Gays : La Suisse est-elle le maillon fort ?
Une des questions soulevées par l’article de The Warning ("Plan d’urgence en Suisse : au delà du Test & Treat", publié le 14 février) consiste à voir si la stratégie du "Test & Treat" a des limites, notamment chez les gays ou si, à elle seule, elle suffit à arrêter l’épidémie y compris dans ce groupe. L’association rappelle ainsi que Ard van Sighem, chercheur néerlandais sur le VIH depuis les années 80, émet des doutes sur le fait que le "Test & Treat" suffise à lui seul à atteindre cet objectif. Il a présenté lors de la conférence IAS de Rome en 2011, les résultats d’une analyse qu’il a réalisée. Elle se fonde sur une modélisation mathématique et dit, dans les grandes lignes, que "l’approche Test & Treat permettrait, à partir du moment où elle est mise en œuvre et sur dix ans de réduire de 35% le nombre de nouvelles contaminations chez les gays". Pour autant, en dépit de cette réduction, "le nombre de nouvelles contaminations resterait, sur la même période, en augmentation".
Le chercheur néerlandais a testé d’autres scénarios et conclut de ses travaux qu’un changement fort dans les "comportements à risque" pourrait être LE moyen efficace d'avoir un impact important sur l’épidémie. Soit le grand retour de l’approche comportementaliste qui a pourtant montré ses limites. Evidemment, cela n’a échappé à personne. Du coup, dans l’exemple cité par l’article, il est bien question d’une approche comportementaliste, mais nouvelle. C’est en Suisse qu’elle va être lancée. Et l’opération a un nom : "Break The Chain" ("Briser la chaîne"). Son but est clair : briser la chaîne de transmission du VIH chez les gays.
Mais comment faire ? L’Office fédéral de santé publique (OFSP), nous rappelle The Warning, a cogité et retenu ce projet comme l’axe principal de son "Plan d’urgence" de prévention, un projet qui permettrait de "briser la chaîne d’infections entre partenaires stables et fuckbuddies [les coups d’un soir, les amants occasionnels, ndlr]". Alors de quoi s’agit-il ?
Il consiste à "inciter un mois dans l’année les gays à éviter au maximum les prises de risques, afin d’empêcher durant cette période les transmissions dues à la présence de primo infections dans les réseaux sexuels de partenaires", explique The Warning. Au final, si la participation de la communauté est importante, elle va créer une dynamique. En l’occurrence : une baisse sur l’année du nombre de nouvelles infections. Comme l’explique l’association, cette approche comportementaliste se veut aussi "réaliste" et "tient compte d’autres méthodes de réduction des risques (sécurité négociée, TASP, etc.)" et pas uniquement du préservatif. "Break The Chain" sera lancé en avril 2012. C'est un projet qui utilisera les nouvelles technologies : une application smartphone et le SMS. L’OFSP et ses partenaires associatifs demanderont aux gays de s’engager dans ce projet qui est un vrai pari communautaire. "L’avenir nous dira si une telle approche comportementale est efficace ou utopique, mais au-delà de cet aspect, force est de constater qu’il y a une vraie réflexion de fond en Suisse dans la prévention".
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Commentaires
Oui, sauf que...
Les mecs des annes 80 devaient se dire
Eradication du V.I.H : ça me laisse perplexe.
Sébastyen,
un ami qui vous veut du bien.