Les ARV génériques

En 2018, de plus en plus d’ARV génériques sont commercialisés en France. Que faut-il savoir sur ces médicaments, tout aussi efficaces et moins chers.

Un générique, c’est quoi ?

Tout médicament générique a une AMM (autorisation de mise sur le marché) délivrée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Cette AMM garantit l’efficacité et la sûreté du générique. Un générique a « la même composition qualitative et quantitative en principes actifs, la même forme pharmaceutique. La bioéquivalence avec la spécialité de référence est démontrée par des études de biodisponibilité appropriées » (Code de la santé publique). La forme de référence est appelée le princeps (connu sous le nom commercial ou nom de marque). Le générique est connu sous la dénomination commune internationale (DCI) ou nom de la molécule.

Quelle différence de Prix ?

En pharmacie de ville, depuis 2012, le médicament générique est 50 à 60 % moins cher que le médicament de marque. Le prix de ce dernier baisse d’ailleurs automatiquement de 20 % quand un générique apparaît. Parfois son prix est aligné par le fabricant sur celui du générique (c’est le cas pour Viramune, y compris en version à libération prolongée). Les fabricants cherchent souvent à retarder la tombée des brevets protégeant les marques. Il faut qu’un ou plusieurs laboratoires génériqueurs soient intéressés à fabriquer et commercialiser les molécules. Le générique de Kivexa (abacavir/lamivudine) ou celui de Truvada (emtricitabine/ténofovir disporoxyl) arrivés récemment ont rendu les génériques fréquents dans la panoplie anti-VIH. La commercialisation de génériques de certains ARV anciens et mal tolérés n’est pas prévue en France.

Substituables par le-la pharmacien-ne

En ville, s’il y a un générique, le-la pharmacien-ne peut le substituer (sauf si le médecin a indiqué « non substituable » ou « NS » sur l’ordonnance). Sans cette mention « non substituable », refuser le générique est possible mais pénalisant : on ne peut pas bénéficier du tiers payant et la feuille de soins est délivrée en version papier. En pharmacie hospitalière, dès lors qu’il existe des génériques, la substitution est systématique.
Casser les combos ! Donnez votre avis ! On peut se réjouir d’une baisse des prix, en espérant que les sommes dégagées aillent au financement de l’innovation pour celles et ceux qui en ont le plus besoin (ATU – autorisations temporaires d’utilisation, molécules efficaces sur les virus résistants). Mais doit-on s’inquiéter d’un futur « cassage » des combos, les médicaments tout-en- un ! Le-la pharmacien-ne ne peut pas prendre l’initiative de casser un combo en ses composants séparés, mais le médecin peut choisir de les prescrire. Si la Société clinique européenne sur le sida recommande depuis 2011 de ne pas casser les combos, en France, au contraire, la prescription d’ARV génériques est encouragée dans les recommandations du groupe d’experts-es (Morlat 2016). Le remplacement d’une forme combinée par les génériques de ses composants peut être proposé, avec une vigilance pour certaines personnes chez qui l’adhésion au traitement et donc son efficacité pourraient être com- promises. Aussi, si votre médecin vous propose des génériques, parlez-en avec lui, posez vos questions et faites valoir, au besoin, vos inquiétudes.

*** TABLEAU À VENIR ***

Atripla (610 €) qui a été génériqué en avril 2018 est vendu sous sa forme générique 270 €. Le prix d’Atripla devrait baisser le temps que Vie positive soit sous presse.

 

 « Je suis OK pour contribuer aux économies, même si cela implique de prendre davantage de comprimés. »

« Mon tout-en-un, j’y tiens absolument parce qu’il participeà ma bonne observance,je n’aimerais pas du tout reprendre plusieurs cachets par jour ! »

« J’espère que très vite on trouvera tous les ARV sous leur forme générique : un même traitement pour moins cher. Le pied pour tout le monde ! »