La Prep c’est quoi ?

La Prep s’adresse aux personnes séronégatives et consiste à prendre un médicament afin d’éviter une contamination.
Ce principe de prévention médicamenteuse n’est pas spécifique au VIH : traitements contre le paludisme, statines pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires, etc. Dans le cas du VIH,
il s’agit, en bloquant le cycle de multiplication du virus, d’empêcher qu’il infecte l’organisme.

À l’heure actuelle, le seul médicament utilisé pour la Prep associe deux antirétroviraux : l’emtricitabine et le ténofovir disoproxil. Ce médicament, qui existe désormais en versions génériques, était initialement commercialisé sous la marque Truvada. Les recherches se poursuivent afin d’identifier de nouvelles molécules ainsi que d’autres modes d’administration.

Plusieurs recherches ont prouvé l’efficacité de la Prep en prise continue et en prise à la demande : Iprex Ole (États- Unis), Partners Prep (Kenya, Ouganda), Proud (Royaume-Uni), ANRS-Ipergay (France, Canada). Ces recherches ont été menées principalement chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes mais certaines ont aussi concerné des personnes trans et des couples hétérosexuels. Tous ces es- sais montrent que quand le médicament est bien pris selon le schéma indiqué, le risque de contamination est infime. Sur la base des bons résultats de ces recherches, la Prep est désormais recommandée par de nombreuses instances nationales et internationales : Organisation mondiale de la santé, Conseil national du sida et des hépatites virales, groupe d’experts-es contre le VIH, Haute Autorité de santé.

Il est encore tôt pour l’affirmer de façon certaine mais plusieurs indices semblent montrer que la Prep a eu un effet sur la baisse des contaminations : à San Francisco, le nombre de nouveaux cas de VIH a chuté de 49 % entre 2012 (année où la Prep a été autorisée aux États-Unis) et 2016 ; au Royaume-Uni, le nombre de nouveaux cas de VIH a chuté de 18 % entre 2015 et 2016. Cette baisse est encore plus impressionnante chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Londres : -29 %.

Dans ces deux cas, la baisse du nombre de découvertes de séropositivité au VIH est inédite dans l’histoire de la maladie. Il est probable qu’elle soit également imputable à un meilleur dépistage et à la mise sous traitement rapide des personnes vivant avec le VIH.
En France, l’étude ANRS-Prévenir, débutée en 2017, a justement pour objectif d’évaluer l’efficacité de la Prep sur la dynamique de l’épidémie en Île-de-France. Il est important de souligner que la Prep, tout comme le TPE, ne protège pas des autres infections sexuellement transmissibles. Elle vient s’ajouter à une palette d’outils de prévention contre le VIH qui peuvent être utilisés seuls ou en se combinant. C’est ce qu’on appelle la prévention diversifiée.

La Prep s’adresse en priorité aux personnes qui n’utilisent pas systématiquement le préservatif lors de leurs rapports sexuels et qui appartiennent aux populations les plus exposées au VIH :

• les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes ;
• les personnes trans ayant des relations sexuelles avec des hommes ;
• les personnes originaires d’Afrique subsaharienne ou d’autres régions du monde à forte prévalence (comme la Guyane) et en particulier les femmes en situation de précarité ;
• les travailleurs-ses du sexe exposés- es à des relations sexuelles sans préservatif ;
• les usagers-es de drogues par voie intraveineuse avec partage de seringue.

L’accès à la Prep se fait uniquement dans un service hospitalier spécialisé dans la prise en charge du VIH ou dans l’un des Cegidd (centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic) présents dans tous les départements. Le suivi trimestriel peut ensuite être fait par le médecin traitant.

« Si j'avais eu accès à la Prepje ne serais pas séropo aujourd'hui. »

« Je pense que la Prep devraitse révéler être un petit bijou, si tout le monde accepte de jouer le jeu. Nombre de personnes contaminées témoignent avoir pris des risques sur des périodes relativement courtes. La Prep devrait être vécue comme une “interdiction” au virus ! »

« Je connaissais l'existence de la Prep au moment de ma contamination, mais je trouvais ça débile à l'époque de prendre un traitement alors qu'on est séronégatif. Je pensais être capable de me protéger. Aujourd’hui j'ai changé d'avis et je trouve ça vraiment bien tant que ça permet d'éviter la contamination et les bouleversements irrémédiables qui vont avec. Et puis on prend la Prep en fonction de son mode de vie, il n'y a rien de figé. »