Est-ce que cela nous permettra à nouveau d'avoir des rapports ?

Publié par Centvin le 21.07.2008
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C'est en 1999 que Centvin a appris qu'il était séropositif. Avant, il a vécu pendant quinze ans avec un compagnon qui est décédé des suites de maladies opportunistes liées au VIH.
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Centvin a eu des relations protégées jusqu'en 1997. A cette époque, il a connu "une période suicidaire" qui l'a conduit à avoir des "pratiques à risque". Il vit à Paris, en couple.

"J''ai évité le dépistage pendant deux ans jusqu'en 1999, explique Centvin, pseudo qu'il utilise sur Seronet. Puis j'ai pris le taureau par les cornes. Je suis donc allé faire un test en étant sûr que j'étais séropositif. Ce qui était le cas.

Ce sont les deux premières années de prise de médicaments qui ont été, pour moi, les plus difficiles. J'ai même demandé à changer de traitement. Avec la trithérapie, cela s'est mieux passé. J'ai dû m'adapter aux traitements et puis je suis arrivé à réguler les effets secondaires. Depuis cinq ans, je suis en charge virale indétectable. Avant, les résultats étaient plus en dents de scie. Cette situation a changé beaucoup de choses. Les premières années, j'avais peur que la maladie m'empêche de travailler. Maintenant, j'ai l'espoir que je vais, peut-être, arriver à la retraite sans m'arrêter pour raison de santé. Je me sens beaucoup plus fort pour lutter en travaillant normalement comme je peux le faire aujourd'hui.

Ma sexualité aussi a changé. Je suis passé d'une vie sexuelle épanouie à une sexualité très limitée. J'ai aujourd'hui des rapports sexuels très espacés. Au début, je m'étais fixé comme objectif d'avoir un compagnon stable pour éviter la souffrance répétée qu'est la question de dire ou ne pas dire qu'on est séropo. Je voulais quelqu'un qui sache et qui accepte. Cette personne, je l'ai rencontrée en 2000. Les trois premières années, cela allait bien entre nous. Puis à partir d'un certain moment, il a commencé à prendre peur, notamment par rapport à la fellation. La fellation a toujours fait partie de nos préliminaires, lui comme moi aimons bien ça. C'était la seule liberté qu'on s'accordait.

Une fois, il a abordé la question avec notre médecin traitant. Il est revenu complètement paniqué. On a atteint un point de non retour puisqu'il est quasi impossible d'avoir, pour lui comme pour moi, un rapport sans ce préliminaire. Nous avons essayé sans, mais c'était comme si on était spectateurs de nos propres rapports sexuels. Nous avons failli nous séparer. Nous avons même consulté un psy. On s'en sort en ayant chacun nos partenaires. Nous restons ensemble pour la part affective de notre relation. J'ai entendu parler de cette annonce suisse. J'en ai parlé à mon tour à mon copain. Cela l'a laissé interdit, mais cela l'a touché aussi. On se demande si c'est vraiment sûr et pourquoi on n'en parle pas davantage ? Lui aimerait bien que cette annonce soit vraie et moi aussi. Cela serait bien pour nous. C'est peut-être un espoir dans la situation que nous subissons. Je n'en ai pas encore parlé à mon médecin traitant. Est-ce que cela nous permettra à nouveau d'avoir des rapports ?"

Commentaires

Portrait de BESA

Salut Centvin: Je t'invite à nous rejoindre dans le blog: "LES ETUDES SUISSES". Si j'étais à ta place, je consulterais toute la documentation sur le sujet. J'en parlerais à mon médecin et autres spécialistes. Je ferais un test de charge virale dans le sperme (cela se fait surtout pour la pro-création mais avec l'aide de ton virologue tu peut l'obtenir). N'oublies pas que c'est un résultat des études menés en Espagne, Canada et autres pays sur des couples serodifférents en relation stable et sans l'existence d'autre IST. Si tu as des questions, tu peux toujours me joindre et je serai le plus précis possible. Enfin je vous souhaite de trouver un épanouissement durable. BESA
Portrait de Zauberberg

Le professeur Pierre-Marie GIRARD est le chef du Service des maladies Infectieuses de l'hôpital Saint-Antoine. Cette année, à de nombreuses reprises, il s'est exprimé sur le sujet dans les médias, notamment sur France Inter en présence de Didier LESTRADE, fondateur d'Act-Up. Sa thèse qui n'a pas été démentie par Didier LESTRADE est que le premier objectif du traitement est d'éliminer la présence du virus dans le sperme, principal vecteur de contamination. Donc avec une charge virale indétectable, le sperme n'est plus contaminant. Le risque réapparaît dès que la charge virale est à nouveau détectable. Tu peux contacter le Professeur GIRARD au mail suivant : pierre-marie.girard@sat.aphp.fr Ce mail est public. Il figure sur le site de l'APHP - Hôpital Saint-Antoine.