Cancers et contraception hormonale

3 Avril 2023
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Toutes les formes de contraception hormonale entraînent un risque légèrement accru de cancer du sein chez les femmes, y compris les méthodes ne contenant qu'un progestatif, de plus en plus utilisées, selon une nouvelle étude publiée mardi 21 mars. Cette légère augmentation du risque de cancer du sein doit toutefois être relativisée face aux bénéfices tirés de la contraception, y compris la protection apportée contre d'autres types de cancers, soulignent les chercheurs-ses. Cette hausse du risque de cancer du sein était déjà bien connue pour les méthodes contraceptives combinant progestatif et œstrogène, rappelle l’AFP. Mais alors que l'usage de méthodes ne contenant qu'un progestatif est en forte augmentation depuis des années, peu de travaux s'étaient penchés jusqu'ici sur leur effet propre concernant le risque de cancer du sein. Celui-ci se révèle en réalité similaire aux méthodes œstroprogestatives, conclut cette étude publiée dans la revue PLOS medicine. Selon ces travaux, les femmes utilisant une contraception hormonale ont un risque accru d'environ 20 % à 30 % de développer un cancer du sein — et ce quel que soit le mode de délivrance (pilule, stérilet, implant ou injection), ou la formule utilisée (œstroprogestatif ou progestatif seul).  Ce taux est similaire à ce que de précédents travaux avaient estimé. Pour donner une meilleure idée de ce que cela représente, les chercheurs-ses ont calculé le nombre de cas de cancer du sein supplémentaires entraînés, sachant que les risques de développer cette maladie augmentent avec l'âge. Dans le cas d'une contraception hormonale prise durant cinq ans entre les âges de 16 et 20 ans, le nombre de femmes développant un cancer du sein sur 100 000 sera de huit. Prise entre 35 et 39 ans, cela représente 265 cas supplémentaires de cancer du sein sur 100 000 femmes. Ce risque doit être considéré au regard des bénéfices apportés par une contraception hormonale, « non seulement en termes de contrôle des grossesses, mais aussi parce que les contraceptifs oraux procurent une protection assez importante et de long terme contre d'autres cancers chez la femme, comme le cancer des ovaires de l'endomètre », a expliqué Gillian Reeves, une des chercheuses. De plus, l'étude confirme comme l'avaient fait d'autres avant elle que le risque accru de cancer du sein lié à une contraception hormonale est transitoire : il décline dans les années suivantes lorsque la contraception est arrêtée. Ces résultats « sont rassurants car l'effet est modeste », a commenté Stephen Duffy, professeur à l'université Queen Mary de Londres, cité par l’AFP. Cette étude a été réalisée à partir des données d'un peu moins de 10 000 femmes de moins de 50 ans ayant développé un cancer du sein entre 1996 et 2017 au Royaume-Uni, où les contraceptifs ne contenant qu'un progestatif sont aujourd'hui aussi répandus que ceux combinant progestatif et œstrogène.