À qui en parler ?

Après avoir accepté sa séropositivité, on a parfois envie de
la dire, voire de la crier. Pesez le pour et le contre. Prenez garde au contexte et aux personnes.

Prendre son temps. C’est sans doute le principe clé. Attention au choc pour ceux et celles qu’on aime, au chan- gement de regard. Réfléchir, choisir les personnes, se préparer avant de leur parler. Certes, cacher la vérité ou s’inventer des histoires est difficile, et parler de sa séropositivité à sa famille ou à ses amis-es peut être libérateur. Mais si on pense que cela n’apportera pas d’avantages, autant ne rien dire. Pas de recettes simples pour savoir exactement que dire et quand parler de la séropositivité. À chacun de développer, au fil du temps, ses propres stratégies pour composer avec les capacités de l’autre et se préserver. Le dire ou ne pas le dire ? C’est une question personnelle ! Avec les proches, la difficulté vient parfois du sentiment qu’on devra constamment rassurer sur son état de santé. Voire de justifier pourquoi et comment on a été contaminé-e. Comme tout le monde, on a des jours sans, des baisses de régime. Le droit à une intimité, à un jardin secret. On n’a pas à répondre sur les conditions de contamination si on n’en a pas envie !

Parler en sécurité

- Le personnel de santé est tenu au secret professionnel : le médecin (quand il a le temps d'écouter...), l’infirmier-e, le-la psychologue, l’assistant-e social-e...
- Dans les associations comme AIDES, la confidentialité est un principe essentiel : en entretien individuel, dans un accueil collectif ou un groupe de parole.
- Sur Seronet, on peut discuter avec d’autres personnes séropositives, dans l’anonymat le plus complet. Les expériences des autres sont enrichissantes.

La famille ?
Au préalable, se demander : quelles sont nos relations, quel soutien attendre, quels bouleversements ?

Les amis-es ?
On peut par exemple commencer par en parler aux plus proches. Certains ont besoin de temps, certains mettent des distances, mais d’autres sont très soutenants.

Le coup d’un soir ?
Beaucoup font le choix de ne rien dire par peur du rejet. À chacun de trouver ce qui lui va le mieux.

Le-la conjoint-e ?
Difficile de simuler sur le long terme. Même si on a peur d’être rejeté-e, dire est souvent libérateur, pour bâtir une relation plus profonde, installer la confiance et la discussion, parler de ses craintes.

Les soignants-es ?
Idéalement, ils-elles devraient être au courant de la séropositivité pour être en mesure de soigner au mieux. Mais certaines personnes subissent des discriminations qui peuvent aller jusqu’au refus de soins.

Les collègues, la hiérarchie ?
Aucune obligation légale à parler de son état de santé, et même si des aménagements de poste sont parfois nécessaires, on n’a jamais à nommer la maladie. Ne jamais parler avant d’avoir jaugé ses collègues, ses supérieurs, et réfléchi aux conséquences.

Maladie à déclaration obligatoire, ça veut dire quoi ? L’infection à VIH (quel que soit le stade), comme l’infection aiguë par les virus des hépatites A et B, sont des maladies dites « à déclaration obligatoire ». Cela ne veut pas dire que vous êtes tenus d’annoncer votre maladie (à l’employeur, à vos partenaires...). Simplement votre médecin doit notifier le cas auprès de Santé publique France, l’organisme en charge de la surveillance des maladies, afin de suivre l’évolution de ces épidémies. Cette déclaration est anonyme.

« Une histoire de cul n’est pas
une histoire d’amour. Comme
ma charge virale est indétectable, pour un coup d’un soir, je ne dis rien. »

« J'avais toujours envie de me justifier, de dire que je n'y étais pour rien. Avec du recul et une meilleure estime de moi, je peux maintenant en parler avec sérénité. Ça me fait du bien de ne pas toujours devoir gérer un secret. »

« Je laisse à chacun la responsabilité de ses jugements, mais j'interdis
à quiconque de m'interdire d'être une malade qui veut nommer cette pathologie haut et fort, pour mieux la combattre dans tous les sens du terme. »

« Je ne veux pas être réduite
au virus, ni qu'on change de regard sur moi. Le dire ? Je le réserve aux personnes que je choisis. »

« L'annoncer ou le garder pour soi, c'est un choix personnel, rien ne nous oblige à le dire. Lorsqu'on l'annonce, l'information ne nous appartient plus. »