Agnès Mollon (EELV) : Je suis favorable à la Taxe "Robin des Bois"

Publié par jfl-seronet le 07.06.2012
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législatives 2012
Candidate Europe Ecologie Les Verts, Agnès Mollon se présente dans la circonscription de Riom (Puy-de-Dôme). Elle a fait tout son parcours politique chez Les Verts. Elle est Conseillère régionale d'Auvergne. Elle indique à AIDES qu’elle est favorable à la taxe sur les transactions financières… mais ce n’est pas le seul sujet sur lequel la candidate a accepté de répondre à AIDES.
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"Je suis favorable à la Taxe "Robin des bois" [taxe sur les transactions financières ou TTF]. C’est une mesure défendue par les partis écologistes européens depuis de nombreuses années. Si cette taxe voyait le jour en Europe, avant de devenir mondiale, le produit devrait aller au budget européen pour répondre aux urgences sociales et sanitaires, dont la lutte contre le VIH. Une partie devrait retourner dans les pays qui appliquent la TTF avec les mêmes priorités. Enfin, un effort particulier doit être fait en direction des pays les plus pauvres de la planète", explique la candidate qui a également quelques idées pour s’attaquer aux lobbies de l’industrie du médicament. Ce n’est pas par plaisir, mais plutôt parce qu’il s’agit d’un moyen de contribuer à la fin de l’épidémie puisqu’il permet de rendre plus accessibles les traitements. Sur ce point, Agnès Mollon préconise de "réduire les budgets publicitaires en réduisant le prix des médicaments, afin de dégager les budgets publics servant à développer une politique publique de recherche, d’information et de formation médicale", de "sortir de l’impérialisme de l’industrie du médicament. Promouvoir les médicaments génériques, de faible coût, de qualité équivalente. Il faut inverser la tendance en matière d’accès aux traitements des personnes vivant avec le VIH dans les pays du Sud". Pour la France comme pour les pays du Sud, la candidate EELV ajoute qu’il est nécessaire que "la lutte contre le VIH-sida, les MST, les hépatites [soit] renforcée, en termes de prévention, de soins et d’accompagnement des malades. Cet effort s’appuiera en particulier sur le réseau des associations communautaires. Les financements dédiés aux associations de malades et à la recherche publique devront être augmentés".

AIDES a interrogé la candidate écologiste sur d’autres sujets, notamment les conditions de vie des personnes touchées par le VIH et/ou une hépatite. "Une maladie n’est jamais une affaire individuelle, mais les conséquences de nos conditions de vie, comme la précarité. Les malades ne doivent pas être stigmatisés ni considérés comme des "profiteurs du système" comme ce fut trop souvent le cas par le gouvernement Sarkozy", indique la candidate. "Au contraire, la prévention et la solidarité collective sont au cœur du projet écologiste en matière de santé. Je souhaite que chacun puisse se soigner sur l’ensemble du territoire, que les remboursements soient revalorisés pour les soins utiles de base. Les franchises médicales pour l’ensemble de la population devront être supprimées, et toutes les barrières financières à l’accès aux soins. Si je suis élue députée, je défendrai la revalorisation des minima sociaux. Les écologistes sont favorables à un revenu d’existence égal au SMIC, qui permettrait aux personnes vivant de l’AAH (Allocation Adulte Handicapé) de sortir de la précarité. Les dépenses de santé devront être revues en diminuant les prélèvements obligatoires sur les salaires mais en augmentant la CSG, plus juste et performante. Sans oublier de mettre un terme à la politique systématique d’exonérations sociales des entreprises, qui assèche le budget de l’assurance maladie".
 
Agnès Mollon s’oppose à "toutes les mesures qui ont contribué à fragiliser les populations étrangères, notamment celles concernant le droit au séjour pour soins". Elles doivent être abrogées. De la même façon, le droit de timbre pour l’accès à l’AME (Aide Médicale d’Etat) devra être supprimé et je m’y emploierai", indique la candidate qui entend se mobiliser contre l’homophobie. "A Strasbourg, les eurodéputés Verts condamnent les lois et la violence homophobes dans les pays européens et appellent les Etats membres à envisager d’autoriser la cohabitation, le partenariat enregistré ou le mariage pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT). Le combat pour l’égalité des droits et l’écologie politique sont intimement liés. Aujourd’hui l’opportunité nous est donnée de réenclencher une dynamique ambitieuse de progrès social et de prolonger, enfin, le travail législatif entamé par les Verts depuis 1997. Nous devons garantir l’égalité de droits pour les gays et les trans et l’égalité effective aux soins et aux droits dans tous les départements français y compris Guyane et la zone Caraïbes".

Agnès Mollon est l’une des rares candidates à parler aussi concrètement des droits des trans. Elle défend "la dépsychiatrisation complète de la transidentité, le renforcement des droits des personnes trans à choisir les modalités de leurs parcours de réassignation de genre et la simplification des démarches du changement d’état civil".

Elle n’élude pas davantage la question de l’accès aux soins et à la prévention comme aux droits des personnes usagères de produits ou qui sont travailleuses du sexe. "Pour les écologistes, Il s’agit de privilégier la santé publique à la répression, en particulier concernant l’usage de drogues et le travail du sexe ; il faut sortir des idées reçues, de la peur, de la stigmatisation et aller vers les solutions efficaces d’un point de vue humain et sanitaire.
 
Les prostituées doivent ne plus être stigmatisées et réprimées, mais accéder au droit commun, comme toute citoyenne. Les réseaux de proxénètes doivent être très durement sanctionnés et les clients sensibilisés. Il s’agit donc de garantir aux prostitué-e-s l’accès à tous les droits sociaux, de supprimer toutes les mesures de répression, d’éloignement et de stigmatisation les concernant, de favoriser leur formation/reconversion quand ils/elles le désirent, par une formation professionnelle et l’arrêt de poursuites du fisc, de donner des cartes de séjour et une possibilité de formation professionnelle pour les victimes de la traite des femmes sans dénonciation du proxénète, de lancer des campagnes de sensibilisation en direction des clients, de mettre les moyens nécessaires pour lutter efficacement contre l’exploitation et la violence subies par les prostituées", indique Agnès Mollon.


Et côté usagers de drogues ? "Les usagers de drogues ne sont pas des délinquants. S’agissant des drogues, les écologistes préconisent de dépénaliser pour mener une vraie politique de réduction des risques et de tranquillité publique. Si nous voulons vous permettre de mener une vraie politique d’accompagnement et de soins des usagers des drogues et de lutter contre le VIH, la première condition est la dépénalisation de l’usage de toutes les drogues. Pour le cannabis, les écologistes proposent de lancer une réflexion pour déterminer les modalités d’une légalisation de la production, de la distribution et de la consommation, conformément à la recommandation de nombreux rapports internationaux. Pour les autres stupéfiants, de multiplier des dispositifs de consommation à moindre risque, qui ont fait leur preuve dans d'autres pays. Enfin, les écologistes proposent de mettre un terme à la politique injuste et contre-productive qui conduit à l’incarcération des usagers de ces substances".