Médecines alternatives et complémentaires... parlez-en !

Il n’est pas facile de se repérer dans la jungle des médecines alternatives et complémentaires (MAC), mais très utile d’en parler avec son médecin. Gare aux pratiques dangereuses et autres escroqueries.

Parlez-en à vos médecins

Certaines personnes ont recours à des systèmes de soins différents : homéopathie, acupuncture, phytothé- rapie, médecine chinoise, guérisseurs, tradipraticiens-nes, hommes de foi... Le choix dépend de sa culture, de ses convictions, de ses rencontres, de ses lectures. Cela offre aussi une certaine liberté (faire ses propres choix).

Certains-es témoignent d’un réel bénéfice pour leur santé. Ces méthodes ne doivent jamais remplacer les traitements classiques car les pratiques dangereuses et escroqueries existent également. On a trop peu d’études réellement scientifiques sur ces médecines et leurs résultats sont parfois contradictoires.

Quelques critères peuvent guider

• Considérer les médecines douces comme complémentaires à la médecine et aux traitements classiques (antirétroviraux et antiviraux à action directe).
• Éviter les thérapeutes qui veulent vous éloigner de la médecine classique (suivi médical, bilan biologique, trithérapies), voire de vos proches.
• Éviter les traitements trop chers non remboursés.

• Être attentif-ve aux compétences. Le-la praticien-ne est-il/elle réellement reconnu-e dans sa spécialité ou a-t-il/elle créé-e lui/elle-même ses diplômes ?
• Juger de l’effet sur soi, en notant sur un carnet les traitements que l’on prend, la manière dont on se sent, les symptômes qu’on a, etc.

En parler avec son-sa spécialiste

Même s’il n’approuve pas, il est important qu’il soit informé de tout ce qu’on prend. Les produits naturels peuvent avoir des effets sur le traitement ou sur les organes. Par exemple, le millepertuis, plante utilisée contre les dépressions légères, réduit fortement l’efficacité de certains médicaments anti-VIH.

En parler avec d’autres personnes séropositives permet de partager ses expériences. Se montrer aussi exigeant et critique que vis-à-vis de la médecine classique.

L’Organisation mondiale de la santé a lancé son deuxième plan stratégique (2014-2023) pour assurer le développement des MAC. Voici ce qu’indique le rapport : « Alors que la médecine traditionnelle et complémentaire est de plus en plus largement adoptée, il est nécessaire qu’elle soit plus étroitement intégrée dans les systèmes de santé. Les autorités et les consommateurs doivent s’interroger sur la manière dont elle peut améliorer l’expérience du patient et la santé de la population. »

« Après toutes ces années de diarrhées, j’ai remis en état ma flore intestinale grâce à mon généraliste et la diététicienne qui m’ont parlé des probiotiques. Les infectios, c’est honteux, n’en parlent pas ! »

« Certains médecins ne savent revendiquer que le chimique. Ils oublient et banalisent le reste, et pourtant ce ne sont pas des miettes, nos maux ! »

« Il n’y a pas de compléments miracles.
 Je pense (ça ne tient qu’à moi) qu’il faut
 en changer régulièrement, faire des cures, se garder des moments sans compléments, et associer tout ça à une meilleure hygiène de vie. »

« On a en nous toutes les capacités pour aller bien. C’est en quittant le rôle de victime, en ne pensant pas qu’aux virus, en devenant acteur de notre santé qu’on obtient des résultats probants. »

« Mon infectio ne se préoccupe pas du tout des médecines parallèles, n’aborde jamais le sujet depuis 1996... Elle ne connaît pas et n’y croit pas. Régulièrement, je fais telle ou telle cure de fruits, de légumes, de vitamines. J’aimerais que les services VIH facilitent les démarches vers les médecines complémentaires. »

« En plus des ARV, je prends, parce que
je le vaux bien, des compléments alimentaires, que j’achète sur le net, via les coopératives de compléments moins chères et avec des infos pour les séropos. »