Exilés-es : des ONG en appellent à l'Onu

15 Avril 2020
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Ce sont pas moins de 92 associations et collectifs qui se sont associés pour saisir conjointement sept rapporteurs-eures (santé, eau, logement, nourriture, migrants, extrême pauvreté, défenseurs des droits de l'Homme) des Nations Unies. Cette action est à l’initiative de Committee for Refugee Relief et coordonnée par des associations telles que Amnesty International France, la Cimade, la Ligue des Droits de l’Homme, Médecins du Monde, Médecins sans Frontières, le Secours Catholique et Utopia 56. Cette saisine fait état de ce que l »es personnes vivant à la rue, dans des squats ou des bidonvilles ne bénéficient pas pleinement des mesures de prévention du Covid-19 mises en place par le gouvernement et les autorités locales ». Elle fait part de « la situation préoccupante de cette catégorie de personnes dans plusieurs villes de France, dans la mesure où leur accès à l’eau et à la nourriture, rendu plus difficile en raison de la pandémie, impacte potentiellement leur santé ». Elle mentionne aussi « le fait que les personnes en situation de demande d’asile sont aujourd’hui dans l’impossibilité concrète de déposer leur demande, et donc d’accéder à une quelconque protection (juridique, santé, nourriture, logement) ». Enfin, elle mentionne « la difficulté accrue des associations à travailler sur le terrain, en raison de l’absence de matériel de protection et, dans certaines municipalités, de verbalisations excessives ». Cette communication urgente demande aux rapporteurs-eures spéciaux de « rappeler au gouvernement français la nécessité de prendre et réaliser effectivement des mesures de protection à l’égard de ces personnes, et cela dans l’intérêt de tous ». De leur côté, plusieurs instances internationales dont l'OMS, le Haut conseil des droits de l'Homme, le HCR, l'OIM ont, fin mars, attiré l'attention des gouvernements sur la nécessité que les « droits et la santé des réfugiés-es, des migrants-es et des apatrides » soient « protégés dans le cadre des efforts de lutte contre l'infection à Covid-19 ». « Le virus a montré qu’il ne fait aucune distinction entre les personnes - mais de nombreux réfugiés-es, déplacés-es internes, apatrides et migrants-es sont exposés-es à un risque accru. Les trois quarts des réfugiés-es et de nombreux migrants-es à travers le monde se trouvent dans des régions en développement où les systèmes de santé sont souvent insuffisants et déjà surchargés. Beaucoup vivent dans des camps, des sites d’installation, des abris de fortune ou des centres d’accueil surpeuplés, où ils n’ont pas d’accès satisfaisant aux services de santé, à l’eau potable et à un système d’assainissement adéquat. La situation des réfugiés et des migrants détenus dans des lieux de détention formels et informels, dans des conditions d’exiguïté et d’insalubrité, est particulièrement préoccupante », analysent ces instances. « Cette crise exige une approche internationale cohérente et efficace qui ne laisse personne pour compte. En ce moment crucial, nous devons tous nous rassembler autour d’un objectif commun, la lutte contre ce virus mortel. De nombreux réfugiés, déplacés internes, apatrides et migrants possèdent des compétences et des moyens qui peuvent également faire partie de la solution. Nous ne pouvons pas laisser la peur ou l’intolérance porter atteinte aux droits ou compromettre l’efficacité des réponses mises en œuvre pour lutter contre la pandémie. Nous sommes tous dans le même bateau. Nous ne pourrons vaincre ce virus que si chacun d’entre nous est protégé », concluent-elles.