Faut-il arrêter de fumer ?

C’est fortement recommandé, car le tabac est très nocif pour le cœur, les poumons, et tout le reste. Arrêt ou réduction, les bénéfices sont immédiats. Faites-vous aider.

Certes, le stress, la crainte de la prise de poids, l’envie mécanique d’une clope avec le café ou l’apéro ne donnent pas envie d’arrêter. Pourtant le bénéfice de l’arrêt, même après des années de consommation, pour la santé est très important. Pas de recette miracle : la meilleure prise en charge est personnalisée et tient compte de la dépendance et des habitudes de chacun-e. Le tabac crée une dépendance physique et psychologique : il procure du plaisir et peut aider à supporter l’anxiété, mais c’est surtout un produit toxique (pour le cœur, les poumons, les vaisseaux sanguins... et pour l’entourage). La plupart du temps, l’arrêt passe par différentes phases : prendre conscience du problème, envisager d’arrêter, passer à l’action. Ne pas culpabiliser si on reprend : chaque interruption est une préparation à l’arrêt définitif et augmente les chances de succès.

Se motiver : lister les raisons pour arrêter. Diminuer son risque d’infarctus du myocarde, dès la journée qui suit l’arrêt, et de moitié après un an d’arrêt. Avoir plus de souffle, plus de goût et d’odorat, une peau plus belle, meilleure haleine, faire des économies. Noter ses craintes – ne pas y arriver, se sentir nerveux, prendre du poids... – pour trouver informations et soutien. Mais les bienfaits de l’arrêt du tabac sont démontrés : dès les premières semaines, on respire enfin, on retrouve les odeurs et les saveurs, le souffle revient et les escaliers c’est bien plus facile.

Patchs et gommes de nicotine sont une aide réelle, à condition d’être bien conseillé-e sur la manière de les employer et le dosage à utiliser (attention aux effets indésirables). La Sécurité sociale les prend en charge lorsqu’ils sont prescrits par un médecin et sur une feuille de soins dédiée. Il n’y a plus de forfait annuel comme avant : on est passé à un remboursement classique comme pour tous les médicaments remboursables.

La thérapie comportementale et cognitive (TCC) est une prise en charge psy qui aide à modifier un comportement (ne pas craquer, rompre avec certaines habitudes). On peut bénéficier de bilans sur la dépendance, la motivation, envoi de conseils par un coach robot sur Internet (notamment sur tabac-info-service.fr).

Les cigarettes électroniques sont moins nocives que les vraies cigarettes même si elles contiennent des substances nocives (propylène de glycol, arômes artificiels, etc.) Elles peuvent entretenir la dépendance comportementale. Reste que des personnes témoignent de leur sevrage tabagique grâce à son utilisation.

Acupuncture et hypnose sont utilisées par certains-es, mais non reconnues scientifiquement.

Quant au médicament Champix (varénicline), il peut être utile mais n’est pas dénué d’effets indésirables. Il demande une surveillance médicale attentive. En parler à son médecin et lui demander conseil.

4 trucs d’anciens-es fumeurs-ses
1 - Sucer des sucettes ou bâtons de réglisse pour « s’occuper » les lèvres.
2 - S’envoyer des messages positifs : si je tiens encore cinq minutes, l’envie de fumer sera passée (le besoin urgent de fumer dure entre trois et cinq minutes, puis part de lui-même).
3 - S’imposer des règles simples, se questionner : « Je ne fume plus en conduisant », « Ai-je vraiment envie de cette cigarette ? »
4 - Occuper ses mains au moyen de n’importe quel objet.
Faites-vous aider par un-e spécialiste, pour des conseils et un soutien adapté. Consultations de tabacologie de certains hôpitaux et centres médicaux (pas dans toutes les villes). Ou encore Tabac Info Service 39 89 (0,15 €/min) : suivi personnalisé et gratuit.

« Huitième année sans fumer... Pour moi, l’ex-grosse fumeuse (dès le réveil), ça a été un sacré gros défi ! Mais je suis plutôt fière ! Arrêt avec patchs et gommes à mâcher. Dur un mois, après l’envie se gère très bien. Ça vaut la peine. Le goût, les odeurs, plus de temps car moins à cloper (au début faut trouver à s’occuper)... Que du bon ! Pour réussir, je me suis dit que je faisais une pause tabagique. Et quand j’arriverai à 70 ans, je recommencerai aux barreaux de chaise. »

« Ça été aussi difficile d’arrêter que c’est bon aujourd’hui !
 Après de nombreux échecs, je ne sais même plus comment j’y suis arrivée. Une vraie satisfaction ! »