Le Fonds mondial connaît bien la crise
Dans un entretien avec l'AFP, Michel Kazatchkine s'est montré pessimiste : "De toute évidence, la crise financière affecte les pays riches et je suis très inquiet à propos de leur capacité à remplir les engagements en matière d'aide au développement". "Si les efforts ne sont pas soutenus, nous perdrons beaucoup des acquis réalisés ces six à huit dernières années", a-t-il expliqué. Le Fonds mondial pourrait enregistrer un déficit budgétaire de quatre milliards de dollars pour la période 2008-2010. Un tarissement des contributions constitue une "menace" pour les programmes visant à ralentir l'épidémie de VIH/sida et à aider des millions de personnes dans les pays en développement.
Du côté des associations (Act Up-Paris, AIDES, Avocats pour la santé dans le monde, Sidaction, Solidarité Sida, Solthis), on poursuit le lobbying pour obtenir les financements nécessaires au Fonds mondial dans deux directions. L'une consiste à faire pression pour que les pays donateurs tiennent leurs engagements respectifs. L'autre, plus récente, consiste à demander au FMI (Fonds monétaire international), de "donner au moins 5 milliards de dollars à la lutte contre le sida et garantir les politiques de santé des pays qu'il soutient."
"Depuis six mois, on affirme aux malades du sida du monde entier que l'accès universel aux traitements ne sera pas possible par manque de moyens, et ce, du fait de la crise financière", dénoncent les associations qui voient que le "FMI vient de recevoir 1 000 milliards de dollars de la part des pays du G20" pour lutter contre les effets de la crise financière actuelle. Du coup, il leur semble logique que le FMI (dont la politique est très contestée) fasse un geste et verse, à son tour, les cinq milliards nécessaires à l'équilibre financier du Fonds mondial. Une structure "qui a sauvé plus de 2 millions de vies en cinq ans avec moins de 7 milliards de dollars". Les associations réclament donc que le "FMI [partage] avec le Fonds mondial contre le sida, sans condition, 0,5% des 1 000 milliards de dollars qu’il vient de recevoir du G20". "Les responsables du FMI doivent s'engager à ce que son soutien n’entraîne pas de coupes dans les budgets que les états accordent aux politiques, vitales, de prévention, de dépistage, d'accès aux soins, et de renforcement des systèmes de santé dans les pays pauvres", conclue les associations.
Photo : iGenc
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le FMI et le fond mondial