Seronet.info/Myspace : Un mariage prometteur

Cela faisait plusieurs mois que Myspace lorgnait sur Seronet. Avec son système drupal évolué, le site de AIDES et la Cocq-Sida dispose de la technologie nécessaire pour relancer l’activité du portail international. Depuis la création de Myspace en 2003, de nouveaux concurrents sont apparus (Facebook, Bebo) et le contexte économique difficile freine les perspectives de développement. Le temps est à la mutualisation des technologies, des services et des clients. « Seronet est d’une grande attractivité. Il a réussi l’intégration dans un même ensemble des profils, blogs, forums et groupes alors que Myspace est plutôt segmenté et axé sur le partage de contenu multimédia. Peu de sites web 2.0 sont parvenus à une telle homogénéité » explique Olivier Hascoat, le directeur général de Myspace France. Et le « communautaire » sauce Seronet le séduit aussi, surtout dans le contexte actuel : « L’entraide est forte et Seronet nous aide à penser le web 3.0 : plus de solidarité, moins de rencontres fast-food. En terme d’affichage, l’acquisition de ce site est un grand coup face à nos concurrents »

 De son côté, si le site a réussi à attirer plusieurs milliers de seronautes, le but n’est pas encore atteint et son financement manque de souplesse en temps de crise. « Nous avons tenté d’introduire de la publicité mais ça n’a pas fonctionné, commente Olivier Jablonski, chargé de mission Seronet au sein de AIDES, la proposition de Myspace nous est parvenue il y a quelques mois. Déjà à l’époque, elle méritait d’être examinée très sérieusement. Depuis, la crise a accéléré les choses… ».

 On peut évidemment se poser la question de la compatibilité entre la démarche de Myspace et l’éthique de Seronet. Quelles seront les conséquences de ce rachat ? Des assurances très claires ont été données : l’animation/modération restera du côté des associations par le biais d’un contrat de sous-traitance ; en revanche tout le versant « développement stratégique » dépendra de Myspace dont l’objectif numéro un demeure de « monétiser son audience ». En clair, il n’y aura pas de bannières publicitaires agressives mais des adwords discrets qui proposeront à chaque membre des services commerciaux en fonction de ses centres d’intérêt, détectés dans le profil. La contrepartie ? Un budget considérable qui permettra d’aller chercher d’autres seronautes. Bruno Spire, président de AIDES l’assure : « Mobiliser les personnes concernées par le VIH  est notre  principe d’action n°1. Tout ce qui va dans ce sens ne doit pas être négligé. Ce partenariat va nous permettre d’atteindre plus rapidement notre objectif de « transformation sociale ».