Les femmes ont-elles la santé ?

Publié par jfl-seronet le 06.07.2009
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La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques a publié (22 juin dernier) son premier rapport sur la santé des femmes. Ce Rapport commandité par le ministère de la Santé est destiné à être réactualisé tous les cinq ans. Il traite de nombreuses questions de santé dont celles des infections sexuellement transmissibles et du VIH/sida.

Complet, riche, le principal objectif de ce rapport est, à partir d’une étude de terrain, de dresser un état des lieux des problèmes de santé spécifiques aux femmes afin de mieux adapter les politiques de santé à destination des femmes. L’étude révèle d’emblée un paradoxe : si l’espérance de vie des femmes est trois fois supérieure à celle des hommes, celles-ci s’exposent à des risques sanitaires de plus en plus importants. Quatre domaines ont principalement été identifiés. Il s’agit du surpoids. Deux femmes sur cinq sont concernées et une femme sur cinq souffre d’obésité. Autre point, des consommations importantes de tabac et d’alcool. Très clairement, ce sont les femmes les plus jeunes qui sont concernées en matière d’ivresse alcoolique. Les chiffres indiquent que « l’usage régulier d’alcool est beaucoup  plus fréquent chez les femmes diplômées.

En matière de tabac, la consommation quotidienne est plus fréquente chez les femmes appartenant aux « catégories sociales les moins favorisées ». Une des conséquences est que les cas de cancers des poumons chez les femmes ont doublé en quinze ans. L’étude révèle aussi, ce n’est d’ailleurs pas spécifique aux femmes, que les inégalités sociales ont des conséquences directes en matière de santé : les femmes qui sont cadres vivent en moyenne trois ans de plus que les femmes qui sont ouvrières.

Enfin, le dernier domaine identifié est celui de la sexualité. Le premier enseignement, c’est qu’aujourd’hui « les pratiques sexuelles des femmes et des hommes apparaissent de plus en plus proches. Par exemple, il y a une hausse du nombre de partenaires au cours de la vie rapportée par les femmes. Pour autant, des différences importantes demeurent dans l’approche (entre hommes et femmes) des risques en matière de prévention ou de contraception. Et cela se vérifie aussi chez les générations les plus jeunes. Très simplement, on peut dire que les moyens de contraception sont largement diffusés et plutôt accessibles, mais la France n’en conserve pas moins un taux de recours à l’IVG parmi les plus élevés en Europe. L’étude confirme aussi une progression régulière du nombre de cas d’infections sexuellement transmissibles et cela depuis 2000. Les auteurs de l’étude estiment que cela « témoigne d’un relâchement des comportements sexuels de prévention. » « Bien que les hommes soient majoritairement concernés [par les IST], le nombre de femmes affectées augmente, suggérant une diffusion des infections dans la population hétérosexuelle. » Concernant le VIH/sida, le Rapport précise que « la féminisation de l’épidémie de VIH/sida semble s’être stabilisée en France ». Enfin, le Rapport confirme que la  transmission du VIH chez les femmes concerne pour une large part des femmes qui sont originaires d’Afrique subsaharienne et plutôt jeunes.

Abordant, de façon plutôt directe, toutes les questions, l’étude rappelle notamment que les femmes sont « surexposées aux violences sexuelles ». Une des conséquences est un impact direct sur l’état de santé.