Des fabriquants d’opiacés poursuivis en justice

7 Septembre 2018
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L’annonce est forte ; elle a surpris. La Colombie-Britannique, l’une des provinces canadiennes les plus touchées par les surdoses d’opiacés, a annoncé (29 août) qu’elle avait lancé des poursuites judiciaires contre plus de quarante entreprises pharmaceutiques fabriquant ou commercialisant ces puissants médicaments analgésiques à l’origine de milliers de morts au Canada, indique "Le Monde" (30 août). C’est la première action en justice de ce type dans le pays. Elle a notamment un objectif financier. Ainsi, le gouvernement provincial escompte récupérer des millions de dollars liés au coût des services d’urgence et des hospitalisations consécutives à l’utilisation de ces médicaments antidouleur vendus sur ordonnance. "Il est temps que les compagnies [qui fournissent] des opiacés assument leur responsabilité face au coût financier et humain que leurs produits ont entraîné pour tant de familles", a clairement expliqué le ministre de la justice de Colombie-Britannique David Eby dans un communiqué. La procédure se fonde notamment sur le fait que les laboratoires auraient dissimulé, par un "marketing trompeur" les véritables risques de l’utilisation des opiacés. Des procédures similaires ont déjà été lancées aux États-Unis, débouchant sur des indemnités financières qui se comptent en millions de dollars. Selon les chiffres officiels, la crise des opiacés a fait près de 4 000 morts en 2017 au Canada, principalement à la suite de surdoses au fentanyl, un puissant analgésique, selon l’Agence de santé publique du pays. Environ 90 % des 3 987 décès enregistrés l’an dernier ont été recensés dans trois provinces : la Colombie-Britannique, l’Ontario et l’Alberta.