Libre service !
Concrètement, on peut désormais trouver dans les officines qui le souhaitent ces médicaments en accès libre devant le comptoir dans un espace dédié à cet effet. La liste des médicaments concernés a été établie par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Elle comprend des médicaments pour arrêter le tabac (patchs, gommes, comprimés, etc.), des médicaments contre la douleur (aspirine, ibuprofène, paracétamol, etc.), des médicaments contre la toux (Humex, Pectosan, Rhinathiol, etc.) ou le mal de gorge (Drill, Strepsil, etc.). Sont aussi concernés des médicaments contre la diarrhée (gélules Immosel, traitements à base de lopéramide comme l'Imodium, etc.) les maux d'estomac (Maalox, Rennie, etc.) ou la fatigue (Sargenor). Douze médicaments à base de plantes et dix-neuf médicaments homéopathiques font partie de la liste de l'Afssaps.
Vendue par le gouvernement comme une avancée pour les personnes malades, cette disposition est d'abord une mesure comptable. Avec ce libre accès aux médicaments, le ministère de la Santé entend persuader les Français que, compte tenu du déficit de la Sécurité sociale, il serait bien qu'ils se soignent eux-mêmes pour les problèmes bénins. Pas de consultations, pas d'ordonnances et donc pas de remboursements pour les rhumes, les troubles intestinaux ou l'accompagnement à l'arrêt du tabac (1)… mais de l'automédication. Bref, une mesure d'économie qui, après les franchises médicales, ne fait qu'accroître pour chacun le reste à charge (ce qu'on paie de sa poche pour se soigner). On peut d'ailleurs douter que la mesure entraîne la baisse des prix des médicaments promise par la ministre de la Santé. Les exemples précédents de déremboursements montrent clairement que les tarifs continuent d'augmenter.
Si l'Afssaps a écarté de sa liste les médicaments avec des contre-indications majeures ou pouvant donner lieu à des interactions médicamenteuses spécifiques, il n'en reste pas moins que l'automédication a ses limites. Même si la mesure laisse entendre le contraire, les médicaments ne sont pas des produits de consommation courante et même les médicaments familiers ne sont pas pour autant inoffensifs. L'Afssaps rappelle d'ailleurs très clairement que "les médicaments en accès direct sont susceptibles de provoquer un effet indésirable grave et/ou inattendu." Il est donc recommandé de demander conseil à son médecin ou son pharmacien pour savoir si ce qu'on souhaite prendre soi-même, sans prescription, ne pose pas de problème d'interaction avec le traitement qu'on suit par ailleurs. D'ici quelque temps, des fiches de notification des effets indésirables seront disponibles dans les pharmacies, elles permettront à toute personne qui rencontre un problème avec un médicament de le signaler officiellement.
La liste des médicaments en accès libre est consultable sur le site de l' Afssaps : www.afssaps.sante.fr
Illustration Yul studio
- 1257 lectures
- Envoyer par mail
Commentaires
JFL sero
Seanaque...