Traitements et mode d'emploi

L’essentiel à savoir à propos des ARV et des médicaments hépatites.

Début du traitement

C’est souvent un passage difficile, car le corps n’est pas habitué aux molécules qu’il reçoit. Parfois, on a des allergies cutanées, des vertiges, des nausées, des diarrhées. Tout ceci passe généralement en quelques semaines. Les allergies peuvent être graves (rarement), il faut demander à son médecin les signes qui doivent alerter. Il est important de s’y être préparé, et d’avoir le numéro de portable de son médecin pour le-la contacter rapidement s’il y a un problème. Demander un arrêt de travail de quelques jours si on ne supporte pas bien. Si au bout d’un mois on a toujours des diarrhées ou des vertiges, il faut envisager de changer de traitement.

Interactions

Quand on prend plusieurs médicaments, leurs concentrations dans le sang peuvent être modifiées (à la hausse ou à la baisse). Cela peut augmenter les effets indésirables ou diminuer l’efficacité. Les effets indésirables peuvent se cumuler (ou dans certains cas, se réduire). Le médecin connaît les interactions des médicaments, c’est pourquoi il faut l’informer des médicaments ou de certaines plantes qu’on prend en plus (antiacides pour l’estomac, millepertuis, jus de pamplemousse en quantité, etc.)

Dosage sanguin

Les doses des médicaments sont établies sur une moyenne pour tous, femme ou homme, mince ou costaud, avec un foie qui élimine vite ou lentement. On peut mesurer les concentrations dans le sang (sur prise de sang, à l’hôpital et dans certains laboratoires de ville) pour, si besoin, adapter le traitement. Utile en cas d’effets indésirables importants ou durables, d’efficacité insuffisante, de poids faible ou élevé, de problèmes digestifs, etc.

Tuberculose

La rifampicine, un antifongique indiqué contre la tuberculose, a des interactions importantes avec les antiprotéases et les non-nucléosides. Le plus souvent, on ne peut pas les associer ; parfois, sous surveillance, on ajuste les posologies. Il faut souvent avoir recours à la rifabutine, ce qui se fait sous surveillance également.

À jeun ou en mangeant ?

Si on ne respecte pas ce qui est indiqué, le médicament passe moins bien dans le sang et peut être moins efficace. Certains ARV doivent être pris l’estomac plein (au milieu ou à la fin d’un repas ou dans l’heure qui suit). Certaines personnes supportent mieux les traitements en les prenant pendant les repas.

Insuffisance du foie ou des reins

Signalez à votre médecin si vous avez une maladie du foie ou des reins : cela peut influencer le choix des ARV à prescrire ou faire modifier leur posologie.

Syndrome de restauration immunitaire (Iris)


Chez certaines personnes à un stade avancé de la maladie et avec des antécédents d’infections opportunistes, les signes et symptômes inflammatoires dus à des infections antérieures peuvent survenir peu de temps après le début du traitement ARV. Cela serait lié à l’amélioration de la réponse du système immunitaire. Consultez rapidement votre médecin.

Éruptions cutanées
 et hypersensibilité


Certains médicaments (notamment contenant des non-nucléosides comme l’éfavirenz, la névirapine, l’étravirine ou la rilpivirine) peuvent entraîner une réaction d’hypersensibilité (allergie avec éruption cutanée et fièvre, gonflement du visage, de la langue ou de la gorge, difficultés à respirer ou à avaler) qui peut mettre votre vie en danger. Contactez immédiatement votre médecin pour connaître la marche à suivre et s’il faut arrêter le traitement (dans ce cas, ne jamais reprendre cette molécule). Parmi les cas sévères potentiellement mortels : le Dress (avec œdème et fièvre), le Stevens Johnson et le Lyell (bulles et décollement de la peau). Éruption + toux + fièvre : attention danger vital. Avant de commencer l’abacavir (notamment contenu dans Kivexa), on fait un test de recherche de l’allèle HLA-B-5701 pour détecter les personnes à risque d’allergie de cette molécule.

Traitement de substitution
aux opiacés (TSO)


Les TSO ne modifient pas les concentrations des ARV. En revanche, certains ARV modifient les concentrations TSO. C’est le cas pour la méthadone (notamment avec éfavirenz, lopinavir/ritonavir, névirapine et dans une moindre mesure étravirine ou rilpivirine chez certaines personnes). Concernant la buprénorphine (Subutex et générique), la névirapine ou l’éfavirenz diminuent également son effet, pouvant générer là encore un syndrome de manque. Pour d’autres produits psychoactifs illicites, vous pouvez consulter le site du CNS (Conseil national du sida et des hépatites). On ne dispose pas toujours d’informations sur les interactions, prendre conseil auprès du médecin ou de la pharmacie.

Acidose lactique

Les nucléosides (contre le VIH ou l’hépatite B) peuvent être à l’origine d’une acidose lactique (excès d’acide lactique dans le sang). Symptômes : douleurs abdominales, nausées et vomissements, douleurs musculaires, pertes d’appétit et troubles hépatiques. Rare mais sérieux. L’acidose lactique touche plus souvent les femmes, surtout avec surcharge pondérale, ou les malades du foie. Votre médecin doit surveiller ce risque. En cas de signes évocateurs, contactez-le sans attendre.

Diabète et lipides

Les antiprotéases peuvent augmenter la présence de sucre dans le sang et entraîner le développement ou l’aggravation d’un diabète. Elles peuvent aussi modifier les taux de lipides dans le sang : augmenter les triglycérides et le mauvais cholestérol. Pour le suivre, la fréquence des examens biologiques peut être augmentée.

Pour les enfants et les adolescents-es, tous les médicaments n’ont pas forcément une autorisation de mise sur le marché. Les posologies varient selon l’âge, le poids, voire la surface corporelle (exprimée en mg/kg ou mg/m2). Les formes des ARV pour les enfants sont souvent des sirops, des suspensions ou des comprimés moins dosés. Les visuels présentés ci- après sont ceux des comprimés adultes les plus courants.