Un commissaire à la Mildt ?

23 Mai 2012
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Le champagne avait presque été sorti pour fêter le départ d’Etienne Apaire de la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie)… Il semble qu’il faille repousser la fête à plus tard. C’est du moins ce qui pourrait se passer si c’est bien Frédéric Péchenard, l’actuel directeur général de la police nationale, qui prend la suite d’Etienne Apaire. Deux associations de réduction des risques liés à l'usage de drogues se sont émues (14 mai) de cette possible nomination. Celle-ci ferait "tache alors que le nouveau gouvernement et la Mildt auront en charge de remettre la politique des drogues française sur les rails de la raison et de l'expertise, estime dans un communiqué le Réseau français de réduction des risques, cité par l’AFP. "La politique répressive menée ces dix dernières années et surtout les cinq dernières, a été un échec aussi bien sur le plan sanitaire que sur celui de la sécurité et du vivre ensemble", commente l'association. Elle estime qu’avec le magistrat qu’est Etienne Apaire la Mildt est déjà "devenue une annexe du ministère de l'Intérieur (...), se perdant dans une surenchère de lois et de textes aussi répressifs que contreproductifs". Du coup, c’est avec circonspection et crainte qu’est appréhendée la possible arrivée du plus haut gradé de la police à la tête d’une structure de santé publique. Le président François Hollande "a (…) promis de relancer la politique de réduction des risques, avec la mise en place des programmes d'échange de seringues en prison et des salles de consommation à moindre risque", écrit le Réseau. De son côté, Fédération Addiction juge également que la nomination d'un ancien directeur de la police nationale à la tête de la Mildt serait inquiétante. "Après une politique qui a mis l'essentiel de l'effort et des moyens sur le seul interdit pénal et sur la sanction judiciaire, une nouvelle approche s'impose", affirme cette association dans son communiqué.

 

Commentaires

Portrait de frabro

Frédéric Péchenard, 55 ans, a été nommé délégué interministériel à la sécurité routière

Info de ce jour après le Conseil des Ministres

Attendons donc de savoir qui va être nommé à la MILDT en remplacement d'Etienne APAIRE

Portrait de ouhlala

Un super-flic à la tête de la MILDT, il n'aurait plus manqué que ça.

Pourquoi pas Daniel Vaillant ? Ni un flic, ni un pseudo-expert, ni un haut fonctionnaire, mais un élu du peuple qui a réfléchi à cette question depuis longtemps.

Les promesses de Hollande annoncées dans le cadre de la campagne sont des mesurettes, certes nécessaires, mais des mesurettes quand même. Le statut du cannabis est une aberration économique (taxes, emplois) et sociale, au regard des inégalités de droit qu'il produit (délit de la consommation, insécurité pour s'en procurer etc.), par rapport aux autres consommateurs de produits psychotropes légaux comme l'alcool, qui fait bien plus de dommage (que je sache les millions de consommateurs réguliers de cannabis depuis des décennies ne remplissent pas les hôpitaux psychiatriques ni les urgences hospitalières... au contraire de l'alcool).

On ne voit même pas le début d'un projet de mise à disposition de cannabis thérapeutique sur prescription, lamentable...

François, merci pour l'info. 

Portrait de frabro

Le poste de président de la MILDT est éminemment politique, et ta proposition d'y nommer un élu du peuple plutôt qu'un fonctionnaire zélé est une bonne idée. Et, justement, pourquoi pas Daniel Vaillant ? en effet, celui-ci est l'un des rares socialistes à prôner la légalisation sous certaines conditions du cannabis (voir lien ci-dessous) http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/09/daniel-vaillant-propose... Ce n'est pas l'option défendue par F Hollande durant sa campagne et je le regrette. A suivre !