Drogues : l’ONU dit non à la détention

25 Mars 2012
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Douze structures des Nations Unies (PNUD, UNESCO, ONU Femmes, ONUSIDA, etc.) ont publié (8 mars) une déclaration commune appelant à la fermeture des centres de détention et de réhabilitation obligatoires pour les personnes. "L'existence de ces centres — actifs dans de nombreux pays depuis les 20 dernières années — soulève des questions de droits de l'homme et menace la vie des détenus, y compris en raison de la vulnérabilité accrue au VIH et à la tuberculose". Ces dernières années, le nombre de centres et de personnes détenues a été en constante augmentation. Par exemple, on estime que quelque 300 000 personnes sont détenues dans des centres de détention et de réhabilitation obligatoires pour personnes usagères de drogues rien qu’en Asie. Les organismes s’inquiètent que des "personnes qui consomment ou qui sont suspectées de consommer des drogues, des travailleurs du sexe et des enfants victimes de l'exploitation sexuelle soient détenues sans procès équitable au nom du "traitement" ou de la "réhabilitation"." Dans cette déclaration, les signataires rappellent que des experts en droits de l'homme, des médecins, la société civile et des entités de l'ONU ont soulevé de sérieuses questions au sujet de ces centres, et notamment le fait qu'ils violent une grande série de droits de l'homme et représentent un danger pour la santé des personnes qui y sont détenues. La déclaration conteste que cette mesure soit nécessaire pour "s'attaquer à la toxicomanie et au commerce du sexe" comme le prétendent les Etats qui appliquent cette politique. Cette "Déclaration commune permettra à l'ONU de déployer des efforts coordonnées et concertés à échelles nationale, régionale et internationale, afin d'aider les gouvernements à fermer les centres de détention et de réhabilitation obligatoires pour toxicomanes et les remplacer par des programmes communautaires factuels, basés sur le volontariat et respectueux des droits de l'homme", indique le communiqué. Des rencontres avec des membres de l'ONUSIDA, leurs homologues et leurs partenaires des Nations Unies et de la société civile sont prévues dans les semaines qui viennent afin de déterminer comment relever ce défi urgent.