La Russie face à une possible pénurie de traitements antirétroviraux

Alors que le conflit armé aux frontières de l’Ukraine concentre l’attention, c’est un autre drame qui se joue en coulisse sur le territoire russe. D’après le Groupe sida européen d’action pour les traitements (EATG), la Russie conquérante de Vladimir Poutine pourrait connaître une grave crise sanitaire quand à l’accès aux soins des personnes vivant avec le VIH. C’est Vadim Pokrovsky, responsable du Centre fédéral de recherche et de méthodologie pour la prévention et le contrôle du sida, qui a révélé cette inquiétante nouvelle. En cause, les graves difficultés économiques du géant de l’Est, face à la dévaluation de sa monnaie et la baisse des financements alloués à la santé publique sur l’autel des restrictions budgétaires. 22 milliards de roubles ont été prévus par le ministère de la Santé russe, mais selon des experts, ce montant demeure très insuffisant pour assurer l’achat des médicaments et donc le maintien dans le soin des personnes sous traitements. La pénurie pourrait être effective dès le milieu de cette année, présageant une grave crise sanitaire. Dans la fédération de Russie, près de 700 000 personnes vivraient avec le VIH, dont 350 000 qui reçoivent une trithérapie. Mais des enquêtes montrent que, faute de prévention efficace, le nombre de nouveaux cas augmenterait très fortement. En 2013, près de 80 000 personnes ont été diagnostiquées séropositives au VIH, rapporte le journal "The Pharma Letter" et son correspondant local.