Covid-19 : les hommes plus à risque

16 Décembre 2020
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Les hommes contaminés par le Sars-CoV-2, le virus qui cause la Covid-19, ont trois fois plus de risques que les femmes d'être admis en soins intensifs. Ils ont également plus de risques d'en mourir, selon une étude qui met en évidence les différences biologiques entre les deux sexes, indique l’AFP. Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, les experts-es ont noté un nombre plus important de cas graves chez les hommes.  Pour obtenir des informations plus précises, les auteurs-rices de cette étude publiée le 10 décembre dans Nature Communications ont analysé les données issues de 46 pays et de 44 États américains du 1er janvier au 1er juin, soit 3,1 millions de cas confirmés de Covid-19. Selon ces données, il n'y a pas de différence entre hommes et femmes pour l’infection, « exactement » la moitié des cas confirmés étant des hommes. En revanche, la probabilité pour un malade homme d'être hospitalisé en soins intensifs est presque trois fois plus élevée (2,84 fois) que pour une femme, et la probabilité de décéder est également plus importante (1,39 fois). Ce phénomène est « mondial », hormis quelques exceptions, souligne l'étude. L’explication du phénomène serait principalement du fait de facteurs biologiques. Se fondant sur d'autres études déjà publiées, les auteurs-rices évoquent le fait que les femmes produisent naturellement plus d'interféron de type 1, substance qui limite la réponse immunitaire anormale (« l'orage de cytokine ») pointée du doigt dans les formes graves de Covid-19. Les femmes produisent également plus de lymphocytes T qui tuent les cellules infectées. Au contraire, la testostérone limiterait la réponse immunitaire chez les hommes, indique l'étude.  Au-delà de cette « véritable différence biologique », les auteurs-rices évoquent également l'éventualité qu'entre en ligne de compte la présence de comorbidités plus importantes chez les hommes. Reste que les chercheurs-ses pointent du doigt le manque de données pouvant permettre d'évaluer le rôle de ces facteurs additionnels. Ils-elles notent toutefois qu'il n'existe pas de différence majeure entre les deux sexes au niveau mondial pour deux co-morbidités augmentant le risque de formes graves de Covid : l'hypertension et le diabète.  Même si d'autres études sont nécessaires, « ces données ont des implications sur la prise en charge clinique de la Covid-19 », estime l'étude.