Minute poursuivi par SOS Homophobie

2 Avril 2014
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La justice dira le 20 mai prochain si la une de "Minute" : "Mariage homo : bientôt ils vont pouvoir s'enfiler... la bague au doigt" et "Sida : malgré les risques ils vont vous donner leur sang" relève ou non de l'homophobie. L'hebdomadaire d'extrême droite était poursuivi par l'association SOS Homophobie pour injure et provocation à la haine devant le tribunal correctionnel de Paris, pour ce numéro de juillet 2012, au début du débat houleux sur le mariage pour tous, explique l’AFP. Pour maître Kevin Grossmann, avocat de SOS Homophobie, l'hebdo veut ainsi "ramener l'homosexualité à une seule et unique chose, la sexualité. Si les personnes homosexuelles veulent se marier, ce n'est pas parce qu'elles s'aiment, pour pouvoir fonder un foyer, non c'est pour pouvoir enfin s'enfiler". Quant à la référence au sida, "les homosexuels sont présentés comme des éléments pathogènes", estime l'avocat qui demande "des dommages et intérêts exemplaires". Pour la représentante du parquet, si cette une du journal "Minute" est "choquante et utilise un terme particulièrement grossier", l'assimiler à une injure à toute la communauté gay est "un saut intellectuel". "Faire référence à la sodomie, qui est une pratique absolument pas réservée à la communauté homosexuelle, ne la stigmatise pas globalement", estime le parquet, indique l’AFP. Finalement, pour la procureure seule reste la phrase "Sida: malgré les risques ils vont vous donner leur sang", et plus particulièrement ce pronom qui "ramasse toute la communauté homosexuelle". Et elle estime que c'est sur ce seul point que le tribunal pourra "entrer en voie de condamnation". Avocat du journal d’extrême droite, maître Frédéric Pichon, reconnaît "un titre provocateur et aguicheur, gras, évidemment pour attirer le chaland". Il juge que l'hebdomadaire "n'excède pas les limites de la liberté d'expression". Jugement le 20 mai 2014.