LGBTQIphobies : appel à protection

16 Juin 2023
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La hausse, très nette, des dégradations et violences subies par les centres et marches LGBTI+ a conduit la Fédération LGBTI+ a demandé aux pouvoirs publics une « protection accrue » de ces structures et événements. Depuis plusieurs mois, la Fédération LGBTI+ constate une « recrudescence d’incidents visant les Centres LGBTI+ », explique un communiqué. « Les attaques vont de la dégradation à l’incendie criminel : le 21 février 2023, le Centre LGBTI+ de la Réunion a subi une visite intrusive suivie d’un incendie criminel. Des insultes homophobes maculaient les lieux, conduisant à la condamnation à un an de prison d’un jeune majeur ; le Centre LGBTI+ de Nantes, géré par l’association Nosig, a été la cible de dégradations homophobes le 18 mai 2023, au lendemain de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Les graffitis anti-LGBTI + ont nécessité un nettoyage dans la semaine suivante. En 2022, ce centre a subi cinq dégradations ; le Centre LGBTI+ de Lorraine-Sud à Nancy, dirigé par l’association Équinoxe, a été victime d’une tentative de déboulonnage de sa plaque et d’ajout d’autocollants par un groupe maurrassien [d’extrême droite, ndlr], le Centre LGBTI+ 66 de Perpignan a connu une série de vandalisme : boîte aux lettres régulièrement vandalisée, vitrophanie arrachée, et même un graffiti insultant sur une des façades ; le Centre LGBTI+ de Touraine a subi une attaque à l’aide d’un engin explosif le 22 mai, marquant la sixième attaque en deux mois et demi. En outre, nous avons appris récemment que la Ville de Lyon a dû retirer une exposition LGBTI+ suite à deux dégradations. La Marche des Fiertés LGBTI+ de Saint-Brieuc a également été marquée par la présence de tags homophobes ». Le communiqué de la Fédération souligne aussi que ces « attaques surviennent dans un contexte de propagande anti-LGBTI+ contestant les interventions de prévention contre les discriminations conduites par les associations LGBTI+ dans les collèges et les lycées ». Depuis le conflit politique autour de l’ouverture du mariage aux couples de même sexe (2012-2014), le niveau de violences anti-LGBTI+ n’a cessé de croître pour atteindre un niveau inégalé, souligne la Fédération. « Sans une protection renforcée, la Fédération LGBTI+ et les associations françaises craignent désormais pour la sécurité des militants-es LGBTI+. Il apparaît clairement que bon nombre de ces dégradations ont des liens directs avec des groupuscules nationalistes et autoritaires ». La Fédération LGBTI+ demande donc « des mesures de protection renforcées pour les Centres LGBTI+ et les Marches des Fiertés LGBTI+ ». Elle rappelle que ces « espaces sont essentiels pour le bien-être, la sécurité et l’autonomie des personnes LGBTI+ à travers le pays ». Et de conclure que la Fédération LGBTI+ « sollicite l’attention et l’action des pouvoirs publics, pour que les enquêtes de police et les décisions de justice permettent de démanteler les réseaux homophobes et d’extrême droite. Seul un engagement ferme de l’Etat peut assurer la protection et la sécurité de la communauté LGBTI+ et de ses lieux d’expression. La haine et l’intolérance n’ont pas leur place dans notre société, et nous ne cessons de le réaffirmer. Notre lutte continue ».