J’ai envie d’un enfant, est-ce possible ?

Oui, trois fois oui. À l’heure du Tasp, les personnes vivant avec le VIH et les couples sérodifférents peuvent faire des enfants comme les autres.

La méthode naturelle est devenue la méthode la plus courante pour les couples sérodifférents et les couples séropositifs évidemment. Si le-la partenaire séropositif-ve prend un traitement antirétroviral efficace (CV indétectable, régularité des prises), le risque de transmission est nul. Si le couple a choisi de continuer à avoir une sexualité avec préservatif, il peut, pour la procréation, bénéficier d’un bilan de fertilité et d’un conseil sur les périodes d’ovulation (s’il souhaite réduire le nombre de rapports sans préservatif). Vouloir faire un enfant sous la couette peut être une bonne motivation à bien prendre un traitement.

La procréation médicalement assistée (PMA) est désormais utilisée par les couples qui ont des problèmes de fertilité (un an de tentatives infructueuses), et par certains couples qui ne souhaitent pas avoir de rapports sans préservatif. Dans le cadre de la PMA, une préparation du sperme chez l’homme et de l’ovulation chez la femme sont nécessaires, avant de procéder à la fécondation puis le transfert de l’embryon dans l’utérus. Il y a différentes techniques : insémination artificielle, fécondation in vitro (FIV). Un risque de grossesse multiple existe. C’est un parcours long et contraignant, qui per- met de faire un enfant que dans la moitié des cas. Il n’est disponible que dans une douzaine de villes pour les couples sérodifférents. Mieux vaut le savoir avant de choisir cette option.

Grossesse et accouchement. Avec un traitement antirétroviral efficace, une CV indétectable, et un bon suivi médical, le risque de transmission du VIH à l’enfant est inférieur à 1 %. Par prudence, en raison de l’insuffisance de données, certains traitements ne sont pas recommandés pendant la grossesse (le médecin pourra juger que le bénéfice est supérieur aux risques). L’éfavirenz (Sustiva, Atripla) est strictement contre-indiqué au premier trimestre de grossesse en raison d’un risque de malformation pour l’enfant à naître.

Hépatite C. Moins de 5 % des enfants de mère vivant avec le VHC sont infectés. Le chiffre grimpe à 15-20 % en cas de co-infection par le VIH, mais redescend si le VIH est traité. La plupart guérissent spontané- ment, ou ont des formes non évolutives ne nécessitant qu’un bilan régulier. Pour réduire tout risque, on conseille le traite- ment avant le projet de grossesse.

Hépatite B. La transmission de l’hépatite B est très efficacement contrôlée par le traitement lors de la grossesse. De plus, le nourris- son sera protégé dès sa naissance par l’administration d’immunoglobulines anti-VHB et la mise en route de la vaccination anti-hépatite B. Le risque de transmission est donc nul si les procédures sont correctement suivies.

L’allaitement artificiel ne présente aucun danger en contexte français. C’est pourquoi il est préféré à l’allaitement maternel, même sous traitement efficace (risque potentiel de transmission virale et éventuels effets des ARV chez l’enfant).

« Notre fille a aujourd’hui cinq ans, elle est séronégative comme son père. Nous l’avons conçue le plus naturellement du monde grâce au Tasp. J’ai été très bien accompagnée tout le long de ma grossesse qui s’est parfaitement déroulée. »

« Ma femme est enceinte de notre troisième enfant et je suis le seul séropositif de notre tribu ! »