Les traitements du futur

Que nous réserve l’avenir ? Zoom sur les médicaments anti-VIH
en développement actuellement. La recherche de nouvelles molécules contre le VIH reste très active. De nouveaux schémas (traitements
de maintenance après un traitement d’attaque, nouvelles stratégies de combinaison) et de nouveaux modes d’administration (comprimés, implants ou injections avec effet retard) font également l’objet d’investigations poussées.

Les combos tout-en-un. De plus en plus de trithérapies sont contenues dans un seul comprimé (Atripla, Eviplera, Stribild, Triumeq) et même des bithérapies tout-en-un avec le récent Juluca (dolutégravir + rilpivirine) qui est un traitement de relais et d’allègement par bithérapie.

Certaines combinaisons existent aussi en génériques, comme celles équivalentes à Kivexa ou Truvada. L’arrivée de molécules en génériques associée à la volonté de réaliser des économies a comme conséquence de casser des combinaisons tout-en-un. Si cela vous convient aussi bien, tant mieux. Si votre mode de vie fait que vous ne voulez pas passer de un à plusieurs comprimés par jour, faites le savoir ! Les médecins sont informés du risque de moindre observance si on pousse à casser à tout prix les combos.

La tendance est à la mise au point de molécules avec de longues demi-vies (qui persistent longtemps dans le corps), ce qui permet de réduire la fréquence des prises. Des médicaments à prendre une fois par semaine, une fois tous les quinze jours, une fois par mois, voire une fois tous les deux mois sont en développement.

On espère pour bientôt ou plus tard...


• Albuvirtide : inhibiteur de fusion (empêche le VIH de pénétrer dans les cellules) qui a montré une efficacité en une injection par semaine, combiné à un autre ARV. C’est le premier ARV mis au pont en Chine. Plus intéressant que l’actuel Fuzeon, de la même classe, qui est à prendre deux fois par jour en injection sous-cutanée.
• Cabotégravir : une anti-intégrase. Cette molécule en injection une fois par mois ou tous les deux mois, associée à une autre molécule injectable, la rilpivirine, permettrait de se passer de la prise quotidienne de comprimés. Ce développement est bien avancé et pourrait confirmer son intérêt début 2019.
• Doravirine (lamivudine + ténofovir DF) : analogue non nucléosidique expérimental (essais cliniques de phase III). Elle a été conçue pour agir contre la plupart des souches du VIH qui sont résistantes aux autres analogues non nucléosidiques (éfaviren, névirapine, rilpivirine).
• Elsufavirine est un non-nucléoside en développement, avec une longue demi-vie (injection mensuelle).
• Fostemsavir : il s’agit d’un inhibiteur d’attachement (du virus aux CD4) inté- ressant pour les personnes ayant un virus multirésistant aux médicaments existants.
• Ibalizumab a été approuvé en 2018 aux États-Unis sous le nom de Trogarzo. C’est le premier agent biologique anti-VIH puisque cette molécule appartient à la classe des anticorps monoclonaux. Il est particulièrement intéressant pour les personnes au virus multirésistant avec peu d’options thérapeutiques envisageables.
• MK-8591 : ce non-nucléoside puissant pourrait être pris en comprimé une fois par semaine.

Il est encore tôt pour dire si ces médicaments rempliront toutes leurs promesses, quelle sera leur efficacité et leurs effets indésirables dans la vraie vie.

« Trop tard ? J’ai 50 ans, séropo depuis 25 ans et je compte bien vivre encore au moins 30 ans. Donc je ne vois pas pourquoi il serait trop tard. Je suis devenu séropo en 93 quand les trithérapies n’existaient pas encore et aujourd’hui je suis en allègement thérapeutique. Alors l’avenir est bien là ! »

« J’ai compris que mon cas était assez banal, que je ne devais pas m’apitoyer sur mon sort, que d’autres personnes mènent des combats bien plus difficiles. J’ai envie d’avancer sans mettre le virus au centre de ma vie. »

« Je viens de guérir du VHC en deux mois,
une véritable révolution ! Et j’ai la chance de bien vivre avec le VIH depuis plus de quinze ans, alors la vie continue et c’est cool. »