Pauvre Ryan White !

Publié par maniabosco-seronet le 15.10.2009
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Américain, pauvre et victime du VIH. L’enfer. Les programmes fédéraux américains qui financent l’accès aux traitements, les ADAP, en sont réduits à placer les bénéficiaires sur liste d’attente par manque de moyens. Tout ce dispositif est tributaire de la réactivation d’une loi qui a expiré en septembre, le Ryan White Care Act...
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Le « pays le plus riche de la planète » manquerait-il d'argent pour financer la survie des Américains les plus défavorisés, victimes du VIH/sida ? Dans certains Etats, les ADAP (‘AIDS Drug Assistance Program') manquent de fonds pour permettre aux personnes touchées, certaines dans un état préoccupant, d'accéder aux traitements. Elles sont parfois placées sur une liste d'attente. C'était le cas dans l'Utah en septembre dernier : 99 personnes ayant un besoin urgent de traitements ont été mises en attente. Les mêmes carences se signalent en Arkansas, dans l'Iowa, le Kentucky, le Montana, le Nebraska, le Sud-Dakota et le Wyoming. De nombreux responsables d'ADAP tentent d'aider comme ils peuvent les « économiquement faibles du VIH », en leur fournissant des médicaments en dehors des programmes fédéraux. D'un point de vue statistique, la situation n'est pas pire qu'au mitan de l'année 2007, lorsque furent recensées, sur ces listes, plus de 500 personnes porteuses du VIH. Elle n'est pas pire non plus qu'en 2006 du côté de la Caroline du Sud, ou qu'en 2003 du côté de la Virginie occidentale : d'un côté comme de l'autre, trois personnes reléguées sur une liste d'attente étaient décédées. Le problème, c'est que ce phénomène encore localisé menace de prendre de l'ampleur, un vrai cauchemar à grande échelle. Car actuellement, tous les ADAP sont condamnés à sombrer. Le Congrès, qui débat actuellement d'une réforme des programmes de santé, pourrait réactiver la loi Ryan White : elle a expiré le 30 septembre, et sa ré-autorisation a été repoussée d'un mois. Holly Hanson, l'un des responsables du programme Ryan White pour l'Iowa, espère que le 31 mars prochain, pour la clôture de l'exercice fiscal du programme, cette loi aura été reconduite. Il s'inquiète toutefois de la faiblesse des fonds alloués par l'Etat et les autorités fédérales, cette hémorragie financière créant un sérieux manque d'effectifs. La pérennité du prochain exercice semble de toute façon menacée, que la loi Ryan White repasse ou non.Pour info. Le Ryan White Care Act emprunte son nom à un jeune hémophile devenu séropositif après de nombreuses transfusions sanguines. Héroïque face aux préjugés et aux humiliations, Ryan White s'est imposé comme le porte-parole national de la lutte contre le sida, il a largement contribué à la prise de conscience américaine de l'épidémie. Ryan White s'est éteint en 1990, il avait 18 ans. Quatre mois plus tard, Washington promulguait la loi qui porte aujourd'hui son nom. Elle est le socle du programme fédéral de lutte contre le VIH/sida le plus important du pays, et permet notamment de financer les ADAP. Sa finalité : ouvrir les accès aux traitements pour plus de 500 000 Américains vivant avec le VIH.

Source : The Body

Illustration : Cobrasoft

Commentaires

Portrait de eris

Que l'on n'en arrive jamais là en France, et pourtant, ça fait froid dans le dos. Ça me rappelle un reportage terrible vu il y a 2 ans dans un doc à la télé, aux US, où on voyait s'éteindre une femme, qui, faute de moyens, n'était pas soignée. Je ne pensais même pas que c'était encore possible ça dans un tel pays. Ben si, et comme quoi, rien n'est jamais acquis ... « Le but est le chemin lui-même. L'éternité est ici. » Soyons nous-mêmes, en toute circonstance...