Les médecins américains hésitent encore à prescrire de la PrEP

15 Mai 2015
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D’après le résultat d’une enquête nationale auprès de soignants américains, l’outil du traitement préventif reste encore discuté parmi les professionnels de santé pouvant prescrire la PrEP. Disponible depuis 2012, la PrEP est pourtant recommandée pour les personnes particulièrement exposées au VIH. Les résultats de cette étude sur les préoccupations des prescripteur de PrEP ont été publiés dans le trimestriel de l’Académie de médecine du VIH américaine, rassemblant une grande majorité de praticiens spécialistes de la pathologie. Sur les 324 répondants, moins de la moitié se disait prête à prescrire le traitement préventif à leurs patients hétérosexuels fortement exposés ou aux consommateurs de drogues. Pourtant, ces groupes font partie des populations vulnérables pour lesquelles la PrEP est conseillée selon les dernières recommandations de la Direction américaine de la santé publique, de mai 2014. "C’est préoccupant", a souligné Leah M. Adams, co-auteure de l’enquête et membre de l’Institut de recherche sur la santé. Mais pour d’autres candidats à la PrEP, comme les gays, près de 80 % des médecins sont prêts à leur prescrire un traitement préventif. Et notamment ceux vivant en couple sérodifférent. Un chiffre plutôt élevé, mais qui interroge les auteurs du questionnaire quant aux raisons qui freinent les 20 % restants. D’après les réponses, les principales sont : le doute sur l’observance du patient, l’assiduité aux consultations et aux examens et l’efficacité. Mais ce qui fait dire à la co-auteure Kathy Brown que "malgré ces arguments, les preuves de l’efficacité du traitement préventif sont de plus en plus grandes, notamment après les résultats d’enquêtes faites dans la vraie vie qui montraient que ces interrogations n’avaient plus lieu d’être". C’est surtout le prix qui demeure la plus grande interrogation quant à la proposition de la PrEP à ceux qui la demandent. Pour l’instant, le prix de la seule combinaison autorisée, le Truvada, coûte près de 15 000 dollars (environ 13 500 euros) par an. Soit 40 dollars par jour si on inclut le suivi, mais malgré tout bien moins cher qui si la personne se contamine et prend un traitement antirétroviral le reste de sa vie. Ces enjeux doivent être mieux compris par ces prescripteurs de PrEP, qui participent à la mise à disposition dans la boite à outils de prévention d’un traitement préventif efficace, bien suivi et auprès de ceux qui en ont le plus besoin, ajoutent les auteurs.