Un protocole de soins pour tous fin 2009

Publié par olivier-seronet le 15.07.2009
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Fin 2009, les personnes en affection de longue durée (ALD) devront normalement toutes avoir signé un "protocole de soins", établi par leur médecin traitant, pour continuer à bénéficier de la prise en charge dans le cadre de ce que l'on appelle le "100% sécu". Cela concerne notamment les personnes touchées par le VIH ou une hépatite B ou C.

Le protocole de soins indique la liste des soins nécessaires au suivi médical. Cela comprend aussi bien les examens et  les médicaments nécessaires pour suivre et réduire la progression de l’infection (pour le VIH : le compte des T4, la mesure de charge virale, les médicaments antirétroviraux, etc.) que ceux destinés à réduire les effets indésirables et gérer les complications (les diverses analyses de sang, les examens du fonctionnement des organes comme les reins, le foie, les os, le recours à des spécialistes comme les gynécologues etc.). Une fois le protocole de soins établi, après accord avec un médecin de la caisse d'assurance maladie, on se voit remettre par le médecin traitant un document. C'est ce document qui doit être présenté lors de consultations de spécialistes, en vacances, en cas d’urgence… pour être sûrs d'avoir une prise en charge à 100 % (cela ne dispense pas de payer les franchises médicales et ne concerne pas les médicaments déremboursés). L’ouverture des droits au "100%" se fait par le médecin traitant. Elle est possible dès la découverte de la séropositivité. En contexte d’urgence, par exemple, lorsqu'on découvre la séropositivité à l'hôpital suite à une infection opportuniste, une procédure permet la prise en charge à 100 % pendant six mois, le temps d’établir un protocole.


Qu'est-ce qui change ?
Selon la réglementation, chaque assuré social doit avoir un médecin traitant afin d'obtenir les remboursements les plus élevés possibles. Dans le cas d'une ALD, le médecin traitant remplissait un formulaire de couleur verte, le PIRES remplacé progressivement depuis 2006 par le "protocole de soins", formulaire de couleur violette. C'est ce changement de système qui doit être effectif pour toutes les personnes en ALD fin 2009. Il est recommandé aux personnes vivant avec le VIH ou une hépatite virale qui n'ont pas déjà signé un protocole de soins de se rapprocher de leur médecin traitant lors d'une de leurs prochaines consultations.
Si on a pas encore choisi de médecin traitant ou si on a des difficultés à en trouver un, on peut en discuter avec le médecin spécialiste du VIH (ou l'hépatologue pour les hépatites) ou avec d'autres personnes séropositives de sa région, comme au sein d'associations telles que AIDES. Le protocole de soins doit être établi par le médecin traitant à partir des recommandations établies pour chaque ALD par la Haute autorité de santé (HAS), mais il peut y ajouter les soins ou médicaments justifiés par la situation individuelle. Il est possible de consulter, pour information, les recommandations concernant le VIH, l'hépatite B et l'hépatite C en se rendant sur www.has-sante.fr. Celles pour l'hépatite C ont été actualisées il y a quelques mois et celles pour le VIH/sida vont l'être prochainement, mais cela ne doit pas gêner l'établissement d'un protocole dès que possible, en tout cas avant fin 2009.
Pour tout savoir sur le protocole de soins : www.trt-5.org, rubrique Prise en charge globale.

Commentaires

Portrait de nathan

Est-il possible d'indiquer simplement pour chaque ALD 32 la mention : "soins, examens et traitements conformément aux prescriptions de la HAS" ? Par exemple : soins, examens et traitements pour le suivi du vih (HAS) + soins, examens et traitemensts pour le vhc (HAS) Et d'ajouter à cette liste les soins, examens et traitements nécessités par d'autres co-morbidités non classées ALD 32. Merci
Portrait de Franck-seronet

Tout à fait exact Nathan. A noter cependant que ce protocole de soin est souvent vécu comme une paperasserie supplémentaire par les médecins. En allant au plus simple, Il ne faudrait donc pas louper, en allant vite, tout ce qui n'est pas, justement, dans ces recommandations HAS, même en "additionnant" les autres pathologies, comme une hépatite virale. Car une personne séropositive mono infectée par le VIH peut avoir des particularités, complications, effets indésirables, qui ne sont pas dans liste HAS. Son parcours et son "panier" de soin risquent de ne pas couvrir tous ses besoins. Franck
Portrait de nathan

C'est pourquoi j'ai précisé "et d'ajouter à cette liste les soins, examens et traitements nécessités par d'autres co-morbidités non classées ALD32". Par exemple, je crois qu'il serait bon de mentionner "dexascan tous les deux ans" pour évaluer une possible ostéoporose provoquée par le vih ou les traitements et également soins de parodontite....