Drogues : les "tendances" vues par l’ OFDT

16 Août 2013
844 lectures
Notez l'article : 
0
 

L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) publie régulièrement un rapport qui détaille les tendances en matière de consommation de drogues. Quelles sont-elles ? Eh bien, selon le rapport de juillet dernier, il y a la "culture individuelle de cannabis à but commercial" et "l’augmentation de la pratique d'inhalation des vapeurs de certaines drogues, dite "chasse au dragon". Depuis quelques années, l'Europe connaît un essor important de la production locale d'herbe de cannabis, mais ce phénomène restait jusqu'à récemment "cantonné à une production individuelle, sans but lucratif et ne dépassant pas en général le cercle de l'entourage amical ou familial", note l'étude Trend (Tendances récentes et nouvelles drogues) de l'OFDT pour 2011-2012, publiée en juillet dernier. Or, depuis 2011, cette configuration a changé avec la découverte par la police de plusieurs "usines de cannabis appartenant à de véritables réseaux criminels", "l'apparition de coopératives de production (Cannabis Social Club)", mais aussi "l'émergence de cultures "indoor" tenues par des particuliers et destinées à alimenter un marché local", note l'OFDT. Cette évolution tient "à la rentabilité de cette pratique", avec un prix de détail de l'herbe qui "progresse régulièrement (8 à 10 euros le gramme en 2012 contre 5,5 euros en 2006)", explique l'OFDT. L'autre évolution notable constatée par l'étude est l'augmentation de la pratique de "la chasse au dragon", qui consiste à inhaler les vapeurs produites par le chauffage de certaines drogues. "Le passage du principe actif dans le sang a lieu au niveau des alvéoles pulmonaires, ce qui accroit l'intensité et la rapidité des effets", explique l'OFDT. Cette pratique, d'abord limitée à la cocaïne et à l'héroïne, s'étend à de nouvelles substances, à commencer par la poudre de MDMA (ecstasy), précise l’AFP. D'abord développée dans l'espace festif, elle touche désormais les usagers plus précarisés, pour qui elle constitue une alternative à l'injection, limitant les risques de transmissions virales (hépatite et sida). L'étude souligne également la "dégradation" de la qualité de l'héroïne et de la cocaïne vendues dans la rue et de l'émergence des nouveaux produits de synthèse (NPS) dans les ventes "directes", alors qu'ils étaient jusqu'à présent presque exclusivement vendus sur internet.