Campagne censurée : AIDES et le CNS réagissent

27 Novembre 2016
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Dès les débuts de la censure de la campagne sur le VIH de Santé publique France par certains maires de droite, AIDES a réagi, estimant que cette campagne comportait un "message de santé publique" essentiel quand "50 % des nouvelles contaminations" touchent les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Ces derniers "sont 200 fois plus fragiles que les personnes hétérosexuelles face à l'épidémie du sida et au risque de transmission", a souligné Aurélien Beaucamp, président de AIDES, interrogé par l'AFP. Les campagnes précédentes de prévention du sida étaient soit des campagnes grand public "très généralistes, qui ne donnent pas une idée de la réalité de l'épidémie en France", soit des campagnes ciblées sur les homosexuels dans les lieux communautaires comme les bars gays et dans la presse spécialisée, a rappelé Aurélien Beaucamp. Mais "tous les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes ne lisent pas forcément la presse spécialisée ni ne sortent dans ces lieux identifiés", a-t-il souligné, défendant la décision du ministère de la Santé de donner une diffusion large à cette campagne. "L'idée, c'est de taper un grand coup et de réduire les nouvelles contaminations. C'est vraiment un message de santé publique fort", a-t-il encore ajouté. Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) a également réagi (24 novembre). "Près d’une personne sur deux qui s’infecte aujourd’hui en France par le VIH est un homme qui a des relations sexuelles avec des hommes (HSH), et les jeunes HSH sont particulièrement exposés à cette infection grave. Informer largement cette population sur la palette des outils efficaces de prévention du VIH aujourd’hui disponibles est donc essentiel, car ces outils sont loin d’être connus de tous. Une campagne d’affichage consacrée à la prévention du VIH chez les HSH est donc pertinente, mais pour être efficace, elle ne peut se limiter à des lieux et des sites communautaires, que tous les HSH ne fréquentent pas", explique le professeur Patrick Yéni, président du CNS. Et celui-ci d’expliquer : "Elle doit être accompagnée d’un volet "grand public", tel qu’il est actuellement déployé sur le territoire par Santé Publique France, à l’approche de la journée mondiale de lutte contre le sida". "L’épidémie VIH reste aujourd’hui mal contrôlée, et le Conseil national du sida et des hépatites virales est inquiet des actions qui pourraient entraver la diffusion des mesures de prévention contribuant à enrayer sa progression", conclut son président.