L'annonce : passer le cap de bonne espérance !

Séropositif-ve au VIH ou à une hépatite virale ? Sans attendre, consultez un-e spécialiste qui répondra à vos questions.
 Et échangez avec d’autres personnes vivant avec.

« Il y a eu plusieurs minutes avant qu’il arrive à sortir les mots "c’est positif". Un moment assez angoissant... Je me suis complètement effondrée, j’ai eu l’impression que le monde s’arrêtait. Le médecin m’a expliqué que ce n’était pas grave.
J’ai eu du mal à le croire sur le moment mais j’ai senti qu’il était bienveillant avec moi. Dès que je suis sortie j’ai appelé une amie. J’ai également passé tout le week-end avec des amis avec qui nous en avons parlé, ce qui m’a permis de l’accepter plus facilement. Je relativise maintenant, car il y a plus grave dans la vie, je ne minimise pas du tout le VIH mais le fait de positiver me permet d’aller de l’avant. Pour moi, le plus dur est d’en parler à ma famille. » Awa, 22 ans

« L’annonce ne m’a pas vraiment surpris ni paniqué. En revanche, en couple, la culpabilité est difficile à porter. C’est compliqué quand le VIH surgit dans le couple. L’idée de risquer de contaminer obsède, devoir faire gaffe. Dans mon cas,
il y a eu deux temps : l’annonce, puis le check-up complet et ses résultats, avec les premières questions sur les traitements, leurs contraintes. Le choc passé, j’ai voulu en savoir plus sur ma santé, faire d’autres examens... Savoir enfin mon statut sérologique m’a motivé à mieux prendre soin de moi et des autres. Je suis attentif à certains signes, sans pour autant m’affoler. » Alain, 47 ans

« Sur le coup, ce fut la douche froide. Un grand "boom" intérieur,
le vide. Beaucoup de larmes aussi... Heureusement, mon médecin
et l’équipe médicale m’ont énormément rassurée et m’ont accompagnée dans l’appréhension de cette “maladie” (bien que
je ne me considère pas malade
car je vais bien). J’ai eu la chance d’être entourée de ma famille
et de mes amis les plus proches. On n’en parle peu mais je sais que je ne suis pas seule car la femme que je suis ne se réduit pas à son statut sérologique. » Fanny, 30 ans

« Assez vite après l’annonce, je me suis impliqué dans l’action associative. Je me suis créé un réseau dans AIDES, d’amis, de relais, d’appuis. Rencontrer d’autres personnes, partager leurs expériences, pour mieux comprendre
la maladie, savoir ce que les autres vivent pour avoir un regard différent sur ce que moi je vis. Voir que certains séropos des années 80 étaient en pleine forme malgré les épreuves des débuts, cela m’a vraiment boosté. Et puis, cela me permet de faire le choix d’en parler ou pas, mais de ne pas rester dans
le silence. C’est mon conseil : ne surtout pas s’enfermer avec ça ! Parler
de ce que vous vivez peut aider, même si ce n’est pas toujours facile. » Stéphane, 35 ans

Réagissez et dédramatisez ! N’entrez-pas, dès l’annonce, dans la peau d’un malade, effondré, persuadé de mourir en 10 ans. Être séropo aujourd’hui, ce n’est plus comme à l’époque du film Philadelphia. En 2019, être séropo, c’est grave uniquement si on n’est ni traité ni suivi. La vie ne s’arrête pas.