Soins dentaires : 200 contaminations virales annuelles

Publié par jfl-seronet le 05.06.2009
813 lectures
Notez l'article : 
0
 
Le risque de contamination virale lié à des soins dentaires avec défaut de stérilisation des instruments serait "très faible", mais entraînerait néanmoins 200 contaminations par le virus de l'hépatite B chaque année en France. C'est ce qu'indique une analyse de l'Institut de veille sanitaire (InVS) réalisée à la demande de la Direction générale de la santé. Explications
dents.jpg

La mission de l'InVS était de quantifier "le risque d'infection virale lié aux soins dentaires pour le VIH, les virus de l'hépatite C (VHC) et de l'hépatite B (VHB). "Les premiers résultats montrent qu'en population générale le risque individuel de contracter une de ces infections est très faible", indique l'institut. "Toutefois, compte tenu du nombre élevé d'actes de chirurgie dentaire réalisés, on estime qu'en France, chaque année, l'absence de stérilisation (…) après chaque patient pourrait être à l'origine de moins d'une contamination pour le VIH, moins de deux pour le VHC et d'environ 200 pour le VHB", indique l'InVS. Comme l'explique l'organisme dans un communiqué : "Ces résultats découlent des probabilités de contamination des PIR [plateformes rotatives sur lesquels on fixe des instruments comme les fraises] au cours d’un soin, de transmission virale avec un instrument contaminé et de la proportion de sujets réceptifs pour chacun des virus considérés." Ces résultats sont à relativiser puisqu'ils sont issus d'une modélisation statistique (avec un faible niveau de preuve), surtout pour le risque VIH. Dans ses recommandations, le groupe de travail (dentistes, Direction générale de la Santé…) appelle au respect strict des précautions standard et des bonnes pratiques de stérilisation en chirurgie dentaire, ainsi qu'au renforcement de la formation à l’hygiène des dentistes. Malheureusement, ce groupe de travail oublie de recommander également une meilleure formation/information et éducation des dentistes aux infections à VIH et hépatites, surtout que la profession détient le triste record de discriminations envers les personnes séropositives. Il faut donc rester très vigilants à l'impact que peuvent avoir ces résultats sur la prise en charge des personnes infectées par le VIH et les hépatites, et qui risqueraient de subir encore plus de discriminations de la part des dentistes.
Le Rapport est disponible sur le site de l’InVS :
http://www.invs.sante.fr/display/?doc=publications/2009/risques_chirurgie_dentaire
Photo : Zombizi