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Dans son dernier numéro (mai 2018, tome 38, n°415), la revue "Prescrire" consacre un article aux profits des firmes pharmaceutiques et dénonce la...

MdM dévoile une campagne choc

Aujourd’hui, Médecins du Monde dévoile une campagne choc qui dénonce le prix des médicaments. Une campagne d’autant plus militante qu’elle a été refusée par l’ensemble des réseaux d’affichage. 

Les laboratoires pharmaceutiques font des bénéfices, des marges invraisemblables sur le prix des médicaments, rendant les traitements parfois inaccessible et mettant notre système de santé en danger... 

Médecins du Monde dénonce ces pratiques et compte faire réagir le gouvernement en réalisant dix affiches saisissantes sur le sujet. 

Conçues par l’agence DDB, chacune traite de la marge effarante réalisée par les laboratoires sur les traitements : « Une leucémie c’est en moyenne 20 000% de marge brute » ; « Bien placé, un cancer peut rapporter jusqu’à 120 000 euros » ou encore « Le mélanome c’est quoi exactement ? C’est 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires ». En plus de cet affichage, une lettre ouverte a été adressée à la ministre de la santé, Marisol Touraine. Le public est également invité à se rendre sur leprixdelavie.com afin de signer une pétition pour faire baisser le prix des médicaments. 

« Ces prix exorbitants ne pourront bientôt plus être pris en charge par la sécurité sociale. Demain, qui pourra payer de telles sommes pour se faire soigner ? La mainmise de l’industrie pharmaceutique sur le système de la brevetabilité doit cesser. Les autorités laissent les laboratoires dicter leurs prix et abandonnent leur mission, celle de protéger la santé des populations. Il est maintenant temps que Marisol Touraine agisse en ce sens : ce n’est pas au marché de faire la loi, c’est à l’Etat » affirme le Docteur Françoise Sivignon, Présidente de Médecins du Monde. 

Lorsqu’un traitement est établi, le laboratoire détermine un prix selon la capacité financière des acheteurs. Plus l’Etat est riche, plus le prix sera élevé. Cependant, les fonds ne sont pas toujours, voire jamais, suffisants pour se procurer suffisamment de médicaments pour la totalité des personnes atteinte par la maladie concernée. L’Etat décide donc de rationner le traitement plutôt que d’exiger une baisse de prix. Les personnes encore au stade 1 ou 2 d’une maladie n’auront donc accès au traitement adapté que lorsque la maladie se sera détériorée. A noter que certains médicaments sont vendus plusieurs milliers d’euros, tandis que le coût de production n’excèdent par les quelques centaines. 

Une demande de transparence quant au financement de la recherche et du développement a donc été faite, afin de ne plus user de cet argument pour justifier les prix excessifs. 

Plus de transparence, c’est ce qui est également demandé pour l’ensemble de l’industrie pharmaceutique. « Ce n’est pas une guerre aux laboratoires, même si la campagne est dure, mais un moyen d’éveiller les consciences. Nous ne sommes pas dupes, nous savons que c’est un marché mais nous souhaitons plus de régulation, plus de transparence. » affirme Alexandre Jalbert, responsable de la communication de Médecins du Monde. 

Une large diffusion de la campagne était donc prévue notamment dans les métros et sur les abribus… Jusqu’à ce que celle-ci soit refusée par l’ensemble des réseaux d’affichage, car ceux-ci craindraient de se mettre à dos l’industrie pharmaceutique. 

Par conséquent, Médecins du Monde et DDB Paris ont mis en place un dispositif de guerrilla marketing, comprenant de l’affichage sauvage, du web, du social media mais surtout une présence dans la presse nationale. 


http://www.ladn.eu/actualites/medecins-monde-milite-contre-prix-excessif...