Gays : La Suisse est-elle le maillon fort ?

Publié par jfl-seronet le 26.02.2012
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prévention
Une des pistes pour arrêter l’épidémie de VIH/sida est le "Test & Treat" ("Dépister & Traiter"). Cette stratégie vise donc à inciter au dépistage de tous et à une mise sous traitement du plus grand nombre de personnes séropositives. De nombreux experts (chercheurs, médecins, activistes) considèrent que c’est LA principale clef pour espérer une possible éradication du VIH. Nombreux, mais pas tous… comme le rappelle The Warning, dans un récent article.
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Une des questions soulevées par l’article de The Warning ("Plan d’urgence en Suisse : au delà du Test & Treat", publié le 14 février) consiste à voir si la stratégie du "Test & Treat" a des limites, notamment chez les gays ou si, à elle seule, elle suffit à arrêter l’épidémie y compris dans ce groupe. L’association rappelle ainsi que Ard van Sighem, chercheur néerlandais sur le VIH depuis les années 80, émet des doutes sur le fait que le "Test & Treat" suffise à lui seul à atteindre cet objectif. Il a présenté lors de la conférence IAS de Rome en 2011, les résultats d’une analyse qu’il a réalisée. Elle se fonde sur une modélisation mathématique et dit, dans les grandes lignes, que "l’approche Test & Treat permettrait, à partir du moment où elle est mise en œuvre et sur dix ans de réduire de 35% le nombre de nouvelles contaminations chez les gays". Pour autant, en dépit de cette réduction, "le nombre de nouvelles contaminations resterait, sur la même période, en augmentation".
Le chercheur néerlandais a testé d’autres scénarios et conclut de ses travaux qu’un changement fort dans les "comportements à risque" pourrait être LE moyen efficace d'avoir un impact important sur l’épidémie. Soit le grand retour de l’approche comportementaliste qui a pourtant montré ses limites. Evidemment, cela n’a échappé à personne. Du coup, dans l’exemple cité par l’article, il est bien question d’une approche comportementaliste, mais nouvelle. C’est en Suisse qu’elle va être lancée. Et l’opération a un nom : "Break The Chain" ("Briser la chaîne"). Son but est clair : briser la chaîne de transmission du VIH chez les gays.

Mais comment faire ? L’Office fédéral de santé publique (OFSP), nous rappelle The Warning, a cogité et retenu ce projet comme l’axe principal de son "Plan d’urgence" de prévention, un projet qui permettrait de "briser la chaîne d’infections entre partenaires stables et fuckbuddies [les coups d’un soir, les amants occasionnels, ndlr]". Alors de quoi s’agit-il ?
Il consiste à "inciter un mois dans l’année les gays à éviter au maximum les prises de risques, afin d’empêcher durant cette période les transmissions dues à la présence de primo infections dans les réseaux sexuels de partenaires", explique The Warning. Au final, si la participation de la communauté est importante, elle va créer une dynamique. En l’occurrence : une baisse sur l’année du nombre de nouvelles infections. Comme l’explique l’association, cette approche comportementaliste se veut aussi "réaliste" et "tient compte d’autres méthodes de réduction des risques (sécurité négociée, TASP, etc.)" et pas uniquement du préservatif. "Break The Chain" sera lancé en avril 2012. C'est un projet qui utilisera les nouvelles technologies : une application smartphone et le SMS. L’OFSP et ses partenaires associatifs demanderont aux gays de s’engager dans ce projet qui est un vrai pari communautaire. "L’avenir nous dira si une telle approche comportementale est efficace ou utopique, mais au-delà de cet aspect, force est de constater qu’il y a une vraie réflexion de fond en Suisse dans la prévention".

Commentaires

Portrait de romainparis

pour faire un pari communautaire, il faut une communauté. Si elle eut existé chez les gays dans les années 80-90, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Je pense que répondre à la question suivante, sans hypocrisie, est déjà le début d'une solution : pourquoi les gays ne se protègent PLUS ?
Portrait de Vincent

Les mecs des annes 80 devaient se dire aussi que la communauté n'existe plus et que maintenant tout le monde il est plus hypocrite. Et pareil en 90 et pareil en 2000. Les communautés changent, les membres se renouvelles, evoluent mais ça ne veut pas dire qu'elles disparaissent. Aucune communauté est paraite mais je remercie en 2011 la communauté sida et la commknauté gay auprès desquels je trouve une forme de vie sociale forte et solidaire.
Portrait de Sebastyen

Dépister et traiter c'est bien. Sauf qu'il y aura toujours des barebakers sans parler des mecs qui ont un rapport non protégé alors qu'ils se savent contaminés. Donc partant de ce principe, l'éradication me semble bien compliqué. De plus, pourquoi les gays? Le V.I.H ne touche pas les hétéros? Combien y'a t-il d'hétéros contaminés et qui ne le savent pas? Je pense qu'il n'y a pas moins de danger chez les hétéros que chez les gays.

Sébastyen,

un ami qui vous veut du bien.