En interdisant les poppers, le gouvernement incite les consommateurs d’un produit licite et régulé à se tourner vers la consommation de produits illicites relevant d’une économie parallèle".

 

Commentaires

Portrait de frabro

Il gagne combien le patron d'établissement gay sur un flacon de poppers ?
Portrait de Ferdy

sur un whisky coca n'est pas négligeable non plus, mais il ne viendrait à l'idée de personne d'en interdire la vente ni la consommation, alors après le non-tabac, les mecs vont peut-être finir par préférer une soirée DVD avec un p'tit splif entre amis... PS : Frabro, je ne crois pas plus aux qualités vertueuses des patrons du SNEG, mais cessons aussi d'infantiliser chaque utilisateur d'un produit (encore) licite, l'after sur un tilleul-menthe, merci.
Portrait de frabro

Je ne crois pas plus que toi Ferdy aux vertus de la prohibition, quel que soit le produit visé. Je suis un fervent partisan de l'information, de la formation, de l'éducation à la santé, et de la réduction des risques. Ma démarche n'est pas différente envers les poppers de ce qu'elle est envers le cannabis ou le tilleul menthe. Ceci dit, voir ceux qui gagnent de l'argent sur la vente des produits se réclamer des arguments de la santé pour défendre leur commerce me fait toujours rigoler, que ce soit les buralistes, les patrons de bars ou les tenanciers d'établissements gays.
Portrait de Ferdy

pour l'information et donc la prévention, chacun défend son petit commerce, et j'ignore bien sûr ce que peut représenter comme bénéfice la vente de poppers sur un chiffre d'affaires d'un établissement gay, enfin, je n'ai jamais vu une foule de consommateurs au comptoir venue y faire leurs provisions, ce qui m'exaspère, c'est l'évidence du tout répressif, avec en effet miroir une société recroquevillée devant sa télé, à fumer son joint dans la solitude, serait-ce aussi ma nostalgie des années 80 où la transgression était la norme ? ou la normalité un délit ?
Portrait de Ferdy

Désolé, j'ai oublié un aspect qui me paraît pourtant essentiel : les utilisateurs de poppers, dont je ne suis pas, ne représentent pas plus une communauté que les accros au tilleul/menthe, leur voix - si tant est qu'elle puisse exister pour se faire entendre, doit bien être relayée par le petit détaillant syndiqué, au risque de se trouver évaporée comme les produits qu'ils inhalent. (suite et fin d'une intervention en faveur d'un produit que je déteste !)
Portrait de sonia

Sage décision d'interdire le poppers, on va pouvoir revenir à des drogues naturelles et enfin cultiver le developpement durable : champignons hallucinogènes (Ali-ce au pays des merveilles) graines de gentils coquelicots ou encore plantes aphrodisiaques , Sourire signé spam-spaggiari "Sans armes sans Poppers et sang violence"
Portrait de orion

ce produit n est pas vendu exclusivement en etablissement gay mais tout aussi en milieu hetero

les sexes shop, les etablissements gay friendly , les etblissements gay , les sites du net et j en oubli certainement d autres le vendent legalement ce qui veut dire produit controler rigoureusement par l etat et autres donc pas de contre facon dangereuse ce qui nous atttend a voir circuler si encore une fois on interdit la vente en france

les produits etrangers sont beaucoup moins surveiller chez eux et pour etre vendu en france il y a un cahier de ss charges a suivre 

donc comme en 2007 il y aaura un marche secondaire dangeureux

et pite arrete de pense que seul les homo l utilise je le sais par experience  ayant travailler dans un bar ouvert de 11h du matin a 3 h du matin et etant un bar a 80pour cent hetero , la clientel achetant ces produits etainent a 98 pour cent hetero ( ca leur revient moins cher de se defoncer avec cela que de l herbe , et autres drogues illegales ) donc laisse la vente permet aussi de continue a avoir le controle dessus et peut etre aussi evite le basculement dans les autres drogues beaucoup plus dangereuses 

Portrait de communard2011

Ce n'est pas la première fois que les poppers sont incriminés, notamment dans l'infection à vih. Les poppers dans leur version nitrite d'amyle ont été les premiers à être incriminés dans l'épidémie à vih chez les homos.

En France, c'est un ministre de la santé socialiste qui les a interdits à la fin des années 80 ou au début des années 90. En réalité, cette interdiction était une façon de botter en touche pour des politiques complètement impuissants face à l'extension de l'épidémie. Dans ce cas, il fallait imputer l'extension de l'épidémie au comportement des homos et à l'usage de certains produits.

Cette interdiction a été contournée avec la production de nouveaux dérivés et de nouveaux arômes...

C'est quand les politiques n'ont rien de neuf à ajouter sur ce qu'ils font effectivement pour lutter contre le sida qu'ils ressortent la carte des poppers afin de culpabililiser les usagers, notamment homos et leur renvoyer à la gueule la responsabilité de leur contamination au vih.

Cela dit, les poppers sont de plus en plus utilisés par les étudiants en coloc, quelle que soit leur orientation sexuelle. Mais c'est aussi associés à un usage régulier et très problématique de l'alcool et d'autres produits toxiques. C'est l'Union nationale des mutuelles étudiantes qui a indiqué le 25 mai dernier ce new deal estudiantin à l'issue d'une enquête ayant porté sur  le comportement de plus en plus problématique des étudiants (cela a conduit depuis deux ans à une multiplication de morts prématurées dont le point commun a été la découverte d'une alcoolémie très élevée souvent associée à l'usage de stups). Les poppers sont de plus en plus utilisés :

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110526.OBS3954/etudia...

Mais n'est-ce pas là aussi une manière bien hors de propos de nos politiques de répondre au malaise des jeunes dans notre France ?

Et pendant ce temps-là, nos sénateurs se votent une prime exceptionnelle de 3500 € !

Ps : et quid du Red bull qui favoriserait l'alcoolisme ?

Portrait de Ferdy

parcours des poppers, documenté et pertinent, merci Communard2011, (entre temps le Sénat a décidé de renoncer, la mort dans l'âme, à leur prime de 3500 €, considérant que ça faisait un peu désordre dans cette période de restriction, Ah ! si les sénateurs se mettent à l'eau et au pain sec, ce bel exemple de charité devrait les conduire vers une béatification collective.)
Portrait de frabro

N'ont rien à voir avec le VIH, elles sont énoncées dans le billet précédent de Seronet dont je met le lien ci-dessous : http://www.seronet.info/article/poppers-la-fin-est-proche-39844 Cette mesure s'inscrit dans la politique prohibitionniste du gouvernement concernant tous les produits sous des prétextes divers de santé publique. En France, on a toujours préféré le baton à l'éducation, et la menace à la prévention.
Portrait de communard2011

L'orientation de mon précédent commentaire ne martèle pas que cette nouvelle interdiction potentielle des poppers serait envisagée pour souligner uniquement une nouvelle impuissance politique des élus à lutter efficacement contre l'extension de l'épidémie à vih, notamment chez les homos (puisqu'on sait désormais que c'est statistiquement possible si on s'en donne les moyens... Encore faut-il bien sûr s'en donner les moyens...). En citant l'article du Nouvels Obs, il me semblait clair que le poppers et son interdiction envisagée permettaient aussi dorénavant à nos politiques de botter à nouveau en touche, en ce qui concerne d'autres problématiques, notamment celle des jeunes poursuivant des études et de leur malaise qu'ils essaient de dissoudre dans un tas de produits toxiques dont les poppers...

Tout épidémiologiste sérieux sait également que la prise de risque face au vih n'est jamais aussi forte lorsqu'elle se produit dans un contexte d'usage immodéré de l'alcool, de joints, de poppers, de cocaïne... et de sexe. Il est très difficile d'interdire l'alcool compte tenu que de nombreux élus de la Représentation nationale sont très liés au lobby viticole. Il n'existe pas, à ma conaissance, d'élus de la Représentation nationale lié à des producteurs de poppers...

L'interdit est toujours synonyme d'impuissance, fût-elle politique... Mais l'Histoire nous enseigne que les interdits sont toujours contournés.

Portrait de croquant

c pas possible et connaissance avec 2 n....