Mauvais karma en Ouganda
C'est le Human Rights Watch (HRW), une organisation non gouvernementale, qui est montée au front pour dénoncer (6 novembre) cette loi ougandaise qui prévoit des tests "obligatoires" du VIH pour les femmes enceintes ainsi que pour les délinquants sexuels et leurs victimes. Selon HRW, cette loi constitue "une approche dangereuse et discriminatoire de l'épidémie du sida". Comme le rapporte l'AFP, cette loi de prévention et de contrôle du virus impose aussi qu'une personne condamnée pour prostitution, usage de drogue ou possession d'une seringue hypodermique (les infirmières ? les diabétiques ?) soit soumise à un test VIH dans le cadre d'une enquête criminelle. Selon le texte, les femmes enceintes et leurs partenaires seront soumis à un test sans que la loi stipule si leur consentement est nécessaire. Par ailleurs, une personne qui n'informe pas son partenaire sexuel de sa séropositivité pourra être condamnée ou emprisonnée puisque la loi criminalise désormais la transmission intentionnelle du virus. Le Human Rights Watch fait remarquer qu'il sera très difficile, voire impossible, de déterminer devant une cour de justice qui a infecté l'autre. Comme la loi est tout de même assortie de mesures en matière de respect de la confidentialité et de protection face aux discriminations, HRW reconnaît qu'il s'agit d'améliorations par rapport à la loi précédente, mais des améliorations qui ont un prix élevé sur le plan des libertés. Le taux de prévalence du sida en Ouganda (27 millions d'habitants) était de 6 % en 2007. Il atteignait 30 % au début des années 90.
Plus d'infos (en anglais) sur le site de Human Rights Watch
Photo Kampala : Cristoffer Crusell
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