J’ai une baisse de libido

La sexualité est liée à la santé physique et psychique : c’est l’envie et la mécanique ! Que faire quand elle est en berne ?

La santé sexuelle, c’est d’abord avoir des rapports agréables, consentis, dans un climat de sécurité. Ce qui peut être rendu plus difficile si on a peur de contaminer l’autre, ou d’être rejeté-e... Dans ce cas, le préservatif ou le Tasp sont des outils très utiles. Les troubles sexuels (baisse de la libido, problème d’érection, diminution du plaisir, troubles de l’orgasme) peuvent avoir de nombreuses causes : des difficultés préexistantes ; la consommation de tabac, d’alcool ou d’autres drogues ; un problème hormonal ou organique (d’origine urologique, neurologique ou cardiovasculaire) ; des difficultés d’utilisation du préservatif.

Les ARV n’ont pas d’impact direct sur le désir, l’érection ou l’orgasme (même si avoir des diarrhées avec les antiprotéases peut poser problème). Certains antidépresseurs et anxiolytiques, ainsi que les bêtabloquants (pour le cœur) peuvent réduire la libido et/ou provoquer des problèmes d’érection ou d’éjaculation.

Améliorer sa libido ? Il n’existe pas de traitement pour cela (à l’exception de traitements hormonaux, en cas de problème de ce type). La solution passe souvent par un accompagnement psychologique. Un-e professionnel-le de santé peut démêler les causes et vous aider à trouver la meilleure solution. Votre médecin vous orientera vers des spécialistes : sexologue, psychologue, urologue, etc.

En cas de troubles de l’érection, des médicaments sur prescription médicale permettent une érection satisfaisante. Il s’agit des I2P5, plus connus sous les noms Viagra (sildénafil), Cialis (tadalafil), Levitra (vardénafil). Aucun de ces médicaments n’est remboursé et ils sont chers même si l’arrivée récente de génériques a considérablement réduit leur coût. Attention aux interactions avec certains ARV (demander conseil au médecin, il faut prendre des doses plus faibles) et ils sont contre-indiqués en cas de problèmes cardiaques non stabilisés ou traités avec des dérivés nitrés. La vente sauvage sur Internet est illégale et risquée pour le-la consommateur-rice : autodiagnostic erroné, absence de conseil, dangers des interactions, effets inconnus des contrefaçons. Ne pas prendre de poppers en même temps (ou alors très peu), car il y a un risque de problème cardiaque grave. Il existe aussi des traitements locaux de l’érection, en injections ou comprimés à placer dans la verge, dont l’utilisation demande apprentissage.

En cas de douleur à la pénétration, consulter un gynéco ou un procto est utile, surtout si l’on éprouve un désagrément physique (irritations, sécheresse vaginale, douleur, etc.)

Retrouver le plaisir, seul-e ou avec un-e partenaire, c’est d’abord apprendre à connaître son corps et à l’apprivoiser.
• Le désir est variable, la sexualité riche et adaptable. L’essentiel ? Trouver ce qui me fait du bien. Changer les habitudes ravive et renforce le désir dans le couple.
• Stress et fatigue influent sur le désir sexuel ; mais les caresses de mon-ma partenaire ou les miennes, les baisers, les câlins sont un bon moyen de se détendre.
• Je suis à l’écoute de mon corps et de mes envies. Si je n’ai pas envie, je ne me force pas. Ne pas oser dire non, c’est risquer de ne pas trouver de plaisir, se sentir agressé-e, voire subir des violences.

« La sexualité a toujours eu une place très importante dansma vie... Après l’annonce de mon VIH, j’ai connu quelques problèmes de libido... Depuis que je sais que je ne suis pas contaminante,je n'ai plus de blocage et quandun homme me plaît, je vis pleinement ma vie de femme. Quand je fais l’amour, je me sens belle et désirée, même si j’ai un peu de ventre et des membres mince je me sens bien. »

« Lors de mon dernier rendez-vous avec l’infectiologue j’ai enfin parlé de mon absence de libido. Il m’a proposé de changer de traitement et franchement, depuis 15 jours, je commence à revivre sexuellement. Je suis super content, tout fonctionne à nouveau ! »

« Ma libido n’a jamais vraiment foutu le camp ! C'est aussi frustrant quand t’as personne en face. Après deux ou trois râteaux en révélant le VIH, j’ai décidé de ne plus avoir de sexualité. Après deux ans d’abstinence, le premier qui a voulu de moi, il m’a eue, tellement reconnaissante ! Du coup, je me suis pris un amant pour le plaisir seulement, je ne lui ai rien dit et ma libido et moi, on ne s’en porte pas plus mal. »