Voyages, voyages

Aucune difficulté pour concilier voyages et traitement VIH, VHB et VHC. Mais il faut s’y préparer à l’avance si on part loin 
ou longtemps. Check-list des précautions.

En France, prévoir largement assez de médicaments pour la durée du séjour. Si on a besoin de plus d’un mois de traitement, faire une demande d’entente préalable à la Sécurité sociale (très facile à obtenir, en s’y prenant à l’avance), ou mieux demander à son-sa pharmacien-ne qui peut l’accepter. Prendre ordonnance, carte et attestation Vitale, pour obtenir ses ARV dans toute pharmacie de ville (parfois avec un délai de 24 heures) ou d’hôpital. Les médicaments n’aiment pas les fortes chaleurs. Ne pas les laisser dans la voiture ou derrière une vitre, en plein soleil. Prévoir, enfin, comment on va prendre son traitement pendant le séjour (horaires, présence d’autres personnes).

À l’étranger, la situation dépend des pays. En plus des précautions pour la France, s’informer trois mois à l’avance sur les vaccins et les précautions sanitaires. Appeler le service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital, aller sur diplomatie. gouv.fr. Consulter son médecin, parler du projet, des précautions à prendre et des vaccins à effectuer : sont-ils compatibles avec votre état de santé ?

Demander un résumé de la situation médicale (en anglais si besoin), une ordonnance (dactylographiée pour être lisible) qui mentionne aussi les DCI (dénominations communes internationales), les coordonnées d’un hôpital prenant en charge les personnes séropositives sur place. Les médicaments transportés doivent être identifiés au nom de la personne. Couple sérodifférent, si le-la partenaire séropositif-ve n’est pas traité-e, prévoir avec le médecin le traitement d’urgence en cas de rupture de préservatif.

Vérifier qu’on a une assurance assistance pour soins à l’étranger (souvent comprise dans l’assurance maison, auto ou le contrat de la carte bancaire ; demander le numéro à appeler depuis l’étranger ; préciser que c’est pour une pathologie préexistante au voyage, et non pour des soins imprévisibles, accident ou maladie survenant sur place). La prise en charge est variable selon les pays, les durées de séjour et si le voyage est professionnel (dans ce cas, il peut y avoir une assurance liée à l’entreprise). Prendre les coordonnées de l’ambassade ou du consulat de France. S’informer auprès de la Sécurité sociale sur la prise en charge dans le pays. Pour les vacances ou les séjours en Europe, demander, trois semaines avant le départ, une carte européenne d’assurance maladie, qui permet d’être pris-e en charge par les structures de santé publique du pays de voyage.

Enfin, préparer une pharmacie de voyage, en fonction du pays, et avoir dans son bagage à main au moins trois jours de traitement anti-VIH ou VHB en cas de perte du bagage en soute. Mieux vaut adopter l’heure locale pour la prise des traitements.

Vacances, j’arrête tout ?

On peut être tenté-e (ou contraint par les circonstances) d’interrompre son traitement. Les risques varient beaucoup selon la situation médicale. Demander l’avis de son médecin et ses conseils sur l’arrêt et la reprise. Parfois, le médecin modifie le traitement pour le rendre plus compatible avec le voyage.

Vivre à l’étranger : comment gérer les frais de santé ?

La réponse dépend des pays et des conditions retenues par l’employeur. Dans l’Union européenne (UE), en Suisse, Norvège, Islande et Lichtenstein, et dans les pays liés à la France par une convention de Sécurité sociale, l’employeur a deux options : soit, il conserve votre rattachement à la Sécurité sociale française, soit il vous affilie à celle du pays de travail (souvent moins cher mais plus complexe, intéressant pour les longues expatriations). Si possible (prise en charge par l’entreprise), prendre une complémentaire pour les soins et aussi pour la retraite (caisse des français de l’Étranger). Dans les pays hors UE et sans convention de Sécurité sociale, vous ne pouvez relever que d’une assurance locale (publique ou privé). La prise en charge financière et la qualité des garanties (avec éventuelles complémentaires) sont à négocier avec votre employeur.

Restrictions à l’entrée ou au séjour

Certains pays imposent des restrictions à l’entrée ou au séjour pour les personnes vivant avec le VIH. C’est une atteinte aux droits humains. D’autant plus intolérable que le sida n’est ni une maladie de l’étranger, ni une maladie contagieuse, mais une maladie transmissible contre laquelle il existe des moyens de prévention très efficaces : le préservatif, le Tasp et la Prep. Cela alourdit encore l’atmosphère de stigmatisation et de discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH et peut décourager tant les nationaux que les étrangers-es d’avoir recours aux services de prévention, de dépistage et de prise en charge du VIH. Si un pays impose ce type de restrictions, il est utile d’avoir réfléchi à la stratégie face à la douane. Se renseigner (en anglais) sur hivtravel.org.