Les maladies opportunistes

Elles ne surviennent que chez les personnes aux défenses immunitaires altérées. Le contrôle de l’infection par les ARV permet de les éviter.

Les microbes qui provoquent les maladies opportunistes (MO) sont souvent présents dans l’organisme depuis l’enfance. Sous contrôle immunitaire, ils ne provoquent pas de maladie. En affaiblissant l’immunité, le VIH non traité conduit au développement de ma- ladies opportunistes ou d’infections plus courantes (tuberculose, pneumopathies bactériennes), qui définissent le stade sida. Toutes les MO ne surviennent pas au même degré d’immunodépression, et le taux de CD4 permet de savoir les- quelles on risque de développer, et donc de décider des mesures à prendre. Il y a des traitements préventifs ou curatifs contre la plupart des MO, mais contrôler le VIH par les ARV est la meilleure prévention. Si le traitement est commencé tard, à moins de 200 CD4, on prend les deux : ARV et traitements préventifs des MO. D’après les dernières données françaises (enquête Mortalité 2010), les maladies opportunistes restent de peu la principale cause de mortalité (25 % des décès contre près de 50 % en 2000). Les autres principales causes de mortalité sont les cancers non sida non hépatiques (22 %), les maladies hépatiques (11 %) et les troubles cardiovasculaires (10 %).

La candidose est due à des champignons naturellement présents dans le corps. Elle touche surtout le vagin, la bouche et la gorge (douleur à la déglutition, nausées). Les traitements sont efficaces.

La cryptococcose est due à un champignon, le cryptocoque, présent dans les déjections d’oiseaux. Elle provoque chez les personnes très immunodéprimées une méningite grave. Les traitements sont actifs, mais la mortalité reste significative.

Cryptosporidiose et microsporidiose sont des infections intestinales transmises par contact avec l’eau, les matières fécales ou la nourriture conta- minées. Chez les personnes très immunodéprimées, elles sont responsables de diarrhées difficiles à traiter.

Le cytomégalovirus (CMV) est un virus contracté pendant l’enfance, qui peut se réactiver et se localiser dans la rétine, causant troubles de la vue voire cécité. Les traitements sont efficaces, avec de possibles séquelles. Le CMV peut toucher aussi le tube digestif et le cerveau. Danger à moins de 50 CD4.

Les infections à mycobactéries atypiques, germes de l’environne- ment, provoquent, en cas de déficit immunitaire profond, fièvre, amaigrissement, sueurs nocturnes, fatigue et anémie. Des médicaments efficaces sont disponibles.

La leucoencéphalite multifocale Progressive (Lemp) est une infection du cerveau due au polyomavirus JC. Touchant des personnes très immunodéprimées, on ne lui connaît pas de traitement spécifique formellement validé.

La pneumocystose est une pneumopathie à champignon. Trop souvent révélatrice de l’infection par le VIH, ses symptômes sont la toux sèche, la fièvre et l’essoufflement. Évitable et traitable, elle peut nécessiter des soins intensifs.

La toxoplasmose est due à un parasite présent dans les déjections de chat, la viande et les légumes crus. Elle prend le plus souvent la forme d’abcès cérébraux avec signes variés (fièvre, céphalées, convulsions, paralysies, etc.) Traitement efficace mais séquelles possibles.

La tuberculose est due à une mycobactérie, le bacille de Koch. La transmission se fait de personne à personne. Symptômes : fièvre, toux, sueurs nocturnes, amaigrissement, fatigue, gonflement des ganglions. Les traitements sont efficaces, mais ont beaucoup d’interactions avec les ARV, et les bacilles résistants se développent.

Le zona est dû au virus de la varicelle qui persiste et se réactive. L’éruption est vésiculeuse et douloureuse. Il peut être étendu, mais sur un seul côté du corps, et récidiver. Les traitements sont efficaces, mais n’empêchent pas les récidives.

Les lymphomes (tumeurs des ganglions) sont beaucoup plus fréquents chez les personnes vivant avec le VIH.

Le sarcome de Kaposi est une tumeur sur la peau (parfois pulmonaire ou digestive) due à un virus de la famille herpès (HHV8). Une chimiothérapie peut être utile, mais ce sont les ARV qui permettent la guérison.