AIDES a fermé ses portes : retour sur la mobilisation ... et la décoration

Publié par Emy-seronet le 14.04.2010
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ARS
Mercredi 7 avril 2010, les délégations de AIDES se mobilisaient pour protester contre la réduction du budget alloué aux associations avec pour slogans "Naissance des ARS = Mort de la lutte contre le sida", "Faute de crédits, AIDES ferme ses portes". Retour sur une journée de colère qui a été menée avec humour et entendue avec attention…
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Roselyne Bachelot était prête,  nous aussi !
Malgré les recommandations de la Cour des Comptes – qui conseillait aux pouvoirs publics de renforcer la prévention et le dépistage du VIH – Madame Bachelot s’apprêtait à confirmer la mise en place des Agences Régionales de Santé et la réduction des crédits alloués aux associations, le 1er avril. Avec, entre autres, le soutien de plusieurs personnalités politiques, AIDES prépare alors une mobilisation de taille. Et l’action est prévue le 7 avril, journée mondiale de la santé. Le 29 mars, déjà, le sénateur et vice-président de la Commission des Lois, Jean-Pierre Sueur, a écrit à la ministre. Le 31 mars, c’est Marie-George Buffet, présidente du groupe sida à l’Assemblée Nationale, qui lui a fait part de son "inquiétude". En Guyane, la députée Christiane Taubira "salue le dévouement et l’efficacité du personnel des associations" et soutient leur action sur le département français le plus touché par l’épidémie. AIDES a écrit à la ministre et organisé soixante-dix fermetures symboliques pour alerter l’opinion sur une précarité menaçante.

Torcy

Télés, radios, journaux : ils étaient au rendez-vous
Si les délégations du Nord Pas-de-Calais (qui bénéficie d’un accord particulier avec le Groupement Régional de Santé Publique), de Haute-Normandie et d'Ile de France ne sont pas concernées par la baisse des crédits, elles soutiennent le mouvement par solidarité. Portes fermées, lettres envoyées aux responsables de la santé… : le désaccord s'affiche. Même chose au siège de l'association, avec le slogan du jour placardé jusque dans les ascenseurs. Partout en France, des médias – plus ou moins importants – se déplacent devant les délégations pour couvrir l’événement. Ainsi, le quotidien Paris-Normandie vient interviewer le coordinateur Olivier Laquèvre à Rouen. Toujours en Bretagne, Isabelle Stéphant et Aurélien Rouet expliquent au journal Ouest France qu'ils ne comprennent pas la baisse de crédits dans le Morbihan, le deuxième département le plus touché par l'épidémie. En Loire-Atlantique, c’est la station de radio Prun’92 qui interviewe Jacky Chambragne et Sandrine Bru devant les portes de la délégation nantaise. A Clermont-Ferrand, l’équipe du journal La Montagne vient à la rencontre de Fabienne Gélas et de Laurent Pallot tandis que les militants du Centre se font photographier pour La Nouvelle République et que ceux de Lyon s’entretiennent avec Le Progrès…
 

Le Mans - Nancy

Gros coup dans le Sud-Ouest
Moins 52% à Pau, moins 40% dans les Landes, moins 20% à Bayonne… Cinq délégations du Sud-Ouest se sont mobilisées pour protester contre des réductions qui s'annoncent drastiques. Quatre salariés et une vingtaine de bénévoles symboliquement vêtus de sacs poubelles ("puisqu'on veut mettre AIDES à la poubelle") : devant la permanence de Bayonne, on ne peut qu’attirer les médias. Le jour même de l’opération, l'édition locale de France 3 accompagne France Bleu Pays Basque et Le Journal du Pays Basque pour entendre les revendications de Pierre-Yves, de Marie-Christine et de Judith. Le Sud Ouest, quotidien à fort tirage couvre l’action à La Rochelle et à Bordeaux. Toujours en Gironde, à 9h puis à 14h, Tv7 Bordeaux et France 3 Aquitaine se rendent dans les locaux de Bordeaux. David Berthelot, chargé de communication Sud-Ouest, attend les journalistes devant la permanence. Un bref rappel des objectifs, les portes condamnées devant les caméras… et le discours qui était prévu laisse finalement place aux interviews. Hasard ou coïncidence, le reportage, qui a été diffusé à midi, est rediffusé le soir… juste avant l’intervention de Nicole Klein, préfète des Hautes-Alpes et responsable de la nouvelle Agence Régionale de la Santé  de Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Paris - Pantin - Montpellier

Et la suite ?
Si le message a été relayé par certaines associations de lutte contre le sida et les associations de soutien LGBT, il semble aussi avoir été entendu par les politiques. Même si les articles parus ont souvent mis l’accent sur les suppressions de postes à venir, la précarité qui menace les activités des délégations de AIDES a été comprise. Nicole Klein promet d’étudier le dossier de la région PACA. Partout en France, des rencontres avec les responsables d’ARS sont prévues. L’Etat devrait préciser ses intentions fin avril. Alors, l'association en saura plus sur le sort des financements régionaux en matière de lutte contre le VIH/sida.
 

Tours - Rouen - Bordeaux

Merci aux responsables des délégations et aux militants pour les récits, les photos, les vidéos et les autres informations qu’ils nous ont communiqués.

Commentaires

Portrait de guppy

C'est bien dommageable pour les utilisateurs de aides.
Portrait de nouan

Que dire de plus devant l'absurdité de telles décisions ! Positivement vôtre, Nouan
Portrait de jimmhy

FERMé ce jour le 14 avril c'est le résultat de mauvaises choses comme si ça ne nous suffisait pas! J'ai les boules si ça ferme qui va nous aider nous représenter QUI ?