Bonjour,
J'éspère ne pas me tromper de section pour mon msg.
Je viens ici chercher un peu d'espoir car la seule pensée qui m'habite en ce moment est le suicide.
J'ai refait mon testament, j'ai préparé des lettres, j'ai trouvé la méthode, etc...tout est prêt.
Voici mon histoire.
Hetero, 35 ans, en couple, ma copine a récuperé la garde de son fils et nous vivions jusqu'à il y a peu dans un 40m, son fils dormait dans notre chambre et nous dans le salon; nous avions donc une vie sexuelle quasi inexistante, rythmée par les absences du petit, sauf qu'on a pas toujours envie sur commande.
Bref, j'ai des maux de ventre depuis 6 mois, j'ai eu une tumeur à l'intestin il y a 5 ans, on me suggère que cela peut être le cannabis. J'en ai fumé 10 ans en arretant plusieurs fois un an. Mais mon père est mort il y a 5 ans, et 9 mois plus tard, j'ai retrouvé ma mère pendue dans le salon. J'ai donc repris le cannabis, j'ai graduellement reduit, 1 par jour, puis 1 tt les 2 jours, puis 1 le mercredi et les week end.
Pour mes maux de ventre, je me dis allez, je vais à Amsterdam, j'en fume de la bonne, et c'est fini.
J'avais besoin de stimulation sexuelle, je ne voulais pas aller aux putes, trop peur des risques, je cherche lapdance (avec les filles qui se frotte pour un petit extra), et je ne trouve rien, après tout ça leur sert à rien là bas ils peuvent coucher avec direct...
Je trouve un salon de massage thai avec happy end, voilà, ça c'est pour moi, pas d'échange de fluides, pas de risque. Mais au cours du massage elle me propose une pipe, je ne dis pas oui de suite, "c'est avec une capote hein?" et là je me dis que je ne risque rien. La "dame" m'explique qu'ici tout le monde veut rester safe, sans capote ça n'existe pas. Je n'y prend pas un grand plaisir...Je prends une douche sur place direct après. puis à mon hotel 1h après.
Le lendemain je regrette un peu, j'ai honte mais à 2h du mat', je me dis "sois un homme merde arrete d'avoir peur de tout", et je vais voir une vrai prostituée, toujours pour une simple fellation protégée. Au bout de 30 secondes j'ai honte, je bande mou, je lui demande d'arreter. A 3h, sous la douche, je remarque un hématome marron au milieu de mon pénis. Je fonce aux urgences, l'interne refuse de me donner une tritep car il n'y a pas de risque, y avait du latex, ici les filles sont suivis, blablabla....
Le lendemain je vais voir le medecin du quartier rouge, il me dit la même chose, par contre quand il me demande si c'est bien un truc du centre du quartier rouge, je dis oui, ne pensant pas que ce "LOVE MASSAGE" avec un neon rouge comme les autres puisse faire exception. Il refuse aussi de me donner la tritep. J'avance mon train pour Paris pour courir à l'hopital, et je ne sais pas si les 2 medecins m'ont calmé, le pote que j'ai eu au tel m'a calmé, ou si je me suis senti "piégé" rentré chez moi poser mon sac où il y a ma copine avec une amie mais je n'y vais pas.
Le lendemain midi je me dis "merde, sont fous les mecs, j'y vais", je vais à l'hosto, le doc refuse la tritep, je pleure en lui expliquant que si je suis malade je n'ai personne pour s'occuper de moi, je suis seul. Il me la donne en me disant qu'il faut que je soigne mon anxiété chez un psy.
Au bout de 3 semaines, alors que les effets secondaires d'un traitement devrait arriver des la 1ere semaine, j'ai de nombreux signes de primo infection (mon psoriasis sur les jambes ne m'a jamais gratté, là il me demange fortement, j'ai une rougeur peu voyante sur la joue, je suis très fatigué, voir des vertiges, j'ai des sueurs nocturnes, mais juste entre le coup et le thorax, je lis un peu sur le net, je vois que c'est aussi possiblement des effets secondaires de l'eviplera), je vais voir le medecin, on me met sous Stribild, et là ça va beaucoup mieux. La doc me dit neammoins que je n'aurais pas du avoir la tritep car le risque est faible (faible c'est pas nul connasse !). Pendant la tritep, j'ai une nuit de gastro où je vomis et chie de l'eau 10 fois, je vais aux urgences, on me met un cateter. Je ressors avec des medocs, la doc me dit plus tard que j'ai chopé le "rotavirus", un truc qui part tout seul (m'a t'elle menti pour me calmer...?!), je me rassure en me disant que le petit de ma copine a chié de l'eau il y a 10 jours et que ça doit venir de lui.
Et c'est là où ça se complique, à l'hosto on m'avait mis un cateter pour la gastro, et une semaine après, j'ai la main marron pendant 48h, et là c'estle choc, je realise que la marque marron sur mon penis venait surement de la 1ere fille, que quand je tiens mon penis pour faire pipi, je mets le pouce à cet endroit doncje ne l'ai pas remarqué dans la journée qui a suivi, et que DONC, j'ai pris ma tritherapie à 65h, et pas à 36....(merci de vous abstenir de me dire "ah bah oui là ça ne t'a servi à rien" SVP je le sais déjà...). Depuis, j'ai la langue blanche avec du depot, des lignes verticales sur les ongles,des demangeaisons un peu partout mais surtout sur les jambes, là où mon psoriasis a disparu au profit d'une secheresse et des plaques rouges mais qui ne sont pas vraiment du psoriasis, psoriasis qui ne m'avait jamais gratté, je suis très fatigué (bon ça ca peut être l'etat d'anxiété extreme), j'ai des courbatures dans le dos qui me reveillent le matin mais passe avec la douche.
L'hopital m'a fait un test 2,5 semaines après la tritep qui s'avère négatif et me dit "non c'est bon pas la peine de reveni" 'mais madame j'ai fait une tritep à 65h" "et alors, c'est 72h, c'est bon c'est negatif ne revenez pas"... mais j'ai lu PARTOUT qu'après une tritep, c'est 4 semaines après arret de la TPE, puis 3 mois. Logique, si ça baisse ma charge virale, normal qu'on ne voit rien 17 jours après l'arret de la TPE...
Mon 1er depistage est mardi avec resultat vendredi, à l'institut FOurnier où un medecin m'a bien confirmé qu'après une tritep c'est pas 2 ni 3 mais 4 semaines après. Je suis néammoins persuadé d'etre positif. On m'a dit "mais vous auriez vu un empechent de sang !" je me rappelle que la fille etait dos à moi et je me disais "mais qu'est ce qu'elle fou ?", peut être l'a t'elle enlevé elle meme...s'il y avait eu morsure, je l'aurais senti quandmême, les medecins n'ont pas pu me dire ce que c'etait (j'ai une photo de l'hematome marron, violet quand on zoom, à 65h après sa "creation"). "vous auriez vu du sang sur votre caleçon" bah non mon calecon je l'enleve et je le met au sale sans regarder..Je précise que je suis en arret maladie pour "depression" depuis le debut de la tritep.
Tout ça pour dire que je conçois pas d'etre seropo, je n'ai jamais pas mis de capote, je n'ai jamais fait d'écart, meme là, je me suis laissé aller en me disant "y a du plastique, on est pas en contact, je ne risque rien!".
Je ne vais pas vous dire que le VIH est une maladie d'homo, et ne voyez aucune homophobie dans mon message, je fréquente des gays, et gay, hetero, bi, trans, j'en ai rien à foutre, mais quand même, j'ai l'impression qu'il y a tout de même un coté communautaire rassurant avec le VIH, un soutien mutuel, et que quand on est hetero, on se sent beaucoup plus isolé. Ma copine ne sait pas si elle arrivera à rester avec moi si je l'ai, pas à cause du virus, mais à cause de mon etat depressif lié au virus, ce grand moment d'anxiété nous a déjà brisé, alors qu'elle m'avait pardonné pour cette erreur, j'ai cherché l'adrenaline, l'experience interdite, je n'ai pas eu une relation extra conjugale, c'est un coup à l'ego pour elle mais elle sait que je ne suis pas une mauvaise personne.
Je passe mon temps à lire vos messages et à regarder les avancées. Le "non mais ils vivent normalement avec la tritep les mecs, t'inquiete" des rares gens au courant me semblent faux, à ce que je vois ici, c'est tout de même un dur combat. Je vois vos écchanges concernant les multiples tritep et la difficulté Et la HONTE, surtout la honte de ce que j'ai fait, et d'avoir loupé la fenetre des 48h par mauvais calcul, me donne envie de m'arracher le visage, je me deteste, je me hais, je ne me vois pas raconter ça à mes amis, je ne veux pas avoir une vie de depressif/légume et je sais que je n'arriverai pas à depasser cela.
Je vois que les avancées semblent bidons, l'abivax n'a fonctionnéque sur la moitié des patients, ne fonctionnent pas sur toutes les cellules, notamment l'intestin (dont on m'a déjà enlevé un bout...), que le CD32a de Montpellier ne cible pas toutes les cellules, je vois que le PRO140 n'est pas dispo en France alors qu'il a l'air efficace aux USA, je vois que chaque micro espoir dans la presse sont finalement bidons et se résument par "c'est un 1er pas, peut être que dans 10 ans ça donnera qqchose", je ne comprends rien à l'histoire de Biosantech/CNRS et la protéine TAT,et je comprends surtout que supprimer toute les cellules infectées est impossible car si on supprime celle du cerveau, on deviendra debile, aveugle, ou mort..Bref je n'ai pas d'espoir sur les avancées, cela semble toujours être du flanc.
Je n'ai qu'en tête des images de mon suicide dans les jours suivants mon resultat positif. Et la seule chose qui réussi à habiter mon esprit quand je ne pense pas au VIH sont les éventuelles modif de testament pour mieux arranger ma grand mère et ne pas mettre ma copine à la rue, elle qui n'a pas mes moyens (cardans mon malheur, j'ai tout de même hérité de 2 appartements et pu m'en acheter un 3ième pour y vivre)
Je ne me vois pas faire face à une maladie chronique si difficile, je ne me vois pas retourner au travail et avoir la force de faire semblant, de faire face à une honte permanente, à une haine de moi meme et je prefere disparaitre. La seule chose qui me pousserait à me retenir est ma grand mère que j'aime tant et qui a déjà perdu sa fille, mais ma lacheté face à tout ça est trop forte. Je ne trouverai pas la force de me battre face à une maladie incurable, survivre au décès de mes parents à 30 ans mais surtout au suicide de ma mère a déjà été si difficile. J'essaye de me dire que je devrais peut être essayé de tenir jusqu'à la mort de ma grand mère pour lui éviter cette peine, et que d'ici là, peut être qu'un vaccin ou une guerison fonctionnelle totale existera.
Je suis à ce jour omnibulé par le VIH, certain d l'avoir, je suis drogué au lexomil pour tenter de rester calme en attendant le depistage (et encore, le 1er à 4 semaines post TPE).
Je ne vous demande pas de me dire qu'à la vue de mes symptomes ou de mon histoire, de ma tritep tardive, je risque fortement de l'avoir, ça ne ferait qu'augmenter les angoisses. Je voudrais juste savoir si vous qui êtes dans le vif du sujet voyez un peu d'espoir quand aux traitements, aux vaccins, à l'exclusion sociale qu'on se crée, etc...et j'avais besoin de partager ça avec vous, car je me sens incompris. Je crois que j'écris surtout ce message pour me vider, car j'ai peur, j'ai si peur chaque instant, les minutes sont des heures, les heures sont des jours, je me lève a 11h et dès 22h je prends un lexo entier pour essayer de dormir vite, que la journée passe. Vous avez tous mon admiration par la force que vous avez face à ce combat.