France : plus de personnes réfugiées

21 Juillet 2023
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Données. Avec 56 000 demandes d’asile acceptées en 2022, la France a franchi, fin 2022, la barre du demi-million de personnes réfugiées accueillies sur son territoire, indique le rapport annuel de l’Ofpra, organe chargé d’attribuer cette protection aux personnes exilées, indique l’AFP. En 2022, 56 276 personnes « ont été nouvellement placées sous la protection » de la France, que ce soit après une décision en première instance de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) ou en appel auprès de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), peut-on lire dans le document.  « La population sous protection de l’Ofpra est ainsi estimée au 31 décembre 2022 à 547 102 personnes », a indiqué l’institution. Pour la cinquième année consécutive, ce sont les ressortissants-es afghans qui ont le plus sollicité l’asile en France, avec 17 000 des 131 000 demandes déposées : une tendance qui s’est encore accentuée depuis le retour au pouvoir à l’été 2021 des talibans. Le déclenchement en février 2022 de la guerre en Ukraine, suite à l’invasion russe, a engendré le plus important exode de réfugiés-es en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. Les Ukrainiens-nes ont bénéficié du régime spécifique et inédit de la « protection temporaire ».  Ce dernier a exonéré les déplacés-es ukrainiens-nes en France (environ 100 000 personnes) de déposer une demande d’asile, tout en profitant d’un droit au séjour et d’une panoplie d’aides sociales. Le conflit a toutefois eu des « répercussions » par ricochet. Ainsi, « l’inscription dans la durée et le durcissement du régime russe ont généré un flux de demandes d’asile en provenance de Russie (+ 75 %) plus important que les dernières années ». Près de 2 617 Russes ont demandé l’asile, avec en 2022 « un changement dans les motifs invoqués (...) après le début du conflit en Ukraine », a détaillé l’Office. Les Russes font « dorénavant part de leurs craintes du fait de leurs opinions politiques d’opposition à la guerre ainsi que de leur refus de la conscription ou de la mobilisation dans les forces armées russes », a encore écrit l’Ofpra. Au moment où le gouvernement planche sur un nouveau projet de loi sur l’immigration, dont l’un des objectifs principaux est la réduction des délais de traitement des demandes d’asile afin d’expulser plus rapidement les personnes déboutées, l’Ofpra « s’enorgueillit » d’un délai de décision quasiment divisé par deux en un an : 159 jours (cinq mois) en 2022, 261 jours en 2021. L’organisme, dont trois décisions sur dix sont positives (29 %, plus trois points comparé à 2021), a « non seulement absorbé le flux annuel de demandes, mais aussi poursuivi la résorption du stock » se félicitent les auteurs-rices du rapport. Cette accélération conjuguée au nombre de statuts attribués a pour conséquence que l’organe peine à suivre le rythme pour établir les actes d’état civil, indispensables à l’ouverture de nombreux droits sociaux, plongeant une partie de ces personnes dans la précarité. En la matière, a reconnu l’Ofpra, les délais ne cessent d’augmenter. « L’ampleur du défi, alors que la population des réfugiés ne cesse de progresser, mérite une forte mobilisation des pouvoirs publics », a écrit l’Ofpra.