L’académie de médecine belge favorable aux salles de consommation

13 Avril 2016
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L’Académie royale de médecine en Belgique a indiqué être favorable aux salles de consommation à moindre risque (SCMR) et à la diacétylmorphine (DAM), explique la Fédération bruxelloise francophone des institutions pour toxicomanes (Fedito Bxl). En mai 2015, la commission de la Santé publique de la Chambre avait fait parvenir une demande d’avis écrite à l’Académie royale de médecine sur deux propositions de loi : l’une visant à la reconnaissance légale des lieux d’usage supervisés pour usagers de drogues (salles de consommation à moindre risque) ; l’autre visant à la reconnaissance légale du traitement assisté par diacétylmorphine. L’Académie royale a donné son accord pour les deux. Il faut préciser que ses avis sont toujours pris sur une base médico-scientifique et pas sur des critères éthiques, juridiques, économiques. Concernant les SCMR, l’Académie explique dans son avis que "tenant compte des nombreuses évidences scientifiques en faveur des lieux d’usage", elle se rallie à la proposition de loi. Elle demande à ce que soit développé "un règlement légal qui libère les soignants, actifs dans les lieux d’usage, de responsabilité si des complications durables survenaient après utilisation de drogues dont la qualité est inconnue". Concernant la reconnaissance légale des traitements assistés à la diacétylmorphine, l’Académie avance que : "Comme démontré dans les études étrangères, le traitement assisté par DAM injectable offre une plus–value en comparaison avec le traitement oral par méthadone, ceci pour la petite population de toxicomanes sévèrement dépendants et résistants aux traitements de substitution existants (….) Devant le risque d’effets secondaires sérieux, comme une dépression respiratoire et des convulsions, les lieux où la DAM est administrée doivent faire partie d’une unité de soins médicaux". Petit rappel, l’académie de médecin en France s’est opposée, durement et de façon assez caricaturale, aux salles de consommation à moindre risque. Ces salles ont été créées par la dernière loi de santé, entrée en vigueur en janvier 2016, et font l’objet d’une expérimentation durant six ans. Pour le moment, deux salles devraient ouvrir : l’une à Paris, la seconde à Strasbourg.