Dois-je dire mon statut ? La notification aux partenaires

Pas de règles : chacun doit trouver ce qui lui correspond le mieux. Pour contribuer à casser les chaînes de transmission des IST, dont le VIH, prévenir ses partenaires sexuels-les de son état de santé ou de sa consommation de produits, afin qu’ils-elles réalisent un dépistage, peut être un acte important. Des systèmes de notification anonymes, ne révélant pas votre identité, sont actuellement en développement. Et vous pouvez vous faire accompagner.

Les partenaires occasionnels-les (ou réguliers-es)

En France, nulle obligation de les avertir, mais une incitation via la notification aux partenaires. Beaucoup de personnes font le choix de ne pas dire pour ne pas s’exposer au rejet. Ou parce qu’elles estiment que leur statut sérologique ne regarde pas le premier venu, surtout si une méthode de prévention efficace est utilisée.

La personne qui partage ma vie

Dans ce cas, il est plus difficile de cacher sa séropositivité sur le long terme. Même si on a peur d’être rejeté-e, c’est souvent libérateur. Cela peut être un moyen de bâtir une relation plus profonde, d’installer la confiance et la discussion. En parler avec d’autres personnes ou dans un cadre associatif est utile pour choisir quand et comment on va pouvoir le dire.

Quel risque avec la pénalisation ?

Il n’y a pas, en France, de loi spécifique au VIH. Les magistrats utilisent l’article 222-15 du code pénal, qui punit « l’administration de substances nuisibles ayant porté atteinte à l’intégrité physique ou psychique d’autrui ». Les tribunaux peuvent condamner en cas de transmission du VIH et même en cas d’exposition au risque de transmission sans contamination. Pour cela, il faut que la transmission, ou l’exposition au risque de transmission, ait été intentionnelle : la jurisprudence retient des motifs tels que « sciemment contaminé » ou sanctionne un « comportement particulièrement mal intentionné », des dissimulations volontaires et des falsifications de documents, tels que des résultats d’analyses. Les juges distinguent aussi selon la nature de la relation : ils condamnent davantage dans le cadre de relations installées que ponctuelles.

La disance
Briser le silence, se débarrasser de ses craintes pour exister pleinement avec son VIH et/ou son hépatite. C’est à chacun-e de s’approprier le concept et de définir sa propre disance. Ce néologisme a été imaginé par un groupe de femmes, lors de l’événement Femmes séropositives en action (FSA), organisé par AIDES à l’automne 2011. Une journée annuelle est organisée chaque 6 octobre, pour changer le regard de la société sur la vie avec le VIH et/ou les hépatites, pour informer les ignorants-es, faire taire la médisance et ouvrir le dialogue. 
Un temps militant de mobilisation
et de respiration communautaire qui nous concerne toutes et tous ! Une très bonne occasion, portée par AIDES et réinventée chaque année, de montrer que le VIH n’a pas de visage spécifique et qu’il suffit de s’y intéresser pour l’humaniser. Participez !

« En général, je le dis le plus rapidement possible et souvent cela fait fuir. Mes rencontres avec les hommes séronégatifs n’aboutissent nulle part. J’ai le cœur qui faitdes hauts et des bas mais au final je partage de jolis moments,c’est déjà ça. »

« Je ne dis jamais à mes partenaires occasionnels que je suis séropo puisque j’ai une charge virale indétectable. »

« J’avais l’impression de me jeterà l’eau... ça a été la chose la plus difficile que j'ai faite dans ma vie. Mon cœur s'est arrêté. Il est resté silencieux puis il a dit : “C’est pas grave, je m’en fous.”»

« Je ne dis pas de but en blanc aux hommes que j’ai le VIH, il faut d'abord apprendre à se connaître. Ensuite, quand on s'aime, on s'en fout ! »

« Pourquoi parler de sa santé lorsque ce n'est pas nécessaire ? »

« Pour les plans cul, depuis queje suis convaincu du Tasp, je ne prends pas le temps d’en parler. »

« Sur le net, parfois, avec un mec, on se chauffe... jusqu’à ce que j’annonce ma séropositivitéet là plus rien. C’est le moment que je choisis pour lui dire que 30 000 personnes en France ignorent leur séropositivité pendant que moi je suis non contaminant ! »

« Le dire, c’est limiter les plans cul, et en même temps, ne pas dire, c’est compliqué si la relation évolue. »

« Je ne dis plus mon statut aux partenaires occasionnels. Marre des types qui partent en courant sans savoir pourquoi... »