Homophobie : la persécution renforce le VIH

Publié par jfl-seronet le 17.05.2011
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Et voilà, c’est désormais une tradition. Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie. A cette occasion, AIDES rappelle que la "la France connaît une recrudescence inquiétante des actes homophobes", que "les gays sont victimes dans de nombreux pays d’une véritable homophobie d’Etat". Pénalisation, persécution et rejet nourrissent l’épidémie de sida. Explications.
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"Voilà plus de 20 ans que l’OMS [Organisation mondiale de la santé, ndlr] a supprimé l’homosexualité de la liste des maladies mentales, rappelle AIDES dans son communiqué (16 mai). Pourtant, plus de quatre-vingt Etats continuent aujourd’hui la chasse aux gays. En Afrique, la situation fait froid dans le dos : sur les cinquante-trois pays que compte ce continent, trente-neuf pénalisent encore l’homosexualité, et trois appliquent même la peine de mort".
L’association de lutte contre le sida rappelle également qu’aujourd’hui encore, de "nombreux pays persécutent les homos et tentent d’empêcher la mise en place de programmes de prévention à destination des minorités sexuelles. Les gays y sont condamnés à la clandestinité et à la peur, victimes quotidiennes d’humiliations, d’exclusion, de délation et de lois moyenâgeuses. Or cette situation totalement incohérente ne fait que nourrir l’épidémie de sida". En effet, avance AIDES, "il est depuis longtemps prouvé que toutes formes de discrimination et de rejet sont autant d’entraves à l’accès aux soins et la prévention, favorisant ainsi la transmission du virus".
Cette dérive est d’autant plus condamnable qu’on sait "que dans certains pays d’Afrique les communautés gays et trans sont jusqu’à vingt-cinq fois plus exposées au risque VIH que la population générale. La pénalisation, qui engendre la stigmatisation, la discrimination et donc la vulnérabilité sociale des minorités sexuelles, est en grande partie responsable de cette situation. A quelques semaines de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui doit accoucher d’une nouvelle stratégie internationale de lutte contre le sida, seuls 18% des pays du monde ont mis en place des programmes de prévention VIH spécifiques en direction des minorités sexuelles, alors que ces dernières sont les plus touchées par l’épidémie. "A l’occasion de cette Journée mondiale, AIDES tient à rappeler que "la dépénalisation de l’homosexualité reste un enjeu majeur de santé publique (…) La persécution des gays est une insulte à la dignité humaine et continue de faire le terreau de l’épidémie, en France et partout dans le monde".